Bassam : les avocats d’Ezaley réagissent après la sortie d’Adjoumani 

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Les avocats du candidat du Pdci à l’élection municipale du 16 décembre 2018 à Bassam, Me N’dry Claver et Me Messan Tompleu du barreau d’Abidjan, ont animé une conférence de presse à la maison du parti PDCI, Abidjan-Cocody, le jeudi 27 décembre 2018.
Interrogés sur la sortie du ministre Adjoumani qui avait indiqué que les populations de Bassam sont fatiguées de voter, et que la chambre administrative de la Cour suprême serait responsable de ce qui pourrait arriver, en cas d’une nouvelle annulation de l’élection municipale dans la ville, les avocats  ont affirmé qu’en leurs qualités de citoyen et d’acteurs de droits, ils font confiance à la justice, et à l’institution chargée de se prononcer sur le contentieux électoral. Selon eux, ce n’est pas un citoyen fut-il ministre, qui va dicter aux juges chargés du contentieux, la décision à prendre.
L’objectif de la rencontre avec la presse, selon les avocats , était de démontrer que leur client n’est pas le commanditaire des casses ou autres actes de vandalisme constatés lors du scrutin à Bassam, notamment dans les centres de vote Collège Moderne, Groupe Scolaire 1 et 2 de Grand-Bassam et FDFP. Me N’Dry Claver, s’appuyant sur les résultats du vote du 13 octobre 2018, a soutenu que le candidat Ezaley Philippe est une victime au regard des chiffres qui lui ont été profitables. « Les bureaux de vote qui ont été saccagés ne l’ont pas été au hasard. Il s’agit d’un gangstérisme inacceptable, qui par son mode opératoire, entache la sincérité du scrutin tout simplement parce que les résultats qui en ont découlé, et qui ont exclu du décompte plus de 6500 voix, ne reflètent pas le choix fait par les populations de Bassam. Au Collège Moderne, il y a eu un écart de 915 voix entre Ezaley et Moulot. Au Groupe Scolaire Bassam 1 et 2, il y a eu une différence de 506 voix entre Ezaley et Moulot. Au FDFP, sur un nombre de 493 votants, Ezaley a eu 340 voix contre 153 pour son adversaire. Sur ces trois centres qui ont fait l’objet d’actes de vandalisme, nous constatons que sur le nombre de votants ( un total de 2442, Ezaley se retrouve avec 2025 voix contre 417 pour le candidat du Rhdp, soit un écart de 1608 voix, le 13 octobre 2018. Avec cette différence de voix, des questions peuvent être posées. Pourquoi M. Ezaley ne peut pas être l’auteur de ces casses et saccages d’urnes ? Pourquoi il n’est ni fraudeur, ni commanditaire des violences qui ont lieu le 16 décembre 2018 lors des élections à Grand-Bassam ? Avec un tel score dans ces centres de vote, à qui devraient profiter ces casses et autres actes de vandalisme des urnes et autres matériels servant à l’organisation du scrutin ? Chez nous les juristes quand nous sommes en face de telles interrogations, il y a une question qui nous dirige : À qui profite le crime », s’est-il interrogé.
Suite à cette analyse, Me Messan Tompleu a annoncé que son client Ezaley Philippe a déposé un recours en annulation du scrutin auprès de la Cour suprême. « Toute la campagne en cours actuellement ne vise qu’à faire passer M. Ezaley pour un fraudeur, un casseur, la personne qui attise la violence à Bassam. M. Ezaley est un homme respectable, il n’est pas fraudeur. Il n’a que la loi et les procédures légales pour boussole. C’est pour cette raison qu’il a formé un recours devant la chambre administrative de la Cour suprême et se concentre sur ce qui est essentiel pour lui. La question qu’il soumet à la haute cour est celle de savoir si la sincérité du scrutin a été entachée ou non. L’éminent professeur Richard Jovencien définit la sincérité du scrutin comme ”le révélateur de la volonté de l’électeur ». Dès lors que celle-ci ne peut pas être connue de manière certaine et donc qu’il est impossible de connaître avec certitude le choix des électeurs, l’élection est annulée par les juges »,  a-t-il indiqué.
Il a par ailleurs indiqué que son client demande que « cesse toute la campagne de diabolisation menée contre lui car il ne peut pas organiser les casses et être victime de ces casses puisque  les manifestants s’attaquent à ses biens ».
 
TAB avec IBK 

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