Interview – Abou Fané : “Élu maire, je mettrai fin aux Coges à Adjamé”

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Tête de liste des ‘‘Enfants d’Adjamé’’, pour l’élection municipale du 13 octobre pour le compte de la mairie d’Adjamé, Abou Fané, l’homme au chapeau, livre les grandes lignes de son programme de gouvernance et met au défi ses adversaires

Vous êtes candidat et vous conduisez une liste qui fait polémique d’ailleurs. ‘‘Les enfants d’Adjamé’’, pourquoi cette dénomination ?
Je suis M. Fané Abou troisième adjoint au maire de l’équipe sortante, 38 ans de passage à la mairie donc le plus expérimenté et le plus outillé de tous les candidats, parce que j’ai eu la chance quand même de gérer cette mairie pendant deux ans entre 2011 et 2013. J’ai un bilan. ‘’Enfant d’Adjamé’’ veut dire, les natifs d’Adjamé, les gens qui y sont nés, qui ont y des intérêts; les gens qui ont toute leur vie à Adjamé, qui ont senti à un moment donné que leur terre est en train de se dégrader, et qui ont donc décidé de prendre en main leur destin. Voici en un mot les motivations de cette appellation ‘’Enfant d’Adjamé’’. Seuls les propriétaires d’Adjamé peuvent apporter la meilleure solution aux maux dont souffre leur commune

Donc vous rejetez l’appartenance des autres candidats à la commune d’Adjamé ?
Pas forcément, mais malheureusement quand vous regardez ceux qui figurent sur ces différentes listes, près de 80 % d’entre eux n’habitent pas Adjamé, ne sont pas des enfants d’Adjamé, alors que notre particularité sur notre liste , c’est que 99,99% des membres sont, soit nés à Adjamé, soit, ont des intérêts à Adjamé. Donc c’est pour cela que nous avons choisi cette appellation ‘’Enfant d’Adjamé’’. Nous considérons que, Adjamé c’est notre terre, notre mère, notre famille.

Alors Adjamé a vu passer Amoi Jean, Keletigui, Dembélé, Amondji Pierre et enfin l’équipe sortante de Sylla Issouf. À quoi doit-on s’attendre avec vous en termes de gestion ? Qu’est-ce que vous pouvez apporter de plus ?
Alors, j’ai déjà géré la mairie d’Adjamé de 2011 à 2013, donc je suis le mieux placé pour parler de cette gestion, et c’est ce que j’ai dit en introduction que je suis le plus précis. Et d’ailleurs, allez y dire que le candidat Abou Fané exige un face à face avec Soumahoro Farikou, Koné Mamadou. Je veux ce face-à- face pour que les populations d’Adjamé sachent qui est le meilleur candidat, qui a la meilleur qualité, le meilleur profil. Vous avez parlez de nos devanciers. J’ai été membre fondateur de l’UJA, ( Union des jeunes d’Adjame ), ensuite j’ai été le président de l’Ajac (association des jeunes d’Adjamé Cocody) qui est la toute première association à Adjamé qui est même née avant l’Uja et j’ai eu la chance d’appartenir à ce bureau de l’Ajac en tant que président et pour la première fois en 1985, j’ai été candidat sur une liste d’Adjamé. En 1990 j’étais encore sur la liste de Aké Bernard puisque j’ai eu cette volonté d’apporter un plus à ma commune. Malheureusement cela n’a pas marché. En 1996 dans le cadre du Front républicain, j’ai été élu pour la première fois, conseiller municipal et c’est en ce moment que Farikou Soumahoro a fait son entrée dans un conseil municipal. En 2001 avec Issouf Sylla, dans le cadre du Rdr, j’ai été élu conseiller municipal et cinquième adjoint au maire et cela a duré de 2001 à 2013. Mais avant tout cela j’ai été le premier candidat à être élu candidat du Rdr après les seules primaires qui ont été organisées à Adjamé en 2001 et à cette période j’ai battu tout le monde. Sur 16 candidats j’ai été retenu par le Rdr. Malheureusement nous nous sommes retirés après le rejet de la candidature du Président Alassane Dramane Ouattara.

À vous entendre parler, vous connaissez très bien Adjamé. Quelles sont les préoccupations majeures de cette commune ?
Écoutez, les préoccupations d’Adjamé, je n’ai pas à vous les citer car vous les voyez à l’œil nu. Adjamé est en train de tomber à l’eau. Adjamé est sale et je dirai même qu’Adjamé est nauséabonde. Adjamé a mis l’école dans la précarité, car la mairie ne fait rien pour les établissements, la mairie, malheureusement fait moins de recette alors que c’est la commune qui doit venir en tête en Côte d’Ivoire en termes de ressources propres car il y a des marchés partout. Il y a l’insalubrité, l’insécurité ; la jeunesse qui est dans la boite aux oubliettes. Il n’y a pas de fonds de solidarité pour nos mamans, pour les aider à être indépendantes, pour qu’elles puissent prendre en charge leurs familles. Voilà en quelques mots les points sur lesquels nous nous battons, et puis vous savez que nous avons des cités résidentielles à Adjamé. Nous avons la première cité résidentielle de Côte d’Ivoire aux 220 logements mais toutes ces résidences sont en train de tomber en lambeau. Quand vous prenez les 220 logements, la cité Ran, la cité de Williamsville à Sicogi, la cité universitaire (…), ces immeubles qui font la fierté de la commune sont aujourd’hui en train de tomber en décadence. Les gares qui prospèrent de partout. Avec moi, il n’y aura plus de gare à ciel ouvert à Adjamé. Les gares dans nos rues, avenues ; nos voies principales n’appartiennent plus à leurs vrais propriétaires. Ça fait mal de voir Adjamé dans cette situation. Sortir Adjamé des ténèbres, donner à Adjamé l’image, dont elle a besoin, faire d’Adjamé l’une des communes les plus belles de Côte d’ Ivoire ! Oui on peut le faire. Quand vous partez dans un pays comme la France et quand vous voyez les Champs Elysées, ce n’est pas aussi extraordinaire que ça. Mais elle est visitée par deux millions de touristes tous les mois. C’est une question de volonté. Nous avons de très beaux boulevards en Côte d’Ivoire, à l’instar de celui de Nangui Abrogoua.

Parlant de Nangui Abrogoua, Alors, qu’est ce qui se passe avec ce boulevard ?
C’est un boulevard qui mérite toute notre attention. 80% des recettes prélevées sur ce boulevard vont dans les poches des individus avec la complicité des agents de la mairie et cela est inadmissible. J’ai déjà géré ce boulevard et je sais de quoi il s’agit. Je suis passé sur la première chaîne RTI le 14 février 2014 à l’émission matin bonheur. J’ai pris la résolution de fluidifier ce boulevard et je l’ai réussi. En Août, le maire a décidé de confier cette gestion, pretestant que j’étais un peu fatigué, à un privé, mais malheureusement le résultat est là

Concrètement, si vous êtes élu au soir du 13 octobre, quelles seront vos 5 premières actions?
Ecoutez, d’abord nous avons fait un programme qui contient 24 engagements vis-à-vis de la population. Mais si j’ai la chance d’être élu au soir du 13 octobre, le 16 matin je suis dans mon bureau et je commence les activités. La toute première consistera à écouter la population. Juste après, j’entamerai la réforme de la mairie. Je ne ferai pas de chasse aux sorcières car Adjamé a des hommes compétents. Il faut savoir les mettre en confiance, leur donner les moyens qu’il faut afin qu’ils produisent de bons résultats. Les agents travaillent dans des conditions pitoyables car ils ne possèdent aucun matériel. Et les moyens, nous allons le leur donner. Nous allons valoriser leur salaire, pour éviter le vol. Je suis conscient qu’ ils volent parce qu’ils ont des salaires de misère. Leur donner de bons salaires et en retour leur réclamer de bons résultats. Nous allons fixer un objectif à tous nos agents. Quand on aura fini ça, nous allons procéder à des recrutements. Un recrutement d’au moins 200 jeunes que je vais utiliser en CDD (contrat à durée déterminée). On prendra au moins 10 jeunes par quartier, les associer aux agents expérimentés. Non seulement ils vont recenser tous les logements à Adjamé, mais ils vont aussi recenser tous les contribuables, parce qu’il faut que j’aie une base de données. Depuis mon portable, il faut que je sache, aujourd’hui à Dalas par exemple, combien de francs sont rentrés. Désormais je saurai combien, les agents des impôts ont recouvré à Adjamé. Ces jeunes-là vont nous aider à augmenter les recettes. En 2011 lorsque je prenais la gestion de la mairie, les caisses affichaient 1,7 milliard. En moins de 2 ans je suis passé à 3 milliard, fonds propre et reversements des impôts compris. Une de mes priorités ce sera l’éducation. En accord avec le ministère de l’éducation, nous allons réhabiliter tous les établissements publics primaires d’Adjamé, nous allons les équiper en matériels didactiques, et des tables-bancs. Dès cet instant, il y aura plus d’écoles boutiques. Nous allons désormais imposer 45 élèves par classe au lieu des 70 et 80 que nous avons l’habitude de voir. Nous allons prendre en charge la totalité des charges des établissements primaires publics, parce que l’école c’est la base du développement et de l’avenir de la Côte d’Ivoire. Si la base est faussée, ceux qui vont sortir de là, c’est eux qui deviendront des microbes. Nous allons donner une bonne base de formation à nos enfants à partir du primaire. Également nous allons demander la suppression pure et simple des Coges. Voilà un mouvement qui est créé, avec la complicité du ministère pour piller les parents. Nous disons désormais que la mairie va se charger de tout ça. Nous ne voulons plus de Coges à Adjamé. Abou Fané, élu maire, il mettra fin au Coges à Adjamé. Ils pourront peut-être exister ailleurs mais ici, nous même, nous allons équiper nos classes et recruter les vigiles. An plan sanitaire, le Fpi en son temps avait parlé de l’AMU, le RDR a parlé de CMU. Cela fait 3 ans que j’ai souscrit à la CMU mais jusqu’à présent je n’ai pas encore reçu ma carte. Faut-il laisser la population dans cette situation de ni soin ni aide ? Nous décidons donc de créer à Adjamé une assurance communale dont le coût sera de 300 FCFA par mois. Les enfants de 0 à 15 ans ne payeront pas un centime. Au-delà de 15 ans, ils payeront 300 par moi, soit 3600 FCFA par an. Adjamé compte entre 350 à 400 000 habitants. Nous allons prendre un échantillon de 100 000 habitants seulement. Multiplier 300FCFA par 100 000, vous-vous retrouvez avec 360 millions. C’est avec cet argent que nous allons soigner nos populations. Nous n’avons même pas besoin d’utiliser les fonds de la mairie. Avec cette somme, nous allons installer des pharmacies communales où le contribuable ne payera que 10 ou 20% du coût de son ordonnance. Nous allons, partant de là, réhabiliter toutes les structures sanitaires d’Adjamé. Nous allons ériger l’hôpital de Williamsville 3 en hôpital général, ajouté à celui d’Adjamé, nos assurés pourront facilement et à moindre coût se soigner. Et puis nous allons réhabiliter tout ce qui est dispensaires ; maternité, hôpital, en les réhabilitant, nous allons créer des emplois. Nous aurons besoin de techniciens de surface, des vigiles, des ambulanciers, des aides-soignantes qui seront pris en charge par la mairie.

Nous allons scinder Adjamé en 6 zones et affecter un camion de ramassage d’ordure par zone

En troisième position, la salubrité. La ministre parle de salubrité mais moi je dirai insalubrité. Adjamé sent, Adjamé dégage de mauvaises odeurs, Adjamé est nauséabonde, Adjamé rend malade. Dans notre politique nous allons faire un découpage administratif. Adjamé sera scindée en 6 grandes zones. Le maire va déléguer son pouvoir aux adjoints au maire. Chaque adjoint va administrer une zone. Dallas, Indénié, Mirador, Adjamé Village, Mairie 1 et Mairie 2 vont constituer, chacun, une zone qui sera administrée par un adjoint au maire. Il faut les mettre au travail eux aussi .Chaque zone aura sa police municipale, aura sa brigade de salubrité et son administration. Nous allons décentraliser l’administration en créant des mairies de proximité. Amener la mairie vers les populations. Nous allons affecter un camion de ramassage d’ordures dans chaque zone. Chaque jour, il y aura des ramassages d’ordures. Nous n’allons plus permettre que nos parents qui payent des taxes et des impôts, de payer encore pour le ramassage des ordures chez eux. Nous recruterons des jeunes pour embellir la commune en créant des brigades de salubrité, pour nettoyer les rues, les avenues et les rendre indépendants en leur donnant un salaire.

Au plan sécuritaire, nous allons reformer la police municipale. 24 h sur 24 ils vont assurer la sécurité des zones et faire recours à la police nationale pour des situations graves. Nous allons instituer une carte de résident pour tous les habitants d’Adjamé, de sorte à pouvoir les suivre et les défendre en cas de besoin. Nous ne sommes pas venus pour jouer, mais pour travailler pour le bien-être de la population. Tous les habitants d’Adjamé auront une carte de résidance, pour lutter contre le racket. Ta carte de résidence indique que tu es habitants d’Adjamé et tu habites le quartier X. Cela permettra de les aider en cas de rafle de la police. Cette carte viendra pour protéger nos populations. La population vit dans la précarité à Adjamé. Il faut sortir de la précarité en faisant deux choses. Sortir les jeunes de la précarité. Alors pour aider les jeunes nous signerons un accord avec l’Agefop. Nous allons recruter les jeunes qui n’ont pas de qualifications, pour leur donner une qualification. Par exemple les jeunes filles qui veulent ouvrir des salons de coiffure, la mairie va les former et les aider à réaliser leur rêve, mais qui devront être remboursé après 6 mois. De même pour les femmes, nous mettrons en place une banque pour financer leurs projets de commerce . Pour les jeunes diplômés qui ont des projets d’entreprises, nous les transformerons en chefs d’entreprises afin qu’ils embauchent d’autres jeunes d’Adjamé.

Dans quelle circonstance vous avez eu à gérer la mairie d’Adjamé entre 2011 et 2013 ?
J’ai pris le risque de fermer la mairie lorsque j’ai fait la grève et les journaux en ont, notamment votre journal, parlé. Malheureusement je n’ai pas été écouté. Quand j’ai fermé la mairie, toute la police était chez moi, on vient me chercher. Arrivée à la mairie c’est là qu’on m’écoute. On nous convoque au ministère et c’est là qu’on dit au maire Sylla que le monsieur demande une gestion, il dit que la mairie est sale, Adjamé est sale, qu’il n’y a pas de recette. qu’Adjamé qui devait faire 6 à 8 milliards, tourne autour de 5,7milliards. Je suis le seul qui a dénoncé la mauvaise gestion dans notre équipe. Le marché d’Adjamé faisait 45000 FCFA par jour et j’ai élevé ça à 1000000 FCFA par jour. J’ai recruté des jeunes comme je le prévois maintenant, à qui on donnait 250 000 CFA et qui versaient près de 750 000 CFA dans la caisse. La publicité portait autour de 5 à 6 millions par an et je suis passé à 86 millions CFA par an. Les recettes hebdomadaires à l’époque qui faisaient au total autour de 5 ou 8 millions, je suis passé à 29 millions de façon hebdomadaire. Voilà mon bilan. Mais à cette époque-là j’avais emprunté le Bic, mais aujourd’hui je demande à Adjamé de remettre le Bic à l’homme au chapeau ; l’homme au chapeau demande qu’on lui remettre le Bic. Et quand j’aurai le Bic, à l’époque c’était à 1,7 milliard et je suis passé à 3 milliards. Je promets au moins 7 milliards jusqu’à la fin de mon mandat parce que j’ai les qualités, la compétence, la capacité et l’intégrité morale pour le faire. Donc chers amis, on va nettoyer Adjamé.

Concernant l’épineuse question du forum d’Adjamé au niveau duquel il y’a des brouilles récurrentes entre la societé Sicg et les commerçants, qu’allez-vous faire une fois élu ?
Ecoutez, mon directeur de campagne est un juriste. Une fois aux affaires, il prendra ce problème à bras le corps. S’il s’avère que c’est la société qui a raison, il n’y aura plus de débat. Par contre, si c’est la population qui a raison, alors le droit sera respecté dans ce cas également. Donc, nous allons donner le forum d’Adjamé au camp que la justice et le droit auront choisi .

Donnez cinq raisons qui militent en votre faveur, autrement dit, pourquoi choisir Abou Fané pour diriger la mairie ?
Si nous étions dans un système européen, moi je ne serais pas en train de faire une campagne puisque j’ai un bilan. La mairie était délabrée, balafrée même s’il faut le dire, la mairie était en train de sombrer, la mairie était en train de mourir, en état de coma et j’ai ressuscité Adjamé. Maintenant les raisons qui sont en ma faveur : les 3C, je suis compétent, je suis capable et je suis crédible et j’ajoute à ça que j’ai un bilan et puis je suis le seul des candidats à avoir un programme

Au terme de cet entretien, qu’est-ce que nous devons retenir ?
Je voulais dire qu’ il y a un endroit à Adjamé qu’on appelle Gbèba. Allez-y jeter un coup d’œil. Ce n’est plus une gare mais plutôt des magasins. Ça a été construit par le président Bédié et c’est un domaine de l’État. Ceux qui sont là squattent le périmètre. C’est ma commune, je la connais, tous ceux qui sont là sont tous des squatters. Abou maire, Gbèba reviendra réellement aux transporteurs. Je vous ai parlé d’éducation, de santé, de salubrité, de sécurité, de la jeunesse. Etc… Nous allons donner un nouveau visage à notre cité désormais. Nous allons transférer toutes les gares et mettre tous les transporteurs dans une gare. Il n’y aura plus de gares dans les rues. Nous allons réorganiser les gares. J’ai été en Malaisie au nom de la mairie où j’ai fait venir un des partenaires à l’époque, je voulais faire des parkings automatisés à Adjamé. 4 pays avaient déjà ces parkings-là. Adjamé devait compléter le nombre. Je me suis déplacé 15 jours en Malaisie et je suis revenu avec des hommes d’affaires. Le représentant du ministre était là, le représentant du gouverneur était là mais la mairie ne m’a pas suivi et les gens ne sont plus revenus. Donc on a une expérience. Les sites où on peut ériger des hangars, on va les ériger en attendant que la grande gare soit mise en fonction. Nous allons demander au gouvernement de savoir qu’il n’ont pas eu de partenaires pour mettre la gare en valeur. Si c’est le cas, nous avons des partenaires à l’extérieur qui peuvent nous aider à mettre la nouvelle gare en valeur. Qu’ils mettent au soir du 13 Octobre, une croix dans la case de l’homme au chapeau, pour un meilleur changement à Adjamé.

Entretien réalisé par TAB avec IB

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