Les Samedis de Biton : DES VACANCES STUDIEUSES

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Comme on le sait tous, les vacances sont des occasions de se reposer et de se détendre. Que vient faire alors l’aspect apprendre et étudier durant les vacances ?  J’en veux pour preuve, un diacre, un futur prêtre en formation. Après neuf mois sur les bancs du grand séminaire, il passera des vacances différentes d’un fonctionnaire ou d’un travailleur ordinaire. Il passera ses vacances dans une paroisse comme s’il continuait ses études, mais de manière pratique. Ces quelques mois qu’il passera dans une paroisse feront partie de ses notes pour son admission à la prêtrise. Le curé et les prêtres qui vont le recevoir lui donneront une note. Il sera en vacances comme s’il était sur les bancs du séminaire. Il n’aura pas le temps de se reposer, de se détendre, encore moins de voyager. Ses parents, il ira les voir une ou deux fois dans le mois. Même là encore, il sera sous le feu des regards des paroissiens qui seront sollicités pour savoir s’il peut être ordonné prêtre le moment venu. Les vacances venues seront, pour lui, des cours qui se poursuivent. Les hommes politiques. Surtout de haut niveau. Pas de véritables vacances, donc pas de repos ni de détente. Toutes nouvelles de naufrages, de déficit budgétaire, plongeront le responsable dans de questionnements sans fin. Comment ne pas plonger ses vacances dans le désarroi quand il faut lire, matin et soir, les rapports du ministre de l’Intérieur sur l’état du pays.  Souvent on ne voit que l’aspect dolce vita de la politique et de de l’homme politique. Cette fonction politique demande tellement de force physique et surtout mentale que plusieurs personnes, s’ils savaient, ne brigueront pas un poste politique. Les électeurs, les militants ne laissent aucun répit  à leurs leaders. Les vacances sont d’ailleurs l’occasion pour recevoir, faire des réunions et surtout s’absorber dans le casse-tête permanent qui est la recherche des fonds, de l’argent, le nerf de la guerre. Toutes vacances ne sont pas    quand on doit faire des réunions de trois heures ou de quatre heures dans la journée. La politique c’est avant tout, des bavardages. Trop parler et trop écouter épuisent mentalement et physiquement. Aux Etats-Unis, des grands patrons pour être efficaces et dynamiques ont instauré des réunions où tout le monde se tient debout. Cela évite les longues tirades de ceux qui veulent se faire voir et remarquer et qui ne font qu’étaler leur inefficacité, incapable de simplifier d’aller à l’essentiel, donc des collaborateurs intrigants comme le milieu politique  en fabrique tous les jours. Les vacances,  c’est aussi et avant tout dans le milieu universitaire et scolaire. Un élève qui a pleuré à la proclamation des résultats du baccalauréat et s’il est conscient n’aura pas de vacances comme celui qui a réussi le sien. L’image de ses pleurs restera un souvenir qui ne s’effacera pas tant qu’il ne réussira pas à la prochaine session. Et la seule manière de faire partie des prochains admis est de se replonger rapidement dans ses études. Dès la rentrée prochaine tout lui réussira. Certains pédagogues  sont contre les vacances studieuses mais toute proposition est toujours combattue. Je pense que reprendre  les cours de l’année scolaire durant les vacances permet à un écolier de bien réussir sa nouvelle année. On voit comment les éditeurs l’ont compris, sous les conseils de pédagogues,  avec la floraison de livres de vacances. Pour les députés, les vacances parlementaires sont plus que studieuses et ils savent pourquoi. Même les voyages sont des vacances    studieuses. On découvre une ville, une culture, une histoire, une géographie, même une science. Mao Tsé-Toung recommandait d’apprendre sans se lasser. Avec les jeux de la Francophonie à Abidjan qui tombent dans les grandes vacances, on apprendra encore et plus. Avec la rencontre de toutes ces cultures, ces visages, ces costumes. Même aller voir un match sera une occasion d’apprendre. J’espère qu’on aura rapidement tous les programmes des matches. Moi, je ne sais pas pourquoi, mais j’ai une grande envie d’assister à un match de basket de l’équipe féminine du Congo, les deux Congo. Je vais apprendre ; je vais aussi me détendre. Quelles belles vacances avec ces jeux de la Francophonie qui vont attiser encore plus notre  fierté nationale. Entendre le nom d’Abidjan des dizaines de fois, tous les jours, dans le monde entier dans les journaux télévisés, parlés et dans la presse. Cette communication, cette publicité, ne sont pas chiffrables et compensent tout l’argent mis dans l’organisation de ces jeux. Une vraie aubaine pour le ministère du Tourisme. On dira qu’en Côte d’Ivoire, il y a la Basilique mais on ajoutera désormais les jeux de la Francophonie, comme un repaire du pays. Vive les jeux de la Francophonie. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.

Par Isaïe Biton Koulibaly

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