Du Franc Cfa à l’Eco dans l’Uemoa:Après un exposé de Ouattara à Addis-Abeba, les chefs d’État de la Cedeao satisfaits

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Au cours de la session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’ États et de Gouvernement de la CEDEAO qui s’est tenue le dimanche 9 Février 2020 à Addis Abeba en Ethiopie en marge du 33eme sommet de l’union africaine et après l’exposé du président Ouattara sur la nouvelle monnaie ouest-africaine (l’éco), les chefs d’État et de gouvernements présents à Addis-Abeba ont exprimé à l’unanimité leur satisfaction sur les « évolutions engagées par l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa ) au sujet de la monnaie unique dénommée l’Eco, dans leur communiqué final.

Comme à Chatham House le 21 janvier 2020, et comme lors des vœux aux médias le 31 janvier 2020, le président ivoirien a à nouveau expliqué le processus devant aboutir à la naissance de l’éco dans les 8 états membres de l’UEMOA, et ensuite dans l’ensemble des 15 pays membres de la CEDEAO devant ses pairs chefs d’État et de gouvernements réunis à Addis-Abeba au cours de ce sommet extraordinaire qui outre la monnaie unique, a été l’occasion pour eux d’évoquer la crise postélectorale en Guinée-Bissau et la fermeture des frontières entre le Bénin et le Nigéria d’une part, et entre le Niger et le Nigéria d’autre part.

La satisfaction donc des chefs d’Etat et de gouvernements présents à cette session extraordinaire de la CDEAO dont le Nigéria à Addis-Abeba, vient confirmer la thèse de l’intoxication ou de la manipulation au sujet d’un éventuel rejet de l’éco, ou au sujet de divergences très profondes sur la question, entre les pays de l’Afrique de l’Ouest.
En marge de la cérémonie de présentation des vœux à la presse, le chef de l’ État Alassane Ouattara, avait dit : « C’est une intoxication pure et simple. Il n’y a que cinq pays qui se sont retrouvés à Abuja sur les quinze de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest. La majorité des pays n’a pas été à cette réunion. Ce n’était pas une réunion des chefs d’Etat, mais de ministres et gouverneurs », a précisé M. Ouattara (…) Ce que nous avons décidé au niveau des chefs d’Etat, notre volonté c’est d’émettre l’éco en 2020 sur la base de conditions. La première condition, c’est de réunir les 5 critères de performance : déficit de moins 3 %, dette de moins de 70 %, faible inflation, etc. (…). Pour le moment, il n’y a que quatre ou cinq pays, dont la Côte d’Ivoire, qui remplissent ces critères. Le processus devait être graduel. Cinq, huit, dix pays respectant les critères peuvent se mettre ensemble et d’autres pouvaient ensuite les rejoindre à l’image de la zone euro commencée à onze et qui comprend dix-neuf pays aujourd’hui (…) Nous voulons faire les choses par étapes. Nous ne voulons pas de précipitation, mais nous ne voulons pas non plus que les pays qui ne respectent pas les critères de convergence bousculent le processus ».

La Communauté eonomique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a été établie par le traité de Lagos signé le 28 Mai 1975 par quinze pays de l’Afrique de l’Ouest : Bénin, Burkina, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Togo. L’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), comprend huit pays : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau (depuis le 2 mai 1997), Mali, Niger, Sénégal et Togo.

Philippe Kouhon, envoyé spécial à Addis-Abeba pour Afrikipresse

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