Sam l’Africain parle après son arrestation qui divise pro-Ouattara, pro-Gbagbo et pro-Affi

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Dernère publication

Dans sa parution du mercredi 15 mars 2017, l’IA s’était fait l’écho de propos tenus lors d’un meeting animé le samedi 11 mars 2017 , par le président de la Nouvelle alliance de la Côte d’Ivoire pour la patrie (Nacip), Sam l’Africain mis aux arrêts 48 heures plus tard , le vendredi 17 mars 2017. La procédure de flagrant délit ayant été retenu contre lui, Sam l’Africain devrait passer d’ici quelques jours en jugement. 

Alors que les informations faisaient état de sa mise en liberté, le concerné a apporté le même jour ce démenti au téléphone au moment où il se trouvait au Palais de justice au Plateau : « Non, je ne suis pas encore libéré. » L’IA a, ensuite, voulu savoir auprès du concerné ce qui lui a été reproché par le juge.

« C’est pas vous qui m’avez appelé pour me poser la question de la vidéo-là, et puis le lendemain c’est passé dans le journal-là ? (…) C’est vous qui avez dit que j’ai attaqué verbalement le couple présidentiel. Donc, je ne vois pas pourquoi vous m’appelez. Donc, c’est bon. (…) Je ne sais pas ce qu’il (le juge, Ndlr) m’a dit », a répondu Sam l’Africain, remonté contre l’IA.

Au cours de son meeting, le président de la Nacip avait attribué la nationalité « burkinabè(e) » au président Alassane Ouattara et déclaré que « sa femme n’est pas Ivoirienne ». Selon lui, l’épouse du chef de l’Etat « a fui la Côte d’Ivoire quand il y a eu la mutinerie » et « le jour il n’y avait pas d’avion, elle est passée par le Ghana et puis elle est partie ». Poursuivant son discours, il avait ajouté : « Ça veut dire si demain, il y a bruits, elle va nous laisser pour partir». Il avait également souhaité que les mutins se soulèvent à nouveau. Le procureur de la République lui reproche l’incitation à la haine , à la xénophobie et à la révolte des militaires.

[ Réactions contrastées et passionnées ]

Du côté des partisans du pouvoir ivoirien , certains estiment qu’il fallait laisser mourir de leur propre mort , les propos de Sam l’Africain et ne pas engager de procédure contre lui, même si en dehors des propos contre le couple présidentiel, ils notent une incitation à la récidive de la mutinerie.

Ces pro-Ouattara et militants Rhdp , déplorent que l’occasion soit offerte à Sam l’Africain de se faire la publicité.

D’autres par contre estiment qu’il était temps à mettre fin aux propos du Président de la Nacip qui donnait l’impression de bénéficier d’impunité pour avoir témoigné à la Cpi.

Un témoignage qui justement est toujours dans la gorge de certains pro-Gbagbo qui lui reprochent d’avoir collaboré avec ce tribunal contre les souverainistes africains , et surtout d’avoir rejoint le camp Affi dans le combat pour le contrôle du Fpi.

Des écarts de conduite que semblent pourtant lui pardonner certains irréductibles de la maison Gbagbo , qui estiment que Sam l’Africain doit être libéré , sans autre forme de procès pour avoir dit la vérité sur les autorités ivoiriennes.

Dans le camp Affi l’heure est à la solidarité et au soutien de principe à un allié, même si des proches du Président du parti estiment que Sam Jichi a commis une erreur de débutant , et qu’il n’avait pas à dire haut et fort ce que beaucoup peuvent penser tout bas. D’aucuns ajoutent même qu’il aurait pu nier avoir tenu les propos et mettre en doute l’authenticité et la fiabilité de la vidéo , qui aurait d’ailleurs disparu sur You Tube , mais qui subsiste encore sur quelques pages Facebook.

” Il pouvait parler de montage et demander une expertise de la vidéo qui aurait pris du temps pour la justice ivoirienne , il aurait pu nier avoir tenu les propos , à défaut de s’excuser . Mamadou Koulibaly et le Président Sangaré avaient eux aussi été invités à réagir à des propos jugés séditieux , mais ils ont pu s’en sortir “, commentent ceux qui pensent que Sam l’Africain pouvait s’en sortir et échapper à la justice ivoirienne dans le collimateur de laquelle, il était selon eux , pour avoir témoigné à la Cpi.

Toutes ces réactions ne se font pas de façon apaisée et avec le bon ton. Injures , menaces et tant de noms d’oiseaux fusent de partout , faisant désespérer encore de la possibilité immédiate d’un débat sain d’idées sur les réseaux sociaux ivoiriens , habités par l’excès et par l’absence de régulation responsable. Une tendance dans laquelle Sam l’Africain s’est engagée.

Pourrait-on dire que le plus “ivoirien” et le plus politiquement engagé des libanais de Côte d’Ivoire , avec le recul pris par Elie Hallassou, Rolland Dagher et autres ces dernières années , n’a fait que traduire une propension digne de ses compatriotes ivoiriens ?

Oui , si on observe le nombre de personnes qui le soutiennent au nom de la liberté d’expression, le nombre de ceux qui refont le débat sur la nationalité du Président ivoirien, et qui sans trouver aucun tort au “tribun” de Yopougon, militent pour sa libération immédiate , aussi bien dans les camps Affi, Ouattara que Gbagbo.

Une petite unanimité entre des gens souvent opposés sur presque tout….

 

Charles Kouassi et Alex Aguié 

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