Dernère publication
Le témoignage de la famille endeuillée de l’incendie au quartier Air France 3 de Bouaké et les précisions du commandant des pompiers militaires.
Le quartier Air France 3 de Bouaké a été le théâtre d’un drame poignant, mercredi 4 décembre 2024 , comme nous le rapportons dans notre édition du jeudi 5 décembre 2024 . Cet incendie a ravagé la maison de la famille Allou, causant la mort tragique de deux enfants : une jeune étudiante de 24 ans et son frère de 8 ans. La famille, déjà endeuillée, a également perdu tous ses biens, dont environ 10 millions de francs CFA.
Sur place, la douleur est palpable. Allou Kouadio Alphonse, père de la famille, a accepté de revenir sur les événements malgré des conditions éprouvantes.
« Le feu s’est déclenché aux environs de 6h20 », témoigne-t-il, la voix brisée. « Ma fille était sortie pour faire son travail d’attiéké. Elle a envoyé un enfant récupérer du poisson à la maison. C’est là que l’enfant a constaté l’incendie et est revenu prévenir. À ce moment, six personnes se trouvaient dans la maison. Quatre étaient déjà sorties. Je suis resté avec ma fille de 24 ans et un enfant de 8 ans. »
Pris au piège, le père de famille a perdu connaissance à l’intérieur de la maison en feu. « Les voisins ont dû casser ma fenêtre pour me sortir. Mais quand je me suis réveillé, j’ai découvert avec horreur que mes enfants n’avaient pas pu s’échapper », ajoute-t-il, évoquant la perte de sa fille, fraîchement diplômée en comptabilité de l’Université Alassane Ouattara, et de son fils cadet, élève à l’école primaire.
Selon Allou Kouadio Alphonse, l’arrivée des pompiers a pris du retard. « Ils ont mis entre 40 et 45 minutes avant d’arriver », regrette-t-il. Ce délai a exacerbé l’ampleur des dégâts.
Les explications du capitaine Koné Pelardjou
Le capitaine Koné Pelardjou, commandant des pompiers militaires de Bouaké, a expliqué les obstacles rencontrés lors de leur intervention. « L’accès à l’appartement était compliqué. Le feu s’était déclaré dans le salon, mais les chambres, où se trouvaient les victimes, n’avaient pas de fenêtres. Nous avons dû percer des ouvertures dans un bâtiment voisin pour accéder à l’intérieur. Malheureusement, la fumée et les flammes ne pardonnent pas. »
Les sapeurs-pompiers ont retrouvé les corps sans vie des deux enfants dans un état qui témoigne de la violence de l’incendie. Malgré cela, le capitaine Koné appelle les habitants à prendre des précautions. « Nous exhortons les parents à veiller à l’aménagement sécurisé de leurs maisons pour éviter de tels drames. »
Soutien et enquête en cours
Les autorités locales, notamment une délégation de la mairie et le député Bema Fofana, se sont rendues au domicile sinistré pour exprimer leur solidarité envers la famille Allou. En attendant les conclusions de l’enquête sur les causes de l’incendie, la communauté de Bouaké se mobilise pour apporter un soutien moral et matériel à cette famille brisée.
Ce tragique événement rappelle la nécessité de renforcer les mesures de prévention contre les incendies domestiques et d’améliorer la rapidité des interventions d’urgence dans les zones résidentielles enclavées.
Nambacéré Joël