Agenda 2063-UA : 32% des objectifs atteints en 5 ans, tous les Etats membres de l’UA doivent s’approprier l’agenda 2063 (Alassane Ouattara)

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Le président Ouattara présente le 1er rapport continental sur l'état de la mise en ouvre de l'agenda 2063 en marge du 33e sommet de l'UA à Addis-Abeba

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Le président ivoirien, Alassane Ouattara, désigné par ses pairs de l’union africaine, pour la promotion de l’Agenda 2063 a présenté le samedi 8 février 2020 en marge du 33e sommet de l’UA à Addis-Abeba, les points saillants du premier rapport continental consolidé sur l’avancement de la mise en œuvre de cet agenda sur une période de 50 ans ainsi que le premier plan décennal de sa mise en œuvre qui s’étend de 2014 à 2023.

Ce second rapport après celui exposé en 2019 et couvrant la période de 2017 à 2020, sur le suivi de la mise en œuvre de l’agenda 2063 et son plan décennal de 2014 à 2023 a été élaboré à partir des rapports nationaux de 31 Etats membres sur les 55 que compte l’UA et de six communautés économiques régionales.
Exposant les progrès réalisés, les opportunités et les défis de la mise en œuvre de cet agenda, avec la prise en compte des sept aspirations et des 20 projets phares que s’est fixée l’UA, Alassane Ouattara, champion de l’UA sur l’agenda 2063 a dit :
« Au regard des sept aspirations, le continent a atteint un taux global de 32%. Pour l’aspiration 4 (Une Afrique pacifique et sûre), le continent a obtenu des résultats remarquables avec un taux global de 48% par rapport à l’objectif de l’année 2019, ce qui s’explique en partie par les mécanismes établis et les capacités renforcées de maintien de la paix et de la sécurité au niveau national et continental. Aussi le continent a enregistré une performance relativement bonne, atteignant 44% de son aspiration 2 par rapport à l’objectif de l’année 2019 dans sa poursuite d’un continent intégré, politiquement uni, fondé sur les idéaux du panafricanisme et la vision d’une renaissance africaine. Cet objectif a été attient grâce aux efforts collectifs et concertés des Etats membres pour rendre opérationnelle la zone continentale africaine de libre-échange entre autres.
Concernant les autres aspirations, le continent a enregistré respectivement 29% pour l’aspira 1 ( Une Afrique prospère fondée sur la croissance inclusive et le développement durable), un faible résultat de 16% pour l’aspiration 3 (Une Afrique de bonne gouvernance, de démocratie, de respect des droits de l’homme, de justice et d’état de droit), Pareil pour l’aspiration 5 (Une Afrique dotée d’une forte identité culturelle, d’un patrimoine commun, et de valeurs et d’éthique partagées) où le continent enregistre 12% par rapport aux objectifs de 2019 et 38% pour l’aspiration 6 (Une Afrique dont le développement est axé sur les populations, qui s’appuie sur le potentiel de ses populations) et enfin 26% pour l’aspiration 7 (Une Afrique qui agit en tant qu’acteur et partenaire fort, uni et influent sur la scène mondiale ».

14 des 20 projets phares de l’agenda 2063 ont connu des progrès notables

S’agissant des projets phares de l’agenda 2063, il a dit :
« Le continent a fait des progrès notables dans la mise en œuvre de 14 des 20 projets phares de l’UA. En ce qui concerne la zone de libre-échange continental africain, ZLECA, le continent a réalisé une performance de 92% de l’objectif fixé en 2019. A ce jour 54 pays ont signé et 29 ont déjà ratifié la ZLECA. Au niveau du passeport africain et la libre circulation des personnes, 32 Etats membres ont signé le protocole au traité instituant la Communauté économique africaine relatif à la libre circulation des personnes, au droit de séjour et au droit d’établissement. Toutefois seul le Rwanda l’a ratifié.
Concernant le réseau panafricain des services en ligne ou universités virtuelles d’Afrique, des efforts conjugués des pays membres ont permis à plus de 22.000 étudiants d’obtenir des diplômes dans divers disciplines du 1er cycle et cycle supérieur ».

Au titre des défis à relever, le président Ouattara a noté la faiblesse du système statistique, la faible mobilisation des ressources financières, les disparités des niveaux de maturation et de mise en œuvre entre les projets phares, l’insuffisance du personnel qualifié, les lenteurs dans la communication autour de l’agenda 2063, sa vulgarisation et son appropriation par les gouvernements et au sein des Etats membres de l’union africaine.

« Au-delà de ces défis, nous devons nous approprier cet agenda en sensibilisant les acteurs nationaux et en mettant en place une stratégie de communication, en institutionnalisant l’agenda 2063 dans les législations nationales et les stratégies de développement. Il faudra accélérer la ratification des instruments portant sur la réforme institutionnelle de l’UA et sur ses projets phares. Il faut renforcer les capacités des ressources humaines, des bureaux de statistiques ainsi que le système de suivi. Il faut également accélérer la mobilisation des ressources internes pour le financement de l’agenda 2063 et ses projets phares » a recommandé le champion de l’UA pour l’agenda 2063.
Enfin, le président ivoirien s’est-il félicité des progrès enregistrés en 5 ans non sans inviter tous les Etats membres de l’UA mais également tous les africains partout où ils se trouvent à s’approprier cet agenda, afin de réaliser ce que veulent les africains pour le continent africain.

Rappelons qu’afin d’accélérer la mise en œuvre de l’agenda 2063 sur une période de 50 ans, le premier plan décennal de mise en œuvre (2014-2023) a été élaboré puis approuvé lors du sommet de l’UA de juin 2015.
Le président Ouattara avait à ses côtés, Mme Nkosazana Dlamini-Zuma, précurseur de l’agenda 2063, la présidente de l’Ethiopie, le président du Botwana, la représentante du secrétaire général de l’ONU et le président de la BAD.
Avant ce forum de haut niveau sur l’état d’avancement de la mise en œuvre de l’agenda 2063, le président Alassane Ouattara s’est entretenu avec Antonio Guterres, secrétaire général des nations unies.

Philippe Kouhon, envoyé spécial à Addis-Abeba

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