À lire et à boire avec “Championne l’enjailleuse’’ d’Alafé Wakili

1434

Dernère publication

« À lire et à boire » est un espace littéraire, marqué par une dégustation littéraire à travers le slogan « un vin à déguster, un livre à boire ». Cet espace a offert vendredi 15 septembre 2017 dans un bar-restaurant à Cocody-Riviera Palmeraie, en plat de résistance à savourer le roman “Championne l’enjailleuse’’ d’Alafé Wakili, journaliste-écrivain, expert en Communication et Directeur général du quotidien l’Intelligent d’Abidjan.

Comme plat de résistance, “Championne l’enjailleuse’’ a fait l’objet d’une lecture mimée de certains passages de l’œuvre, en ressortant des pans de la trame régulièrement ponctuée par l’argot ivoirien et d’images littéraires sous-tendues parfois par l’érotisme.

« Championne a décidé de sortir du trou pour se “chercher’’ (se battre dans la vie ; explication en note de bas de page). (…) Almamy a la réputation d’un “petit babatchè qui a fini avec beaucoup de fraichnies’’ (un richissime réputé pour les belles filles avec qui il est sorti, -explication en note de bas de page- ). (…) Le dialogue par procuration qui n’avantageait que les profiteurs et les kpakpatos (rapporteurs, ceux qui font la langue pendue ; -explication en note de bas de page- ). (…) Championne sait que sa valeur baissera quand Mario aura eu raison d’elle. (…) – Tu vois… je veux juste sucer tes seins ; ça me suffira, tu verras je n’irai pas plus loin. (…) Oh, quelle sensation ! Quel bonheur ! Ohohohoh…….. (…) Elle ouvre la fermeture éclair de Mario et simule une pipe. (…) Le plaisir et le désir montent en Mario ; il gémit. (…) Subitement, elle arrête tout. Mario se met à pleurer. – Pardon ne laisse pas, n’arrête pas. J’ai besoin que tu ailles jusqu’au bout s’il te plaît. (…) », sont quelques passages mimés.

Ils ont replongé Alafé Wakili dans les moments d’une écriture inspirée des réalités quotidiennes de la vie. Impressionnés, les invités ont laissé transparaître leur intérêt pour la qualité d’écriture de l’œuvre. Ils ont délecté ces passages narratifs teintés d’envolées lyriques.

Le témoignage de l’auteur

Au terme de ce plat de résistance, Alafé Wakili a échangé avec les convives sur son œuvre. Pourquoi a-t-il choisi le terme “Championne’’ dans le titre de cette œuvre romanesque ? « C’est une championne qui dévoile ses talents, ses valeurs, même si c’est dans le mal », a répondu l’auteur. L’œuvre, a-t-il également expliqué, n’est pas une autobiographie. « Elle a été construite sur la base des histoires vécues par des personnes de notre entourage, des histoires faisant partie du quotidien des hommes », a souligné Alafé Wakili. Comme d’autres œuvres romanesques, a-t-il fait savoir, “Championne l’enjailleuse’’ relève de l’« imaginaire » narratif. Pour mieux se faire comprendre, il a pris l’exemple des “Coups de la vie’’ de Amzata Coulibaly dont les histoires n’ont aucun lien avec la vie de l’auteur. Il a, en outre, précisé qu’il est à la fois un essayiste et nouvellistes. Car, a-t-il rappelé, Alafé Wakili est à la fois l’auteur de l’essai “Notre histoire avec Laurent Gbagbo’’ et deux romans , “Instants de vie’’ et “Championne l’enjailleuse’’.

« Apparu dans le jargon ivoirien, le mot “enjailler’’ (à partir duquel a été construit le néologisme “enjailleuse’’, Ndlr) renvoyant à ce qui suscite la satisfaction, le bonheur ou le bien-être a été introduit dans le dictionnaire français au titre des termes dont l’emploi est aujourd’hui autorisé », a ensuite noté le DG de l’Intelligent d’Abidjan.

Une séance de dédicace de l’auteur de “Championne l’enjailleuse’’ a clos la soirée littéraire. Auparavant, le repas d’entrée a été composé du rendu de 5 ouvrages littéraires en un seul texte par Dr Agoubli Paul, assistant à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, Secrétaire général du Groupe de recherche en analyses et théories littéraires (Grathel) et chef du service communication au ministère de la Culture. « À lire et à boire » se tient tous les vendredis en quinze dans un lieu différent.

Alex A

Commentaire

PARTAGER