Daoukro : comment le corps préfectoral a évité le pire contre des ministres (Adjoumani, Aouélé )

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Une vue des négociations pour faire revenir les meneurs de fronde à la raison

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Le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani, et des membres du gouvernement mandatés par le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly pour des dons en vivres et non vivres aux populations de Daoukro, ont été empêchés par des jeunes d’avoir accès à la cour du roi. La situation a été décantée suite à une médiation du préfet de région.

Attendus à 13h chez le roi, c’est finalement à 15h que les portes de la tête couronnée ont été ouvertes au ministre Kobenan Adjoumani et à sa délégation.
« Les autres peuvent venir, mais nous ne voulons pas voir ces deux ministres », menaçaient les meneurs de la fronde à l’égard des ministres Adjoumani et Aka Aouélé

Avec un détachement des éléments des forces de défense et de sécurité conduit par les chefs des différentes unités de la localité, le mercure est tombé grâce à la médiation du Gouverneur Aka Sonoh Julie épouse Kablan, préfet de région, préfet du département de Daoukro.

Lors des négociations, Legré Koukougnon, préfet de M’Bahiakro, a au nom du préfet de région, fait savoir aux opposants de la délégation qu’ils devaient respecter les symboles de l’État : « Je vous comprends, ce que vous dites est légitime. Le ministre Adjoumani est le chef de la délégation. C’est l’État qui arrive, c’est l’État qui les a envoyés en mission , c’est sur votre terre qu’on va travailler, on a besoin de la bénédiction du roi. Ne regardez pas les personnes qui sont venues, mais regardez le principe de la chose, c’est l’État de Côte d’Ivoire. Cette tenue que je porte c’est vous, si nous n’avons pas de considération pour vous, c’est que nous n’avons rien compris à notre formation. Je suis prêt à me mettre à genoux. Daoukro est l’une des villes symboles en Côte d’Ivoire pour ce qu’elle a donné à la Côte d’Ivoire, ne froissons pas tout ça nous mêmes. C’est Dieu qui juge nos actes. Ne salissons pas la région », a plaidé le porte-parole du préfet de région qui a fini par calmer la situation et favoriser la visite de la délégation ministérielle chez sa majesté.

[ François Amani Kouadio, paysan : “le roi est apolitique, il reçoit tout le monde” ]

François Amani Kouadio, est producteur. Il est du bord de ceux qui dans la cour militaient pour la réception de la délégation ministérielle. Selon lui, le roi doit être ouvert à tout le monde sans distinction. “Le roi est apolitique. Il doit recevoir tout le monde. Je suis de Daoukro, on nous connaît tous à la royauté. Cela n’est pas digne de nous. Je dois dénoncer cela, c’est la vérité qui fait l’homme, même si on doit m’assassiner pour cela, ce n’est pas mon problème. C’est la vérité qui fait l’homme. C’est pour gâter le nom de Daoukro et après c’est pour dire le nom de notre leader le président Bédié, alors qu’il n’en sait rien. L’État reste l’État. Il faut les écouter, si ce qu’ils vont dire ne vous sied pas, vous prenez acte. Ils sont en train de gâter le nom de Daoukro. Il faut qu’on soit discipliné”, s’est-il insurgé.

[ La réaction du ministre Adjoumani ]

Pour l’émissaire du premier ministre, cette visite au roi allait se faire quels que soient les obstacles.

« Des jeunes instrumentalisés voulaient nous empêcher d’y aller et pour cela je salue la médiation du corps préfectoral . Mais nous ne pouvions venir ici, sans faire un tour chez le roi. C’était dans notre programme, Dieu merci, nous sommes allés, et tout s’est bien passé. Pour cela, je voudrais qu’on dise merci au roi et à sa notabilité qui nous ont très bien accueillis . Nous sommes dans notre pays, nous pouvons aller partout où nous voulons, et personne ne peut nous empêcher d’aller où nous devons aller. Cela allait être un antécédent grave. Pour cela, je salue la sagesse de nos chefs. Même si on mettait les barrières, on allait les franchir »
, a dit le ministre de l’Agriculture et du Développement rural.

Adjoumani était accompagné entre autres des ministres Ly Ramata Bakayoko et des secrétaire d’État Brice Kouassi et Aimée Zagbayou et Siaka Ouattara.


Ernest F, envoyé spécial.

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