Serge Kassy explose depuis Paris: « Je rentrerai avec Gbagbo et Blé Goudé et tous les réfugiés… »

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En exil en France depuis quelques années, Serges Kassy a mis sur marché discographique un nouvel album (Loin des miens).
  Ce Rasta, pro-Gbagbo explique dans cette interview dans quelles conditions, il a réalisé cet album. Il parle de sa vie artistique en France et surtout de son retour en Côte d’Ivoire.   

Pourquoi avez-vous attendu aussi longtemps avant  de revenir sur le marché discographique ?

Je  voudrais dire que je n’ai pas mis trop de temps pour une production discographique, depuis mon départ du pays pour l’exil. Car, dès mon arrivée en France via le Ghana, où j étais, en 2013, j ai sorti ici en France, un maxi-single appelé ‘’C’est vous’’. Après ce maxi-single, j’ai sorti un autre en 2015 appelé ‘’Devoir de vérité’’. C’est donc dans cet élan que sort en 2017, le nouvel album ‘’Loin des miens’’. Pour juste vous dire, que je suis en phase avec le rythme que je donne pour les sorties de mes albums, singles, productions-live.

 

Dans quelles  conditions avez-vous réalisé votre nouvel album ?

Ce nouvel album a été fait dans des conditions très difficiles. Mais, surprenantes. Tenez-vous bien. Il  a été réalisé, sans moyen financier. Car, sur mon chemin se sont  trouvées des personnes au cœur d’ange qui m’ont permis d’enregistrer, gratuitement, dans leur studio. Il s’agit de  Freddy Assogba dans son studio à Paris et  Georges Kouakou dans son studio à Washington. Ces deux arrangeurs ont accepté d’arranger cet album gratuitement et les musiciens dont Sam Koné, Philippe Gnagni dit Pipo ont accepté de jouer gratuitement dans l’album. Et  pendant deux ans, le travail s’est fait minutieusement et efficacement et c’est ce travail-là, qui a accouché de ‘’Loin des miens. Je  voudrais saluer l’ingéniosité de Freddy Assogba, qui n’est pas connu comme arrangeur de reggae mais il a donné une couleur de variété, neutre, associé à Georges Kouakou, qui a apporté sa touche de faiseur de reggae.  C’est cette sauce bien suave et bien peaufinée qui a donné ce résultat.
Pourquoi, avez-vous intitulé votre nouvel album ‘’ Loin des miens’’ ?
‘’Loin des miens’’, simplement parce que cet album est l’inspiration d’une réalisation d’un produit fait en dehors des miens. Et  c’était la première dans ma vie, en plus elle est enrichissante. Car, beaucoup de thèmes qui ne sont pas africains ont permis d’enrichir ma culture personnelle et la portée de cet album, d’où ‘’Loin des miens’’.
Après avoir écouté votre album, certains personnes disent que vous êtes dans les temps de regrets. Est-ce vrai ?
(Rire) Je suis dans de mon come back parmi les miens à travers cette production discographique qui marque mon retour sur la scène internationale. Maintenant, une des chansons de cet album intitulé le TEMPS DES REGRETS, n’a rien à voir, avec des regrets que je pourrai personnellement avoir.  Maintenant, si vous parlez de regret que je pourrai avoir quant à ce qui m’est arrivé dans cette crise ivoirienne d’être en exil, cher monsieur, retenez une chose. Si  c’était à refaire, le choix que j’ai fait dans cette crise de soutenir les institutions de mon pays qu’incarnait le président Laurent Gbagbo, face à ces rebelles soutenus par les Occidentaux, et dirigés par Guillaume Soro, commandé par Dramane  Ouattara (Le chef de l’État Alassane Ouattara NDLR ) , je le ferai à nouveau sans hésiter. Je vous  rappelle que je rentre à peine de La Haye, où je suis allé apporter mon soutien au président Laurent Gbagbo. Non ! Je ne regrette rien personnellement, sauf que dans la chanson, je dis que nous qui avons vécu le temps d’Houphouët et Gbagbo n’avons que nos yeux pour pleurer avec ce qu’est devenu notre pays.
Comment Serges Kassy se définit-il, comme un politicien ou comme un rasta, fils de Jah ?
(Rire) Si l’on n’a eu aucun problème pour définir Bob Marley dans le combat qu’il a mené durant toute sa vie sur terre pour la justice, la démocratie, la paix dans le monde, pourquoi avez-vous des difficultés  à me définir jusqu’à venir me poser la question? Marley était un politicien.  Dans  ses chansons ou dans ses prises de positions, Bob Marley  ressortait des discours d’Hailé Sélassié ou de Martin Luther King pour en faire des chansons?  Voyez-moi comme mes devanciers, non comme les militants du Rdr, qui me reprochent  d’avoir fait le choix des institutions de mon pays et non de la rébellion. Avant la crise, ils m’adulaient et pourtant, je n’ai pas changé d’un iota.
Votre nouvel  album ‘’ Loin des miens’’ n’est pas enregistré au Burida, pourquoi ? Avez-vous un représentant à Abidjan ?
‘’Loin  des miens’’,  mon nouvel album sera bientôt au pays, car nous sommes  en discussion avec une maison de distribution, depuis  peu. Car, elle avait un peu peur de prendre le produit. Mais, cela va rentrer dans l’ordre. Pour l’instant, nous n’avons que les Fnacs où nos fans passeront les commandes. Car, ici en France, nous sommes distribués par cette maison. Notre représentant au pays s’en occupe.
Avez-vous des problèmes avec le Burida ou Mme Viera ?
Non ! Je n’ai pas de problème particulier avec le Burida ou Mme Viera avec qui j’entretenais de bon rapport, jusqu’à ce que j’enregistre des insultes venant de sa part, quand j’ai dénoncé avoir reçu 15 Euros en 5 ans d’exil du Burida, là où j’attendais qu’on me donne des explications simples. Sinon, je n’ai aucun problème avec elle, certainement qu’elle en a avec moi.
’’Loin des miens’’ est produit en France, avez-vous rempli les formalités avec la Sacem pour être reconnu pour vos droits d’auteur?
Retenez que je suis sociétaire de la Sacem depuis que j’étais au pays car membre du Burida, maintenant que j’y réside, je suis entièrement membre et sociétaire.  À ce niveau, il n’ y a aucun problème. L’album est distribué en France dans les Fnacs (fédération  nationale d’achats des cadres).
Quels regards avez-vous sur le reggae ivoirien et surtout  l’Abi-Reggae ?
Mon regard sur le reggae ivoirien est positif, et la derrière sortie de mon frangin Spyrow en Espagne est une illustration de ce que le reggae ivoirien reste la 3ème  terre promise du reggae et certainement maintenant la deuxième terre promise avec l’avènement d’Abi- reggae qui regroupe les sommités du reggae mondial.

Vous étiez à La Haye le lundi 6 février pour un concert de soutien à LaurentGbagbo, votre idole. Comment les choses se sont-elles passées ?

Laurent Gbagbo est un symbole africain, et non une idole, dont je partage les idéaux, nuance. Je  reviens de La Haye. Effectivement car je  suis allé lui apporter mon soutien total et indéfectible pour l’injustice qu’il subit et demander sa libération immédiate, gage d’une réconciliation vraie dans mon pays, car sans son retour au pays, jamais ce pays connaîtra une réconciliation vraie, la preuve….
Comment vivez-vous à Paris ?
Je vis de mes ressources artistiques, concerts, droits Sacem et autres. Ne  vous en faites pas. Je  ne mendie pas comme certains l’auraient voulu. Je  suis un enfant de Dieu et je brille partout où on m’amène. La  preuve.
Comment  êtes-vous arrivé à Paris lors la crise postélectorale en Côte d’Ivoire?
J’ai eu un visa en bonne et due forme à l’ambassade de France au Ghana, contrairement à ce qu’on raconte. Comme  je vous le dis je suis un enfant de Dieu. Là  où c’est impossible pour les uns, c’est possible pour moi.
Que pensez-vous du régime en place en Côte d’Ivoire ?
Le régime en Côte   d’Ivoire est un régime ethno-tribal qui refuse de voir que le monde est en train de changer, et qu’à nos jours, on ne peut s’appuyer sur un groupe éthique pour gouverner. Il faut aussi rappeler qu’il y a  63 ethnies  en Côte d’Ivoire, a-t il pensé au réveil des 62 autres un jour? C’est en cela que nous avons tous le devoir de le ramener à l’ordre. Car, la Côte d’Ivoire est le  Nord, le Sud, l’Est et l’Ouest, ce n’est pas seulement le Nord et ce régime ne semble pas le comprendre. Et c’est grave et très grave pour l’avenir de la Côte d’Ivoire  qui a tellement besoin de tous ses enfants pour repartir sur de nouvelles bases.  Ce  régime, dans sa conception actuelle de la nation, n’est pas celui qu’il lui faut. La  preuve, les derniers troubles et crises à répétitions dans le pays et la situation actuelle de tous les Ivoiriens, vivant dans une pauvreté extrême jamais connue dans le pays.
A quand votre retour au pays ?
Je rentrerai avec le président Gbagbo et le ministre Charles Blé Goudé. Je  rentrerai avec tous les réfugiés qui croupissent dans les camps de réfugiés au Togo, au Ghana, au Liberia, en Guinée, au Bénin et dans le reste du monde.  Croyez-moi, le temps n’est pas loin. Nous rentrerons tous, ensemble dans cette nouvelle Côte d’Ivoire.
Un mot pour vos fans qui attendent votre premier concert après la sortie de ‘’Loin des miens’’ ?
Je voudrais dire à tous mes fans, à tous ceux qui de près ou de loin, nous soutiennent, que je me porte à merveille, et que le nouvel album a été fait pour eux. Il  comporte 12 titres que je souhaite qu’ils se procurent car très bientôt, il fera jour et  nous rentrerons tous pour une Côte d’Ivoire retrouvée.

Réalisée par M.Ouattara

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