Les Samedis de Biton : La défaite de Samory Touré et des autres

1984

Dernère publication

Depuis quelques mois, j’écris un roman intitulé : « Les cheveux qui tombent dans le dos. » Si j’écris maintenant et que je suis même à la fin, le roman est en préparation dans ma tête et sur un plan détaillé depuis près de sept ans. C’est comme aussi mes chroniques du Samedi de Biton. Cela fait plus de dix ans qu’on parle de l’éditer.
Et c’est maintenant, ce mois, qu’il a été déposé chez un éditeur dans le but d’avoir un devis pour sept cents exemplaires ou mille et me mettre à la recherche d’un financement auprès du journal ou d’un bienfaiteur. Malgré le correcteur qui croit fermement que c’est un livre qui peut avoir un succès commercial, malgré l’ajout de deux inédits, moi, je suis persuadé que ce n’est pas du tout le genre du roman que j’écris en ce moment et qui est intitulé : « Les cheveux qui tombent dans le dos. »Ce roman pose le problème de l’acculturation et du rejet de la culture africaine par une jeunesse toute tournée vers les sous- cultures de l’Occident. La particularité de ce roman qui comportera quinze chapitres réside dans le fait que chaque chapitre porte le nom d’un héros africain, d’un résistant à la pénétration occidentale. À la fin de chaque chapitre, à travers le rêve du personnage, je présente  en quelques lignes ou plusieurs lignes un ou des résistants à la pénétration  européenne sur les terres africaines. J’ai accordé plusieurs lignes à celui que je considère comme  le plus résistant de tous. À savoir Ba Bemba de Sikasso. Il a préféré mourir que de voir les troupes françaises prendre sa ville, son royaume en se donnant lui-même la mort. J’ai été bref sur le cas de certains à cause de leur cruauté même s’il combattait pour une cause noble. J’ai été très bref sur la révolte des Abbey d’Agboville tout en insistant sur la déportation de plusieurs d’entre eux à Brazzaville et à Bangui. De nombreux Congolais et Centrafricains savent que leurs grands-pères sont venus d’Agboville, il y a cent ans à peine. L’orthographe des noms change mais ce sont la même prononciation. Il est encore temps que se crée un réseau de solidarité entre Agboville et Brazzaville. Ce qui m’a bouleversé, dans la présentation de ces conquérants, à part Sonni Ali Ber, c’est la défaite de tous devant les troupes coloniales. En fait, des Africains conduits, par quelques européens à peine. Une dizaine pas plus. Ce sont des Africains qui ont conquis d’autres Africains. C’est le 14 juillet dernier que j’ai vraiment compris pourquoi tous nos résistants que nous continuons de chanter ont été battus. Je me suis donné un temps pour suivre TF1. Avant le défilé, de nombreux reportages sur l’armée française dans tous ses secteurs. J’ai eu des peurs. Des effrois.   Que d’armes, que de stratégies, de moyens matériels et financiers. Souvenons du fils de Samory Touré, l’empereur mandingue. Dans le cadre d’un accord de coopération avec les Français, il donna, son fils Karamoko, comme gage de sa bonne foi, pour un séjour en France. Dès son retour, Kamaroko, demande à son père d’arrêter son combat contre les Français car il sera battu à plate couture. « Ils sont bien et trop armés, avec des écoles militaires de hautes qualités. » L’Empereur n’y croyait pas et fit décapiter son fils. Avec ce que j’ai vu le 14 juillet, Samory et les autres ont été victimes de leur manque d’information. Dans la conquête au développement, les pays africains sont battus et même largement à cause de leur manque d’équipement, de moyens financiers. Ils continuent de nous battre dans tous les domaines. Il fallait voir la présentation de l’armée française avec leurs armes sophistiquées  pour ne pas s’engager dans des combats inutiles. Ils sont même des équipements qui permettent de voir toutes nos villes, voir les habitants et écouter les propos des uns et des autres ; Rien ne leur échappe sur nous et nos institutions. Le dernier personnage historique et résistant que je vais présenter, sera Mandela. Grand résistant, il a fini par comprendre qu’avec ces gens-là, il est mieux  de coopérer. Ce qu’avait compris Félix Houphouët-Boigny dès le début de sa lutte. Que sont devenus les pays de ceux qui ont voulu combattre coûte que coûte le colonialisme et l’impérialisme ? Finalement, en réfléchissant bien, une seule personne a compris la seule voie qui s’offre aux Africains. Le panafricanisme. N’Kwamé N’Krumah. Inutile d’aller tout seul au combat militaire et économique pour ne pas se faire écraser. Russie 2018 est encore dans nos esprits. Ne croyons plus au beau récit de David et de Goliath. Ainsi va l’Afrique. À la semaine prochaine

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