Entretien / Zunon Achille Elysée, SGN SAEPPCI :

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Zunon Achille Elysée, secrétaire général du SAEPPCI (Syndicat autonome de l’enseignement primaire public de Côte d’Ivoire) dit sa part de vérité sur le réaménagement du calendrier scolaire, s’oppose au cours du mercredi et fait des propositions pour améliorer le niveau de l’éducation en Côte d’Ivoire.

Le réaménagement du calendrier scolaire suscite des grincements de dents au sein des organisations syndicales, votre position ?
Nous ne sommes pas contre le réaménagement du calendrier scolaire. Ce n’est pas la première fois que cela se fait. D’ailleurs le plus grand réaménagement du calendrier scolaire a eu lieu en 2011 avec la crise. Mais ce que nous reprochons à madame la ministre, c’est l’oxygénation. Lorsqu’un enfant continue d’aller à l’école après plus d’un mois de cours, il faut une oxygénation. Ce n’est pas pour nous, mais pour les enfants car ils sont une matière faible sur laquelle nous travaillons. L’activité principale de l’enfant, c’est le jeu, c’est à partir du jeu que l’enfant apprend. Et lorsqu’il y une oxygénation, l’enfant à son retour des jours de congés est disposé à mieux apprendre. C’est ce qui nous a toujours été enseigné, et les experts qui sont avec le ministre Kandia Camara au cabinet le savent très. Sinon il est tout à fait normal qu’il y ait un réaménagement après trois semaine de grève.

Qu’en est-il des cours du mercredi puisqu’il continue d’alimenter les débats dans les rencontres scolaires ?
Concernant les cours du mercredi, contrairement à ce que les gens pensent, nous ne nous sommes pas encore entendus. Ça coince. Il était dit que nous devrions discuter en séminaire pour que nous apportions nos suggestions pour améliorer le calendrier. Mais malheureusement, le jour où nous sommes arrivés à l’hôtel le séminaire, cela a coïncidé avec le déclenchement de la mutinerie. Le séminaire a donc été annulé pour une date ultérieure.

Il était organisé par quelle structure ?
Ce séminaire était à l’initiative du ministre de l’Education Nationale. Nous avons toujours souhaité que les mercredis soient un jour non ouvrable pour les instituteurs. Simplement parce que les mercredis sont l’amélioration des conditions de travail de l’instituteur. Au lieu de reprogrammer ce séminaire pour arrêter une décision consensuelle, cela n’a pas été fait et on continue de démettre nos collègues à l’intérieur. Au lieu de créer un cadre de discussion, le ministère fait plutôt du lobbying pour dire que les cours du mercredi sont maintenus. Les cours du mercredi ne nous engagent.

Le ministre a pourtant indiqué que votre volume horaire de travail est le plus souple en Afrique avec 4 jours de travail sur 7 dans la semaine
Lorsque Madame le ministre le dit, c’est en comparaison à d’autres systèmes. Mais, elle fait une mauvaise interprétation. Avec les 4 jours, nous faisons 30 heures par semaine. Or, dans les autres systèmes d’autres pays, avec 5 jours de travail, ils font 23 voire 25 heures tout au plus. Nous sommes près à consolider les acquis déjà obtenus à partir des résultats scolaires. Mais, ce n’est pas en supprimant la matinée du mercredi. Dans l’histoire scolaire de la Côte d’Ivoire, il y a toujours eu un jour de repos pour l’instituteur. Il y a beaucoup de localités en Côte d’Ivoire où il n’y a pas de cours de mercredi. Il ne faut pas prendre les 25% qui font les cours de mercredi pour en faire une généralité. Il y a bien des instituteurs consciencieux qui ouvrent leurs classes rien que pour la préparation des cours. Il est vrai que ceux qui monnaient leurs talents ne sont pas consciencieux, mais chacun est libre de faire de son jour de repos ce qu’il veut.

La banque mondiale dans son 4ème rapport a relevé que la Côte d’Ivoire fait partie des pays où le niveau de l’éducation est des plus faibles en Afrique.
C’est un autre problème. Les effectifs pléthoriques, ne peuvent pas permettre de bien enseigner. Raison pour laquelle cette même banque mondiale a conseillé qu’il y ait par classe entre 40 à 45 élèves. Si vous avez plus de 100 élèves dans une classe, comment faire ? Mais malgré ces effectifs pléthoriques, nous faisons des rémédiations avec la double vacation. Mais, encore la double vacation sera perturbée par la réinstauration des cours du mercredi, cela va provoquer encore des échecs. Nous conseillons qu’il y ait un contrat social sur l’éducation pour qu’il n’y ait plus de perturbation à l’école. Car j’ai bien peur qu’il n’y ait pas une année blanche.

EF

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