Alafé Wakili aux cadres du Rdr : « N’ayez pas peur des débats contradictoires en direct sur la télévision nationale »

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Alafé Wakili, le Directeur général du quotidien “l’Intelligent d’Abidjan” et du site internet  “Afrikipresse” était, avec Jean Philippe Kaboré au nombre des experts invités au Séminaire du Rdr, sur la stratégie de communication. 


Après avoir fait le diagnostic et fait un tour des défis auxquels est confronté le parti présidentiel, Alafé Wakili a invité les cadres du parti à aller au contact de ses militants et ne pas avoir peur des débats, d’où qu’ils viennent. (…) Je voudrais commencer par mon diagnostic en donnant des cas précis. Les circonstances ont fait que j’ai été amené à suivre le début de l’évènement sur internet, notamment sur le direct Facebook.  Je vois qu’il y’a environ 2000 personnes dans la salle et la page Rdr a 30 000 fans . Mais, le taux maximum de personnes qui ont suivi l’évènement sur le direct, pendant que je suivais, était moins de 50. Ce n’est pas normal. En ce moment, je dirai qu’on ne se poursuit pas. Comme éléments du diagnostic, je vais lire ici quelques commentaires que j’ai pu voir au moment où je suivais le direct. J’ai lu quelqu’un qui se plaignait en disant « Je regrette d’avoir voté Ouattara en 2010 et en 2015. Un parti qui met ses militants à la rue. Un vrai faux parti. Un parti de merde». Un autre internaute qui dit sur la même page du Rdr : « vraiment des VI (Vendeurs d’illusions. Ndlr)» et encore un autre  « le Rdr a oublié ses militants de première heure. C’est vrai, ils ne savent pas parler aux militants ». Ça, c’est un diagnostic direct.  Il y’a un autre qui répond en disant « le Rdr n’a oublié personne. Arrêtez. Qu’est-ce que tu as fait pour qu’on se rappelle de toi ? Arrêtez de jouer les victimes ». Un autre internaute répond en disant « C’est vrai, tu as raison. Ils ont tout réalisé. Ils ont aussi réalisé les choses dans le domaine des “Microbes” qui tuent les gens. Jamais la Rti n’a parlé de ça ». Tout ceci donne une idée de l’état d’esprit. Avant cela, il a un autre qui avait écrit un commentaire hier  (vendredi ) que j’ai retenu. Il a dit : «être Rdr est devenu trop difficile “Tchai “. Tu ne sais même plus comment défendre le Prado (Président Alassane Ouattara. Ndlr). “Aihaa” ». Un autre qui dit : «Je quitte officiellement le Rdr cet après-midi.  Veillez me conseiller un autre parti qui prône justice honnêteté, paix et amour ». Tout ceci montre qu’il y a un problème. Ce sont des militants qui disent cela. Qu’est-ce que l’on doit faire pour changer cela ? Nous sommes là pour trouver ensemble les réponses. ».  S’agissant des perspectives, il a dit : « Je suggère la mise en place d’un comité d’experts au niveau du Secrétariat à la communication pour pouvoir adresser tous les sujets. Il y’a un consensus au niveau de la télévision nationale pour les débats. Je pense qu’il faut aussi mettre en place une plateforme numérique, tout de suite, qui va déboucher sur une application. Il n’y a pas beaucoup de partis qui ont des applications sur les portables. Je pense que le Rdr peut faire partie des pionniers et rendre disponibles les informations essentielles pour les militants. Ceux-ci peuvent voir, via cette application, s’ils sont recensés . Au-delà de ça, il doit yavoir la possibilité d’avoir des éléments de langage de façon rapide. Le ministre (Koné Bruno) a parlé tout à l’heure d’un article sur un site d’information de la place (Un article qui a suscité des commentaires sévères contre le ministre et contre le Rdr). J’estime que ce n’est pas normal. Il doit y avoir une sorte de task force (force opérationnelle) qui, dans la minute ou dans l’heure qui suit, doit avoir des éléments de langage et donner des réponses, sans insulter sans faire de la polémique, ou faire des palabres inutiles. Tout comme pour les personnes que j’ai citées tout à l’heure, il doit y avoir une sorte de cellule, une sorte de capacité opérationnelle qui permet de les identifier. Le Ministre Bruno a dit tout à l’heure que c’était les gens de l’opposition, et la salle a dit non. Mais il a dit ensuite que c’était contre le Rdr, et que cela favorise l’opposition. Tout le monde est d’accord sur ce point. Mais, si ce sont des militants du Rdr, il faut les identifier et les approcher pour leur demander ce que le Président Ouattara a fait de si mal. Le militant mécontent qu’on approche, on lui présente le bilan du Rdr, et on discute avec lui. On échange avec lui. On l’invite à la rue Lepic et on va voir où il habite, pour faire un bilan personnel avec lui. Voir ce qu’il était avant Ouattara et ce qu’il est devenu aujourd’hui.  Voir s’il a vraiment tout perdu aujourd’hui. Comme l’a dit le vice-président Adama Bictogo, il faut rencontrer les militants un à un.  Il faut parler avec les militants, en dehors du Congrès, dans la vie de tous les jours. Échanger avec eux par Sms. Il faut trouver des moyens pour écouter leurs attentes. Parce que, pour certaines personnes, on n’a pas besoin des 60 milliards F CFA de la communication pour régler leurs problèmes. C’est peut-être une petite chose. C’est peut-être une petite attention. C’est peut-être un examen qu’il se dit qu’il aurait dû avoir, parce que le Rdr est au pouvoir, mais qu’il n’a pas eu. Voir s’il a raison de penser ainsi. Si non, qu’est-ce qu’on peut faire ensuite pour lui ? Voici des pistes de solutions. Il ne faut pas laisser les gens parler sans réagir. Si ce sont des militants du Rdr, il faut les écouter. Si ce sont des gens de l’opposition, il faut sortir des arguments pour leur dire qu’ils se trompent. Et puis, n’ayez pas peur des débats contradictoires en direct sur la télévision nationale. Ça ne sert à rien de laisser la Rti et aller faire des débats sur les chaines internationales. Cela ne sert strictement à rien».

J-H Koffo

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