Félix Anoblé : “Le ministère chargé des Pme n’est pas associé à certains projets de développement”

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« La politique générale du gouvernement pour la promotion des PME : bilan et perspectives », est le thème du sujet sur lequel, le ministre de la promotion des PME, Félix Anoble s’est prononcé devant les sénateurs à la Fondation Félix Houphouët Boigny qui sert d’hémicycle à cette seconde chambre du parlement de Côte d’Ivoire le jeudi 11 juin 2020.

Situant le rôle primordial des PME dans les stratégies de développement d’un pays, en raison entre autres, de leur aptitude à contribuer à la lutte contre la pauvreté, l’émissaire du gouvernement a indiqué dans ses propos introductifs que le gouvernement ivoirien a fait de la promotion des PME l’une de ses priorités dans sa politique de développement économique et social. « À ce jour, la Côte d’Ivoire compte 60000 entreprises formelles et 150000 informelles de PME, soit 98% du secteur privé ivoirien. Le tissu des PME est fortement dominé par les micro-entreprises (+de 55) qui sont principalement localisées à Abidjan (80% des PME identifiées). Au niveau du poids économique, les PME représentent plus de 20% du PIB, 12% de l’investissement national et emploient environ 23% de la population active »,a fait savoir d’entrée le ministre Anoblé. Dressant le bilan des efforts engagés dans la promotion des PME, l’orateur du jour a indiqué que beaucoup a été fait par le gouvernement en faveur de la promotion des PME. Primo par la création d’un ministère dédié à la promotion des PME. Secondo par la prise de mesures facilitant l’éclosion de ces petites unités de transformation. Notamment au niveau de la fiscalité et de l’accès aux marchés publics et de la sous-traitance « Aujourd’hui, les PME accèdent à 30% du montant total des marchés publics selon les règles qui sont définies. Le taux d’attribution actuel de la commande publique en faveur des PME se situe en valeur autour de 40% (…) Un incubateur accompagne le porteur de projet en termes de conseil, de formation, de financement des études, d’hébergement. Il facilite l’accès de la jeune entreprise à son réseau de partenaires. Le Programme prévoit la création d’incubateurs sur tout le territoire national. La phase pilote qui devrait permettre la création de quatre (04) incubateurs à Abidjan, San Pedro, Yamoussoukro et Bouaké a accusé du retard. Ceux d’Abidjan et de San Pedro sont fonctionnels » a-t-il relevé. Toutefois, le ministre a indiqué que l’objectif escompté est loin d’être atteint en raison des difficultés de tous ordres qui entravent la réalisation des initiatives. Il s’agit notamment de difficultés au plan juridique et institutionnel, de financement, de gouvernance et de culture entrepreneuriale. “L’environnement des affaires est encore peu favorable aux PME malgré les dispositions prises pour l’améliorer. En effet, le cadre juridique et réglementaire est jugé inapproprié car les PME ont des difficultés à s’y conformer. (…) certains projets de développement des PME sont gérés directement par les Ministères sectoriels. Et le plus souvent, le Ministère technique (MPPME) n’est pas associé. Par exemple, la gestion du Fonds de soutien aux PME ; le crédit-bail ; l’appui de 100 milliards FCFA de la Banque mondiale initialement destiné aux PME et transformé en Programme pour l’emploi et la transformation, est piloté désormais par la Primature et le Ministère du Commerce et l’Industrie », a entre autre égrainé

le ministre Anoblé. S’agissant des perspectives, il a indiqué aux sénateurs que de perspectives heureuses se dégagent des actions à mener. Celles-ci se déclinent en trois (03) axes qui permettront d’ améliorer l’environnement des affaires ; faciliter l’accès au financement et renforcer la structuration des PME. Sur l’opérationnalisation du Fonds Ivoirien de l’innovation, il a dit :« Ce Fonds, qui sera mis en place avec l’appui de la Banque Africaine de Développement (BAD), est estimé à 131 milliards de FCFA (262 millions USD). Il aura pour mission de renforcer les infrastructures pour l’innovation et de soutenir les entreprises, en particulier les startups, dans leur évolution…. » . Concernant la préoccupation majeure des parlementaires sur la durabilité des PME de certains nationaux il a déclaré : «(…) Leurs dirigeants sont l’objet d’un déficit de capacité technique et managériale. Ils font preuve d’un manque de professionnalisme dans la gestion de leurs activités. L’absence de structuration et d’autofinancement de ces entreprises, ajoutés au caractère informel de leur exercice, représentent un véritable frein au développement des PME. Nous considérons que 12 à 18% de participation au niveau du PIB, c’est faible pour les possibilités qui existent. Un programme est mis en place en Côte d’Ivoire pour créer de nombreuses entreprises manufacturières pour transformer les produits agricoles du pays . Un minimum de cinq (5) entreprises manufacturières dans chaque région de la Côte d’Ivoire ».

Harry Diallo à Yamoussoukro

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