Affaire Forum d’Adjamé / Qui a étouffé la plainte du 15 octobre 2008 contre ACOMA-ACOPROMA : une vraie occasion de solution manquée

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Dernère publication

L’affaire du marché d’Adjame n’a pas fini avec son lot de révélations, ou de rappel des faits passés, chaque jour qui passe.

Retour aujourd’hui sur une procédure pénale qui avait été engagé il y’a près de dix ans, (15 octobre 2008), en attendant d’aborder demain un autre aspect avec bien entendu les réactions des autres protagonistes.

Par ailleurs hier, le comité interministériel mis en place n’a pas pu tenir une de ses séances, à cause de l’absence du ministère de l’intérieur et de la sécurité. D’ici une prochaine réunion, cette absence s’expliquerait, selon nos informations, par le fait que l’autorité de tutelle de la mairie d’Adjamé estime que l’essentiel du travail a été déjà fait, et qu’à ce titre, il n’y a pas lieu de mettre en place un nouveau comité.  L’on apprend par ailleurs que le chef de l’État a instruit le Gouvernement de travailler à une solution qui arrange toutes les parties, dans le respect des règles de l’État de droit, et sur la base des décisions de justice, des travaux antérieurs, et des documents existants.

C’est, sans doute vers cela que l’on s’acheminerait.

Un retour en arrière fait savoir que suite à l’affaire du Récépissé ACOMA (devenue irrégulièrement ACOPROMA), la SICG avait découvert en octobre 2008, que plusieurs documents portant son logo avaient été confectionnés.

Suite à cette découverte, le Parquet du Tribunal d’Abidjan a été saisi d’une plainte le 15 octobre 2008 contre feue Dame Kouadio Yah, alors Présidente d’ACOPROMA pour faux et usage de faux, incitation à la désobéissance, troubles à l’ordre public, et mêmes menaces imminentes de mort. La plainte a été enregistrée sous le N° 5630/D.

Un soit transmis signé par un Procureur Adjoint a été adressé à la Brigade de recherches de la Gendarmerie le 20 Octobre 2008 sous le N° 5697 /D/PR-AP/TPI. C’est 10 jours plus tard, après des tentatives de diversion, que la Présidente d’ACOPROMA a pu être enendue. Par la suite, la procédure judiciaire a été subitement gelée, sur instructions du Procureur de la République, Tchimou Raymond. Ce gel a eu pour conséquence d’empêcher que les commerçants découvrent avoir été dupés.

En vérité, la Sicg avait mis la main, grâce à un membre influent d’ACOPROMA, sur un Lot d’Attestations de Redevances établi avec le logo de la SICG et surtout la complicité de certains de ses agents de cette société.

Ces attestations n’étaient pas datées (voir fac similé). Outre les attestations, des fiches de mutations (voir fac similé) avaient aussi été confectionnées. Tous ces documents devaient servir à justifier l’acquisition des droits du Bail de la SICG par les commerçants auprès de leurs camarades.

Une manœuvre qui devait ensuite permettre aux commerçants ainsi abusés, de céder leurs droits à qui bon leur semble. C’est comme cela que près 215 clandestins, aujourd’hui en difficulté et au cœur de la procédure en cours, auraient été grugés.

Un cachet portant la mention « SICG DES GESTION LOYERS ET RECOUVREMENT » avait été apposé sur les « Attestations fictives » et sur les fiches pour montrer qu’il y avait un prétendu accord de la SICG. Mais il s’agissait purement et simple de faux !  Un cachet devant simplement servir au recouvrement des loyers, ne pouvait pas être utilisé dans le cadre d’une opération de cession de bail, sans rappeler aux bénéficiaires qu’ils devaient payer des loyers ?

Le cachet a trahi.

On pouvait aussi lire au bas desdites Attestations : « Pour la SICG / P.D.G – P. O – Mr Bachir ». Comment croire qu’un simple « P.O » peut remplacer un mandat du responsable légal en matière de vente ou de cession ?

À la suite de ces découvertes, Bachir Touré a été rayé des effectifs de la Sicg et invité à se défendre devant la justice, dans le cadre de la plainte citée plus haut.

L’usage du Récépissé d’ACOMA par ACOPROMA, les attestations, les fiches de mutations et autres reçus délivrés par des agents d’ACOPROMA avec le logo SICG, sont les éléments de preuve présentés par la SICG.

Tout semble avoir été mis en œuvre pour empêcher que l’enquête judiciaire se poursuive, alors que la découverte de la vérité sur cet autre aspect des choses, aurait permis de mettre fin aux supputations au Forum depuis 2008 et de situer les responsabilités.

Nous ne serions pas encore là, après la mise en place d’un comité interministériel, après toutes les décisions de justice sur la question, sans oublier la lettre du ministère de l’intérieur et de la sécurité de 2015.

  • Tandis que des pressions se faisaient pour soutenir ACOMA-ACOPROMA, la Sicg avait comme seules armes, le Droit, la Patience, la Prière et Dieu pour se défendre. Désormais SICG s’en remet à la mise en œuvre par le Gouvernement, des orientations du chef de l’État. Une attitude qui rejoint étrangement celle de dame Akouna Tanoh dont les propos ont été recueillis, hier. En effet interrogée, elle dit s’en tenir aux décisions du ministre du Commerce, de l’Artisanat et de la Promotion des PME : « Je ne pourrai répondre à aucune de vos questions. Le ministre nous a demandé d’attendre sa décision, c’est ce que nous faisons ».

Charles Kouassi

À lire demain :

Affaires statuts ACOMA-ACOPROMA et récépissés 358 et 963 : Une escroquerie préméditée ? Révélations et réactions.

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