Côte d’Ivoire: Bédié, Soro, Cei, 2020 ou vérités Ouattara aux rois et chefs traditionnels

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Le chef de l’État a reçu Mercredi 24 avril 2019 à Yamoussoukro, pour la troisième fois en trois ans, la Chambre des rois et chefs traditionnels de Côte d’Ivoire. Au nom du président de cette institution, le chef de canton des Akouè, nanan N’dri Boigny III, a livré la substance de cette rencontre à laquelle ont pris par 251 chefs représentant les 108 départements de Côte d’Ivoire.

« De part la voix de notre président, sa Majesté Nanan Tanoé, nous avons tenu à remercier le Président Alassane Ouattara d’avoir, par l’adoption d’une nouvelle Constitution par voie référendaire, en ses articles 175 et 176, fait de la Chambre nationale des rois et chefs traditionnels de Côte d’Ivoire, une Institution de la République au même titre que toutes les autres Institutions. Nous ne l’en remercierons jamais assez. Nous avons aussi tenu à lui dire que les rois et chefs sont les garants de nos us et coutumes et de nos traditions. Nous avons dit au Président de la République toute notre disponibilité à l’accompagner dans la construction de cet Ivoirien nouveau qu’il appelle de tous ses vœux, ce qui ne saurait se faire sans prendre ses racines dans ce que nous avons de plus cher, de plus solide au plan moral et au plan culturel qui sont nos us et coutumes. Ils sont certes divers, mais c’est cette diversité qui fait toute la solidité et la richesse de l’Ivoirien nouveau que nous souhaitons aider à construire. Nous avons aussi réaffirmé notre détermination à continuer notre travail quotidien qui consiste à maintenir la paix sociale, tant il est vrai que tout effort de développement ne peut s’avérer efficace que si la paix sociale est maintenue. Nous avons aussi marqué notre disponibilité à accompagner le Président de la République dans cette noble mission.

Dans sa réponse, le Président de la République a été certes long, mais le mot que nous retenons tous est le mot rassurant. On peut sentir une certaine inquiétude quant à l’atmosphère politique et social de la Côte d’Ivoire et quant à la future échéance de 2020. Le Président de la République s’est exprimé concernant ses relations avec son frère aîné Henri Konan Bédié. Il nous a bien précisé qu’il n’y a aucun problème relationnel entre les deux. Simplement, la politique étant quelque chose qui évolue, il lui semblait que son aîné Henri Konan Bédié avait choisi une autre plateforme. Il avait le siège de président du RHDP et le Président Ouattara a réaffirmé que ce siège était toujours disponible et que le président Bédié pouvait revenir quand il le souhaitait. Concernant Guillaume Soro, il a dit encore que Soro restait son fils et que dans toute famille, il y a des fils sages et des fils un peu moins sages. Il n’a aucun problème avec Guillaume Soro, en tant que personne. Il a aussi évoqué la question de la Commission électorale indépendante. Il nous a dit que nous avons eu plusieurs échéances électorales qui, toutes se sont parfaitement bien déroulées. La crise de 2010 n’a pas été du fait de la Commission électorale indépendante, c’est après la proclamation des résultats que les problèmes sont nés. Le Président Ouattara s’est aussi référé à la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples qui émettait un seul reproche, à savoir que le nombre des représentants du gouvernement était trop élevé et qu’il fallait le réduire. Là aussi, le Président de la République nous a réaffirmé qu’il restait ouvert au dialogue et qu’il a donné des instructions à son Premier ministre pour poursuivre et maintenir le dialogue, mais qu’il ne voyait pas d’indications de changer la commission électorale indépendante, à part quelques petites modifications. Il nous a demandé de jouer notre rôle de relais et de transmettre aux personnes dont nous sommes les représentants, ce message de réconfort, de quiétude et de paix qu’il nous a délivrés », a indiqué Nanan N’dri Boigny III, qui a précisé que le chef de l’État “se prononcera en temps opportun”, s’agissant de son éventuelle candidature en 2020.

Olivier Dion, envoyé spécial à Yamoussoukro

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