Côte d’Ivoire : les solutions Ateby sur la grève des enseignants

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Rédacteur en chef de la semaine de lintelligent d’Abidjan, Williams Ateby, ex-député et vice président du Fpi dirigé par Pascal Affi N’guessan s’est prononcé dans l’édition papier du journal le jeudi 14 mars 2019, sur la crise dans le secteur éducation en Côte d’Ivoire. Extrait.

« Sur la question de la grève dans le secondaire et à l’université, je peux dire c’est malheureux. Il ne faut pas créer des conditions institutionnelles des contestations légitimes. Pendant très longtemps, les enseignants de l’université ont souhaité prendre une grande part dans la gestion des affaires des universités. Il a été décidé du vote d’une loi en vertu de laquelle les Présidents de l’université sont élus par leurs pairs et non nommés par le pouvoir exécutif. Cette loi est en vigueur, elle n’a pas été abrogée. Un gouvernement arrive, abroge cette loi, il nomme quelqu’un. Cela paraît illégitime aux yeux des autres.

La société évolue, les dépenses évoluent, le coût de la vie évolue. Les enseignants se sont rendus compte que le coût de la vie augmentait plus vite. Ils ont fait une comparaison entre le bail des corps habillés largement supérieur au leur.

Cela dit, la grève n’est pas seulement une opération de bras de fer, non. La grève est aussi et surtout un appel qu’on lance à l’opinion publique pour que celle-ci prenne fait et cause pour vous. C’est parce que l’opinion publique a pris fait et cause pour vous, que la pression sur le gouvernement pour satisfaire à vos conditions est forte.

Je vous fais un aveu sur les gilets jaunes en France. Ça va s’estomper parce que là où ils cassent, l’opinion commence en avoir marre, le nombre va se réduire jusqu’à ce qu’un matin, il n’y ait plus personne.

C’est pareil chez nous, les arguments sont légitimes, mais il y a quelque chose qui est supérieur à ces arguments légitimes, c’est l’avenir des enfants. On ne sait même plus dans quelle année scolaire on est en Côte d’Ivoire. Nous sommes en 2019 mais certaines filières à la Fac sont encore dans les années 2017, 2018 et d’autres même avant.

Je pense que les enseignants devaient faire le sacrifice en réclamant, mais faire les ajustements qu’il faut pour ne pas que les enfants perdent davantage de temps et d’avantage d’année.

Après on va s’étonner qu’on a beaucoup de microbes, qu’on a beaucoup de bandits. Quand vous construisez un lycée vous fermez une prison, mais les écoles sont là, personne ne va à l’école aujourd’hui, les enfants sont à la maison, laissés pour compte, ils désapprennent.

On ne fabrique pas de citoyens demain qui vont être de grands journalistes, de grands juristes ou de grands médecins. On fabrique des gens qui demain vont se faire payer autrement par la société. Et pour moi, je serai favorable à une paix des braves.

Je souhaiterai que les enseignants fassent tout pour sauver l’année, en prenant les parents à témoin, tout en continuant les négociations, parce que même si demain on leur paye ce qu’ils veulent, ils ne pourront pas rattraper le temps qu’ils font perdre aux enfants, c’est un processus irréversible.

Je trouve leur revendications légitimes, mais au nom des intérêts de la nation, qu’ils fassent l’effort, et que le gouvernement aussi revoie sa copie, ce ne sont pas les menaces qui sont la solution.
J’ai vu des vidéos , et j’ai cru entendre que la riposte sera fatale, ce n’est pas nécessaire. J’appelle à une paix des braves ».

La rédaction

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