Les Samedis de Biton : DEBARQUEMENT A KARUGA

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Le cinquième échec du Maroc pour organiser une coupe du monde ne surprend pas. Dès l’annonce du choix du trio gagnant, j’ai pensé aux propos de l’entraineur Philippe Troussier quand il était à Abidjan. Il disait que pour bénéficier de l’organisation d’une coupe du monde, l’Afrique devrait se présenter sous la bannière de plusieurs nations. Un pays candidat avec la participation de plusieurs autres. Pour lui, le but était de faire connaitre le continent par les occidentaux. Des matches seront organisés dans plusieurs pays. Pour une compétition prévue pour quarante-huit équipes, un seul pays africain ne pouvait pas tenir la dragée haute au trio Etats-Unis, Mexique, Canada. Deux pays ultra développés et un pays super émergent. La surprise est venue de certains pays africains qui ont voté contre le Maroc. Oui, cela, c’est aussi l’Afrique. Depuis des décades, la désunion est un programme politique. On comprend alors que le programme du premier président Ghanéen n’arrive toujours pas à se mettre en place et qui ne le sera, sans doute, jamais. Tout le monde sait que l’Afrique, dans tous les domaines, a besoin d’intégration. On suivra encore la coupe du monde prochaine et sur prochaine dans des pays assez loin de nos rivages. Toutefois, il faut penser à la prochaine coupe du monde, quatre ans, après ce trio magique. La candidature doit être préparée dès aujourd’hui. Cette fois-ci, il faut aller à au moins dix équipes. Le Maroc, peut tirer les ficelles, mais accompagné de neuf autres pays. Une candidature sous le parrainage de l’Union Africaine. La prochaine session de l’Union Africaine doit y penser. Non seulement, l’Afrique doit organiser la coupe du monde 2030 mais la gagner absolument. Et comme tout se fait lentement en Afrique, il n’est pas tard d’y penser dès aujourd’hui. La balle est dans le camp de l’Union Africaine mais le Maroc peut aussi faire cette proposition afin d’être le chef de fil et de bénéficier de plusieurs stades. Il a été dit que le trio gagnant disposait déjà, douze ans, avant la compétition de tous les stades prêts. La candidature africaine doit suivre le même chemin. On peut déjà compter sur l’Afrique du sud et le Maroc, mais aussi des pays comme la Côte d’Ivoire, le Ghana, l’Algérie qui seront déjà largement émergents peuvent construire des stades de soixante mille places. Et ce projet doit être accompagné par la Banque Africaine de développement. Car cette compétions 2030 sera, avant tout, une ouverture de l’Afrique au monde des affaires, au monde des finances et des investisseurs. Ce sera si important pour le continent africain qu’il serait souhaitable que des personnalités africaines de premier plan, à la retraite, puissent prendre le dossier en mains. Il y a un moment pour tout et le moment est arrivé pour que l’Afrique se réveille et rentre dans la cour des grands. Si le projet réussit, plus rien ne s’opposera encore à l’intégration de l’Afrique, telle que l’a voulu le père du panafricanisme dont la théorie se trouve dans son livre : « L’Afrique doit s’unir. » L’échec du Maroc montre qu’à quelques fois malheur est bon. L’heure de l’union véritable a sonné. Pour le moment, à cette coupe du monde en Russie, l’unité de l’Afrique sera mise à rude épreuve. Chaque africain, devant sa télévision, doit absolument supporter les cinq africaines. Par le cœur, l’esprit et la parole. C’est le principe du succès. C’est la force du subconscient. J’ai vu le Sénégal, débarquer, à Kaluga, à moins de cent kilomètres de Moscou. Le Président Sall leur a dit de se battre comme des lions. « Vous jouez dans les mêmes équipes que les grands joueurs au monde. Alors, l’exploit est bien permis. » Comme dans tous les domaines, toute réussite dépend de son ardeur à l’effort. Être physiquement au point. C’est-à-dire finir le quatre-vingt dixième de jeu comme si on était à la dixième minute de la première mi-temps. Et aussi et surtout, un gros mental, se dire qu’aucun adversaire n’est plus fort que lui. Être sans complexe. Avec ces deux éléments, toute équipe africaine a les chances de faire partie des quarts de finaliste et même des demi-finalistes. Mon regret est infini de ne pas voir la sélection nationale de la Côte d’Ivoire parmi les équipes qualifiées. Je suis un inconditionnel de la littérature classique russe. Notre qualification aurait été une occasion de fouler le sol russe pour visiter les sites historiques de Pouchkine, de Tolstoï, de Gogol, de Tchekhov, de Dostoïevski, et de tous ces auteurs qui m’ont permis de donner un accent nouveau à la littérature africaine, faisant de moi l’un des auteurs les plus lus. En me détachant de la littérature bourgeoise. Mais ce n’est qu’une partie remise. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.
Par Isaïe Biton Koulibaly

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