Côte d’Ivoire-Après la fermeture d’Akouedo, la chefferie: «La décharge c’est la mort»

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Alloboue Gnango Severin, directeur de cabinet de la nouvelle chefferie d'Akouedo

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Alloboue Gnango Severin, directeur de cabinet de la nouvelle chefferie d’Akouedo, dresse un bilan de la décharge du village, après la fermeture faite le 4 janvier 2019.

La décharge d’Akouedo vient d’être définitivement fermée pour la première fois depuis sa création en 1965. Les sentiments qui vous animent ?

C’est un soulagement et la joie parce que cette décharge qui a causé depuis 1965, beaucoup de préjudice à notre communauté est enfin partie. Il faut remercier le gouvernement pour cet acte de bravoure et de fermeté parce qu’on n’y croyait pas. Quant on nous disait que la décharge va être fermée dans 2 mois, nous n’avions pas cru. Voila que c’est chose faite aujourd’hui. Nous pensons que lors de la réhabilitation, il y aura des choses qui seront faites pour la communauté villageoise d’akouedo qui a tant souffert des méfaits de la décharge. Aujourd’hui est un grand jour pour nous à cause de ce voisin gênant, ce voisin dévastateur. Au lieu de dire décharge, nous on préfère la nommer la mort.

Vous avez tant souffert de quoi?

Nos souffrances sont liées d’abord à la santé. Dans d’autres villages environnants, le doyen d’âge tire vers la centaine. Les doyens se comptent par vingtaine, cinquantaine voire centaine. Mais à Akouedo village, les doyens d’âge n’atteignent pas 10. Ceux qui ont plus de 60 ans n’atteignent pas 10. La majeure partie des jeunes sont orphelins. Et cela a causé d’énormes préjudices. Ceux qui ne vivent pas à coté ne savent les désastres que la décharge a causés. Mais nous qui y vivons au jour le jour, nous savons qu’elle a causé d’énormes désagréments. Et ça, il n’y a rien à faire. On ne peut pas remplacer une vie.

Avez-vous encore des inquiétudes?

Quand on vit, il y’a de l’espoir. Nous avions dressé auprès du ministère de l’Assainissement et de la salubrité, les différentes revendications d’Akouedo.

Elles sont liées à quoi?

Elles sont liées à la santé, au social, à la jeunesse, à la gestion des structures qui seront mises en place sur la décharge et à l’emploi. Mais nous tirons surtout la sonnette d’alarme sur la santé. C’est vrai qu’ils vont réhabiliter la décharge mais les impacts négatifs que la décharge a causés au niveau de la population doivent être réparés . Si cela est fait, nous pouvons dire merci au gouvernement.

Avez-vous un retour de ces démarches?

Pour l’heure, nous avons un retour favorable dans ce sens. La ministre de l’Assainissement et de la salubrité se bat pour que quelque chose soit fait, pour que toutes nos revendications soient prises en compte dans le cadre de la réhabilitation de la décharge. Lors des négociations, nous nous battrons pour que cela soit une réalité. Si nous ne sommes pas associés aux discussions, il sera difficile de faire la réhabilitation puisque la décharge a pris une partie de notre vie.

Ernest F

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