Amichia François Pas le rôle d’un ministre des Sports de s’occuper de l’encadrement technique d’une sélection nationale

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Au cours d’un entretien avec la presse le vendredi 10 février 2017!à son cabinet , le ministre des Sports et Loisirs, Amichia François a fait le point de la participation de la Côte d’Ivoire à la Can au Gabon , et parlé du profil du futur sélectionneur des Éléphants.
Monsieur le ministre, vous revenez de la Can avec une élimination au premier tour des Eléphants. Est ce que vous vous attendiez à ce résultat ?

Pour les Ivoiriens et les supporters des Éléphants , ça été d’abord une déception. Une déception au vu des résultats, trois matches avec une défaite et deux matches nuls, qui ont entraîné l’élimination de l’équipe au premier tour. Ce qui n’était pas arrivé depuis bien longtemps. Mon premier sentiment, c’est donc la déception. Ensuite la tristesse face aux attentes des Ivoiriens et de tous ceux qui aiment les Éléphants . Mais passé ces premiers sentiments, on se dit qu’il ne faut pas désespérer. Entre l’équipe qui a remporté le trophée en 2015 et celle qui nous représente en 2017, il y a eu des changements importants. Il y a d’abord eu un changement d’entraîneur puis le départ de certains cadres importants…

Malgré quelques départs, l’équipe n’a pas tellement changé….

Gbohouo, Aurier, Kanon, Bailly, Dié, Max Gradel tous ceux-là étaient là en 2015. Que ce soit Yaya Touré, Gervinho, Copa Barry et Kolo Touré, ce sont tous des cadres importants sur le terrain et en dehors, qui ont une influence sur le groupe. Il faut en tenir compte. Et puis il y a un changement d’entraîneur. Quand vous passez d’un entraîneur qui est meneur d’homme et à un entraîneur qui est purement technique, c’est un changement notable. Je crois qu’il faut tenir compte de tous ces paramètres pour analyser les résultats. En 2015, quand notre équipe partait à la Can, très peu d’Ivoiriens pariaient sur elle. Ça donc été une agréable surprise. En 2017, nous partions avec beaucoup d’attentes parce que nos matches de préparation nous ont fait espérer. Il ne faut pas l’oublier, la qualification douloureuse et laborieuse devant la Sierra Leone aurait dû attirer notre attention. Mais dans l’euphorie, nous avions pensé qu’au moins le premier tour était franchissable. Aujourd’hui, il faut regarder. Nous avons les matches de qualifications pour la Coupe du monde qui approchent à grands pas. Il faut rapidement trouver un entraîneur, il faut remotiver nos athlètes parce qu’on ne comprendrait pas que nous ne puissions pas nous qualifier pour la Coupe du monde, étant déjà en tête de notre poule.

Parlant d’entraineur, selon vous quel est le profil idéal pour le prochain entraîneur des Éléphants de Côte d’Ivoire ?

Si on fait un bref retour dans le passé, on se rend compte qu’on a changé beaucoup d’entraîneur. Et les résultats sont pratiquement les mêmes. À mon sens ce n’est pas tellement un problème de technicité au niveau de l’entraîneur. Il nous faut un entraîneur meneur d’hommes . Il nous faut quelqu’un qui puisse relever le mental de nos joueurs. Chaque fois que nous sommes confrontés à un problème, nos joueurs baissent les bras. Prenez l’exemple de la Coupe du monde au Brésil. On avait tout pour franchir le premier tour. Mais ce match contre la Grèce, nous ne l’avons pas joué. Et contre le Togo, en match d’ouverture de la Can, ça été la même chose, comme si nous étions paralysés devant l’enjeu. On se dit qu’il y a peut-être un problème mental. Vous prenez l’équipe du Burkina Faso ou celle du Cameroun, ce sont des équipes qui, techniquement, ne partaient pas avec les faveurs des pronostics. Mais par un mental fort, parce qu’elles ont le fighting spirit, elles ont pu franchir les obstacles et arriver à un stade où on ne les attendait pas, et surtout produire un football qui a séduit les puristes. C’est ce que nous attendons de nos athlètes. Je pense qu’en plus d’un entraîneur technique, il nous faudrait peut-être un entraîneur psychologique, mental ou si vous voulez un accompagnateur qui puisse montrer à nos enfants qu’ils sont des joueurs de valeurs, qui doivent jouer sur leurs valeurs.

La Côte d’Ivoire n’a-t-elle pas une équipe capable d’affronter les challenges à venir ?

Nous avons les individualités. Aujourd’hui, il faut construire une équipe. Et pour construire une équipe, tout dépend de l’encadrement technique. Et c’est pour cela que, sans nous ingérer dans les affaires de la Fédération parce que ce n’est pas notre rôle, nous demandons à la Fédération de tenir compte de ce que les Ivoiriens souhaitent et attendent pour le choix du futur entraîneur.

Monsieur le ministre, vous est-il arrivé parfois de vous ingérer dans les affaires d’une Fédération ?

Je ne le ferai pas. Ce n’est pas le rôle d’un ministre des Sports de s’occuper de l’encadrement technique d’une sélection nationale ; que ce soit au football, au basketball, au handball, en athlétisme ou au taekwondo.

  Les Éléphants sont sortis au premier tour de la Can. Quelles sont les principales leçons que vous pouvez tirer de cette compétition ?

Je peux vous dire qu’au niveau du gouvernement, nous avons respecté ce qui nous était demandé. Les matches de préparation se sont déroulés dans de bonnes conditions. L’expédition sur Abu Dhabi s’est bien déroulée. Pour le voyage sur Libreville et Oyem, nous avons dégagé les moyens qu’il fallait. Nous pensions que nous avions joué notre partition, il appartenait à la Fédération, à l’encadrement technique et aux joueurs de jouer la leur. Les Ivoiriens ont fait un constat, il a manqué quelque chose à notre équipe. L’entraîneur l’a dit, tout s’est bien déroulé mais il a eu l’impression qu’il y a eu une cassure à Oyem. Il appartient aux responsables de savoir ce qui s’est passé à Oyem et qui a provoqué cette cassure, et qu’est-ce qu’on doit faire à l’avenir pour éviter ce genre de situation.

La démission de l’entraîneur vous a-t-elle surpris ?

Il appartient à l’entraîneur de juger de l’opportunité de sa décision. Nous avions été informé, déjà à Oyem, qu’il souhaitait rendre sa démission sur place. Avec le président de la Fédération, nous avons dit que ce n’était pas en terre étrangère que ça doit se gérer, d’attendre le retour au pays. C’est ce qui a été fait. Mais je pense que l’entraîneur a été honnête avec lui-même. Il a dit dans sa déclaration qu’il avait une mission précise, il a fait un constat et il rend sa démission. C’était à nous d’approuver ou de refuser sa démission. Sa démission a été acceptée, il faut passer à une autre page.

Ange Kouadio

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