Océan Princess n’est pas Probo Koala : vérités et mensonges sur 18 mille tonnes du riz birman en Côte d’Ivoire

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 Y’a-t-il eu vraiment du riz toxique débarqué au Port autonome d’Abidjan ( PAA)  ? Sur quelle base, a-t-il pu être conclu que le riz en question était toxique ? Pourquoi malgré les assurances données par les parties prenantes, la rumeur a-t-elle persisté ? Ne s’agit-il pas en réalité d’une manipulation, ou plutôt d’un conflit commercial et judiciaire, mué en allégations de riz toxique pour gagner un procès éventuel, et au détriment du bien être des consommateurs ivoiriens, et de l’intégrité des services concernés par le dossier en Côte d’Ivoire ? Explications entre vérités et mensonges !

Suite à des alertes données par des associations de consommateurs, concernant  le navire Océan Princess , le Ministère en charge du Commerce, ayant la responsabilité de la protection des consommateurs, et la tutelle des associations de consommateurs, avait aussitôt organisé une rencontre d’explication et d’éclairage avec toutes les associations de consommateurs.
 Conakry MOC Test Report
INH report ocean princess
INH report ocean princess
[ Le bateau a été refusé dans 5 pays ? Faux. ]
Dans un post sur Facebook qui a également circulé sur WhatsApp, Alain Tahi, Président d’une fédération de consommateurs (FACACI) – laissant entendre qu’il s’agirait de produits toxiques et dangereux comme ceux qui avaient été transportés par le navire Probo Koala – avait affirmé, que le déchargement du riz par le navire Océan Princesse avait été refusé dans 5 pays, sans citer, ni préciser ces pays.
Les derniers ports parcourus par le navire font état de ceci :
–    du 20 août 2018 au 14 septembre 2018  :  Port de Yangon-Myamar ( Birmanie) – Opération effectuée : chargement de riz
–    du 16 septembre 2018 au 11 octobre  2018 : Port de Kakinada-Inde – Opération effectuée : chargement de riz
–    du 10 novembre 2018 au  2 décembre 2018  : Port de Guinée Conakry – Opération effectuée : déchargement de riz
–    du 22 décembre 2018 au 22  janvier 2019 . Port de Lomé – Opération effectuée : aucune
–    le 1er mars 2019 port de Tema – Opération effectuée : Inspection par Intertek
 Intertek Certificate of Fit for Consumption-1 Intertek Certificate of Fit for Consumption-2
[ La raison de la première interdiction de  déchargement au Port de Lomé :  ]
« La documentation fournie par le navire n’étant pas conforme, nos services techniques ne peuvent pas procéder à l’inspection phytosanitaire de la cargaison en application de la réglementation phytosanitaire en vigueur au Togo. En conséquence, il est strictement interdit au navire d’engager les manœuvres de déchargement au port autonome de Lomé », a dit le ministre togolais de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, dans un courrier adressé  au DG du Port de Lomé.
Le navire avait été interdit de décharger pour des questions liées à la paperasserie administrative. Il Il s’agissait d’un problème technique de documentation. Au départ, le navire devait décharger en Guinée. Donc tous les documents ont été manifestés pour la Guinée. Une fois le navire dérouté au Togo, il fallait émettre une nouvelle documentation à partir du pays d’origine (Birmanie) pour le Port de Lomé.
Finalement le 15 janvier 2019, l’administration togolaise autorise le bateau à décharger et à se soumettre aux contrôles sanitaires
Le 15 janvier 2019 , le Ministre de l’agriculture, de l’élévage et de la pèche du Togo adresse un autre courrier au Directeur du Port autonome de Lomé dans lequel il porte à sa connaissance qu’ « une nouvelle documentation conforme à l’inspection phytosanitaire a été fournie le 14 janvier. En conséquence, les services techniques pourront procéder à l’inspection phytosanitaire et au contrôle qualité de la cargaison »  Cf courrier 2 Ministre au DG du Port.
 Voilà ce qui explique les 02 courriers.
5 laboratoires ont attesté de la qualité des échantillons de riz prélevés :
1-l’Office national du contrôle de la qualité en Guinée
2-L’Institut national d’Hygiène du Togo
3-L’Institut togolais de recherche agronomique
4-SGS Togo
5- INTERTEK Ghana
itra report
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[ Du déchargement de toute la cargaison ]
Les procédures du Port autonome d’Abidjan sont conformes aux standards internationaux en la matière pour répondre aux défis de la compétitivité et de l’attractivité.
Pour une question de célérité dans les opérations portuaires, le contrôle phytosanitaire n’est pas fait sur le navire. Lorsqu’un bateau arrive, il présente ses documents au commandant du port. Et c’est sur la base de ces documents, quand ils sont conformes à la réglementation et aux normes en vigueur, que le bateau est autorisé à décharger toute sa cargaison.
Le M/V Océan Princess s’est présenté à Abidjan avec tous les originaux de ses documents manifestés sur Abidjan notamment les certificats de qualité et phytosanitaire émis par une société de certification indépendante de renommée internationale.
Toutefois, une autorisation de déchargement est différente d’une autorisation de mise sur le marché.  C’est après le déchargement qu’interviennent les contrôles qualités qui sont associés au dédouanement.
Ni le port de Conakry, ni celui de Lomé n’a alerté celui d’Abidjan, sur la présence d’un navire transportant des marchandises de qualité douteuse. De plus à Conakry, une partie de la cargaison de riz Birman a été déchargée ( 4000 TM).
C’est le Ministère ivoirien en charge du Commerce qui a saisi le Port autonome d’Abidjan en lui demandant de soumettre le navire  de façon exceptionnelle, au programme de vérification de la conformité (VOC).
Le bateau ayant quitté son port d’embarquement avant le 15 février 2019 , (début du VOC), il n’avait pas pu être soumis au VOC. Dans tous les cas, aucune procédure douanière ne peut commencer tant que les résultats des analyses ne sont pas présentés. Ainsi bien que le riz ait été débarqué, il n’est pas encore sur le marché. Il ne sera mis en vente, qu’après des analyses et contrôles poussés, même si rien n’indique qu’il y’a un danger quelconque.
« À Abidjan, le ministère ivoirien du Commerce n’intervient pas dans la procédure d’accueil et de déchargement des navires. Il ne délivre aucune autorisation, ni ne participe à aucune inspection pendant le déchargement d’un navire au PAA. Au PAA, le contrôle phytosanitaire est assuré par le Ministère de l’agriculture qui intervient avant le dédouanement de la marchandise. Le certificat phyto émis par ce ministère est un élément de recevabilité en douane. D’où vient donc cette allégation mensongère faisant état de ce que le Ministre Souleymane Diarrasouba a autorisé le déchargement du navire au PAA. À ce jour, malgré les rumeurs d’allégations de mauvaise qualité du riz, aucun résultat d’analyse allant dans ce sens n’a été mis à la disposition de l’administration ivoirienne », a confié une source au ministère ivoirien du Commerce.
 Interrogée sur les informations faisant état d’un contentieux entre l’exportateur et le client initial à qui le riz était destiné, la même source n’a pas souhaité réagir. Ces informations indiquent que le riz devait être totalement déchargé à Conakry. Mais entre la date de commande et la date d’arrivée, le cours du riz avait baissé. Le destinataire n’a donc plus voulu prendre toute la quantité de riz. Pour se prémunir, dans le cadre d’un éventuel procès de la part du fournisseur birman, le correspondant en Guinée, a mis en cause la qualité du riz, malgré les documents officiels de la structure guinéenne chargée de la certification, indiquant que le riz est de qualité satisfaisante et propre à la consommation humaine.
Affaire à continuer de suivre….
Charles Kouassi 
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