LA CHRONIQUE DU LUNDI de Christian Gambotti Contre les forces mortifères du chaos, une seule réponse: la stabilité politique mais…

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La Côte d’Ivoire vient de traverser une zone de turbulences : mutineries des militaires, et grogne des gendarmes et corps dits habillés, grèves des fonctionnaires.

Depuis le début de l’année 2016, le mécontentement est réel et l’atmosphère est quelque peu délétère. La situation est-elle maîtrisée ? Les vieux démons de la Côte d’Ivoire ne sont-ils pas de retour ?

Premier constat : la légitimité du Président Ouattara n’est pas remise en cause. Les Ivoiriens lui accordent toujours le mérite d’avoir redressé le pays ; les revendications des mutins et des grévistes sont des revendications sociales ; l’opposition manque de crédibilité. La question du changement politique ne se posera qu’en 2020 , même si des velléités insurrectionnelles existent , et malgré la tentation du raccourci proposée par les partisans de la transition. Le véritable juge, dans une démocratie, étant l’élection présidentielle et les élections législatives , la proposition « hors sol » de constituer aujourd’hui un gouvernement de transition relève d’une façon ancienne et irrationnelle de concevoir la politique.

Deuxième constat : si les Ivoiriens ont massivement voté en 2010, préférant les urnes aux armes, ils se sont, depuis lors , largement abstenus, lors des différentes élections, y compris lors de la présidentielle de 2015. L’abstention est un signe de défiance qui montre que le pouvoir n’a pas su répondre pleinement aux attentes des populations.

Troisième constat : en Côte d’Ivoire, le pays légitime est au défi du pays réel. La difficulté pour la classe politique est alors de forger un consensus sur quelques mesures-clefs qui permettront de montrer que la croissance est une croissance inclusive.

Quatrième constat : les vieux démons et la tentation de l’irrationnel sont toujours présents en Afrique, avec le coup d’État comme la forme la plus violente de l’irrationnel. Parmi les réussites de « ADO solutions », figure le retour à la stabilité politique. C’est donc en 2020 que les Ivoiriens décideront de maintenir au pouvoir le RHDP ou de choisir l’alternance en faveur de l’opposition. Mais le risque d’un brusque retour en arrière reste réel même si la force des organisations comme la Cedeao, l’UA peut faire reculer les apprentis putschistes.

Conclusion : contre les forces mortifères du chaos, une seule réponse, la stabilité politique, mais… il ne peut pas y avoir de stabilité politique sans justice sociale, comme il ne peut pas y avoir de justice sociale sans stabilité politique. La Côte d’Ivoire se situe aujourd’hui entre redressement et vulnérabilité. Quelles seront les forces qui l’emporteront d’ici 2020, et en 2020 ? Les forces du redressement ou les forces du chaos ? Bonne semaine à vous !

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