Fact-checking: Détecter les fake news, rien de plus facile

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Dernère publication

Image choc ou buzz ? Des outils et des méthodes simples démêlent le vrai du faux.

Généralement, plus c’est gros, plus c’est louche. Un évènement ou un visuel vous interloque? Il se répand en un temps record et génère des réactions et des commentaires disproportionnés… Comment s’assurer alors de sa crédibilité sans se noyer dans un flot d’informations ?

La première chose à faire, c’est remonter à la source et vérifier la fiabilité du canal de diffusion (consulter sur le site l’onglet « Qui sommes-nous ? »). Est-il crédible et soucieux de l’éthique ou s’agit-il d’un réseau social, sans filtre ? Comme les journalistes friands du fact-checking (la vérification des informations), chaque citoyen peut utiliser la méthode de “recherche inversée”. Très efficace, elle amène sur une piste d’indices, à la manière d’un enquêteur.


La recherche “inversée”, comment ça marche ?

Les photos sont parfois trompeuses. Un crédit précisant l’auteur, le média ou l’agence de presse sera le plus souvent gage d’authenticité. En l’absence de ces données, l’image aura certainement été réutilisée, voir détournée de son contexte initial, modifiée ou même truquée pour dénaturer le message d’origine.

Fort heureusement, des outils techniques lèvent le voile sur ces interrogations. Les données cachées des photos dites “Exif” et les propriétés avancées sont consultables avec un clic droit. De plus, le navigateur Google Chrome retrouve des images similaires ou identiques dans sa mémoire virtuelle, grâce à l’onglet “Rechercher l’origine d’une image avec Google”. Cette dernière astuce permet de remonter jusqu’au nom de l’auteur, de connaitre la date et le lieu de la prise de vue, et donc de comparer. Le lecteur-enquêteur estimera ainsi la fiabilité de la source et les informations associées à l’image.


La logique démêle aussi le vrai du faux

Quand les éléments récoltés sont maigres et laissent encore planer le doute, il reste le bon sens et une certaine appétence pour les casse-têtes. Les indices visibles n’attendent qu’à être débusqués. Il est alors nécessaire d’être attentif aux précisions de localisation, aux détails d’arrière-plan (plage, montagne…), aux décors (enseignes de magasins, mobilier urbain, architecture…), à la végétation, à la saison, et même aux plaques d’immatriculation. La cohérence et la logique amènent inéluctablement à un verdict : vérité ou mensonge !

La technique de la recherche inversée atteint toutefois ses limites : elle n’est efficace qu’à deux conditions: la publication d’une image et son indexation préalablement sur internet. Cependant, si Google ne la trouve pas, cela ne signifie pas qu’elle n’a jamais existé. Là encore, des navigateurs proposent d’importer des images pour vérifier l’existence d’une publication antérieure.

Des “clicktivistes” traquent les fake-news

Tous les jours, des plateformes détectent les histoires émergentes sur les réseaux sociaux, évaluent la fiabilité des fichiers vidéo et les contenus dignes d’intérêt. Un exemple concret : le greffon de vérification InVid (WeVerify extension), décliné également en application mobile, combat la désinformation par l’association de l’intelligence humaine, collective et artificielle. De plus en plus de diffuseurs, agences de presse, médias et éditeurs en ligne optent pour cette solution, car il en va de leur réputation. Tout est alors filtré par de vrais clients pilotes : les contenus vidéo fournis par des tiers se retrouvent intégrés dans les reportages sans inquiétude, et sans avoir à se soucier des droits d’exploitation.

Citizen Evidence Lab d’Amnesty International, le laboratoire des preuves recueillies par des citoyens, encourage lui le “clicktivisme” et le droit humain. Son réseau de “décodeurs”, soit plusieurs milliers de militants collaborateurs, analyse de grands volumes de données: images satellites, documents, vidéos sur YouTube, photos et messages sur les réseaux sociaux. La consultation du site vaut le détour.

Constantine Ndoko

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