Côte d’Ivoire- Tribunal criminel d’Abidjan Soro Guillaume, Affoussy Bamba, Touré Moussa jugés par contumace pour complot contre la sûreté de l’État

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L'ex-président de l'Assemblée nationale, Guillaume Soro et six (6) de ses co-accusés pour complot contre la sûreté de l'Éta

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L’ex-président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro et six (6) de ses co-accusés pour complot contre la sûreté de l’État, dont Mme Affoussy Bamba et Touré Moussa “seront jugés par contumace”, a déclaré le président du tribunal criminel du palais de justice d’Abidjan, Charles Bini, le mercredi 19 mai 2021.

Au premier jour du procès, 13 accusés de complot contre la sûreté de l’État étaient présents à la barre et 7 absents, soit un total de 20 accusés dans l’affaire Ministère public contre Soro Guillaume et autres. Après la lecture de l’ordonnance de renvoi des accusés devant le tribunal criminel, les avocats de la défense ont fait certaines observations, allant jusqu’à demander au président de ce tribunal d’ouvrir une nouvelle instruction au niveau du tribunal criminel. Me Diallo Souleymane, avocat d’Alain Lobognon, Koné Kamaraté Souleymane dit Soul to Soul, Simon Soro, Sékongo Félicien et Soro Dagobert a demandé à la Cour, l’exécution de l’arrêt de la Cour africaine des Droits de l’Homme et des Peuples du 22 avril 2020, qui ordonne la mise en liberté de ses clients. S’engage alors un débat entre les avocats de l’État de Côte d’Ivoire, notamment Me Méité Ben Abdoulaye, le procureur de la République, Adou Richard Christophe et les avocats des accusés, à savoir Me Traoré Drissa et Me Diallo Souleymane portant sur l’exécution de la décision de la Cour africaine des Droits de l’Homme et des Peuples et la liberté provisoire pour les accusés. “C’est un procès entre le Ministère public et nos clients. Que vient faire l’État de Côte d’Ivoire qui n’est pas initiateur de ce procès ? Combien de fois l’État de Côte d’Ivoire a assisté aux procès pour viols ou braquages que nous tenons tous les mardis et les vendredis ?”, s’nterroge Me Diallo Souleymane.
“Le libellé de cette affaire, complot contre la sûreté de l’État à lui seul suffit pour que l’État de Côte d’Ivoire soit présent. Si l’État n’est pas présent, qui sera présent ?”, répond le procureur Adou Richard Christophe, ajoutant que depuis le 28 avril 2020, la Côte d’Ivoire a retiré sa signature du protocole de la charte de la Cour africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP). “Si 13 accusés sont présents sur 20, qu’en sera-t-il si on leur accorde la liberté provisoire ? Le principe de la liberté provisoire repose, entre autres,sur sur la garantie de représentation et tient compte de la gravité des faits. Il y a un risque sur le procès si la liberté provisoire leur est accordée”, renchérit Me Méité à propos de la demande de mise en liberté provisoire formulée par la Défense des accusés.

Des pièces à conviction exigées par la Défense

Me Diallo Souleymane et son collègue Traoré Drissa sont revenus sur les pièces qui constituent la base de l’ouverture d’une information judiciaire contre leurs clients, à savoir les bandes sonores interceptées par les services de renseignements ivoiriens, les procès-verbaux des saisies effectuées au domicile de Soro Guillaume, à Assinie et au siège de son parti politique, Générations et peuples solidaires (GPS), car selon ces avocats, à aucun moment ils n’ont eu accès à ces bandes sonores et autres documents cités. Après une suspension d’une trentaine de minutes, le président du tribunal criminel, Charles Bini a rendu sa décision en rejetant deux demandes formulées par la Défense, à savoir la liberté provisoire et l’exécution de l’arrêt de la Cour africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. Par contre, celle relative à la mise à disposition des pièces à conviction de l’instruction a été jugée bien fondée pour la suite du procès dans le fond, à partir du 26 mai 2021 à 13 heures.

Olivier Dion

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