Burkina Faso : simple incompréhension au ministère d’Alpha Barry ou vrai rififi avec des diplomates du pays ?

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photo un.org: Alpha Barry ministre burkinabè des affaires étrangères et de la coopération internationale

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Depuis le mois de janvier 2020, le conseil d’administration du secteur Ministériel (CASEM) ou syndicat des diplomates au Ministère Burkinabè des Affaires Etrangères et de la coopération internationale se plaint du fait d’y affecter des agents des forces de l’ordre.

Pour qui connaît la situation socio-politique du pays, depuis 2015, le pays, en proie avec plusieurs groupes armés terroristes a perdu 630 civiles et militaires, et a subi près de 486.000 déplacés du nord vers les grandes villes du centre ou à l’étranger, malgré la présence des forces militaires occidentales avec tout l’arsenal à disposition.

Lors du 33eme sommet de l’Union Africaine tenu à Addis-Abeba les 9 et 10 février 2020, un haut diplomate confiait sous couvert de l’anonymat : « Le Burkina Faso risque de disparaître s’il n’y a pas une vraie solidarité africaine ».

Une situation qui commande la plus grande vigilance des autorités Burkinabè.

Récemment le gouvernement a invité des jeunes volontaires à se faire enrôler pour faire face à la montée djihadiste dans le pays, au nom du patriotisme.

C’est bien dans la même veine que le ministère des affaires étrangères, fer de lance de la diplomatie burkinabè a lui aussi procédé au renforcement de la sécurité au sein de l’ensemble des chancelleries du pays à l’étranger.

Devrait-on voir en cela une manœuvre du ministre de faire perdre des emplois aux diplomates de carrières ? La réponse est non, selon une source au sein du ministère à Ouagadougou.

Affecter des policiers, gendarmes ou militaires dans des ambassades et consulats n’est pas une pratique spécifique au Burkina Faso. Cela existe dans toutes les chancelleries du monde, y compris celles des pays en paix , a ajouté cette source, qui plaide pour une incompréhension, là où d’autres veulent voir de la mauvaise foi, ou de la manipulation.

Pour preuve, dans ses motions de remerciement du 7 décembre 2018, puis du 6 décembre 2019, le conseil d’administration du secteur Ministériel (CASEM), avait félicité le ministre burkinabè des Affaires étrangère et de la coopération internationale pour « sa disponibilité à accompagner le personnel dans l’exécution du programme d’activité et la réalisation des missions du Ministère mais également pour son leadership dans le renforcement du rayonnement international du pays ».

Cette reconnaissance semble partagée par plusieurs diplomates européens et africains, notamment un diplomate européen, qui a confié ceci à Addis Abeba : «Alpha Barry est une chance pour le Burkina Faso. Il connaît les dossiers et les décideurs. Il est intelligent et disponible. On n’est pas surpris que ce soit lui un des hommes de confiance du président Kaboré ».

Alpha Barry (50 ans) conduit la diplomatie burkinabè depuis le 12 janvier 2016. Journaliste de formation, il a été entre autre correspondant de RFI à Ouagadougou, puis collaborateur du magazine Jeune Afrique.

Philippe Kouhon, de retour de Addis Abeba

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