Dernère publication
La cour de la préfecture de région de Dimbokro a servi de cadre, le vendredi 30 mai 2025, au lancement officiel de la campagne nationale de sensibilisation et de renforcement des capacités en gestion des finances personnelles, initiée dans le cadre du Programme national d’éducation financière. Cette cérémonie a marqué le démarrage d’une série d’activités visant à promouvoir l’inclusion financière en Côte d’Ivoire, sous l’impulsion de l’Agence de Promotion de l’Inclusion Financière (APIF).
Représentant le ministre des Finances et du Budget, Adama Coulibaly, Yao Madeleine, coordinatrice du Projet d’Amélioration de la Gouvernance pour la Délivrance des Services de base aux citoyens (PAGDS), a salué l’engagement des autorités locales, des structures techniques d’accompagnement, ainsi que du Groupe de la Banque mondiale, principal partenaire financier du PAGDS.« L’accès aux services financiers s’est révélé, au cours des dix dernières années, comme un outil essentiel de lutte contre la pauvreté et d’amélioration du bien-être des populations », a-t-elle déclaré.
Une progression notable de l’inclusion financière
L’action du gouvernement, soutenue par divers projets tels que le Pagds, a permis d’enregistrer des progrès significatifs. Le taux d’inclusion financière est passé de 41 % en 2017 à 51 % en 2021, tandis que le taux de bancarisation stricte a grimpé de 17,2 % à 31,2 % entre 2017 et 2023. L’usage des services de microfinance a également progressé, atteignant 12,4 % en 2023. Quant aux comptes de monnaie électronique, leur détention par la population adulte est passée de 46 % à 81 %.
Des outils innovants au service de la gouvernance
La campagne s’inscrit dans le sillage d’initiatives financées par le PAGDS, telles que la digitalisation de la gestion budgétaire de l’État, le système de gestion des marchés publics, ou encore la plateforme de suivi de la présence des élèves dans les écoles privées. Ces projets visent non seulement à améliorer la gouvernance, mais aussi à rapprocher les services publics des citoyens. Lancée en 2020, le Programme national d’éducation financière poursuit son déploiement avec cette campagne de proximité. Ce programme vise comme objectif principal, de renforcer la culture financière des populations, dont 80 % se trouve en milieu rural. Qui ont besoin d’être sensibilisés et éduquer, former pour leur permettre de se mettre aussi à niveau. Bâti sur une enquête nationale, il cible les jeunes, femmes, salariés, populations rurales et entrepreneurs à travers des modules sur la gestion du budget familial, l’épargne, le crédit, la prévention du surendettement et le choix des services financiers. Les outils pédagogiques seront adaptés aux réalités locales, avec des contenus accessibles en langues locales, des supports visuels, et des ateliers pratiques animés par des formateurs expérimentés.
Quatre régions ciblées pour démarrer
La première phase de la campagne concerne les régions du N’Zi, du Gbêkê, du Hambol et du Sud-Comoé. Dans le N’Zi, les ateliers de formation ont eu lieu à Dimbokro, Bocanda et Kouassi-Kouassikro du 10 au 13 mai 2025, et seront accompagnés de sessions de sensibilisation à travers les médias locaux.Yao Madeleine a insisté sur la nécessité d’une éducation financière de masse pour briser certaines habitudes culturelles néfastes : garder l’argent sous le matelas, dans des canaris ou pagnes, au lieu d’utiliser les canaux financiers formels. Pour elle, une population bien informée pourra non seulement mieux gérer ses finances, mais aussi participer activement à la croissance économique du pays. « Cette campagne n’est pas politique, c’est une campagne de transformation sociale. Nous voulons que chaque femme commerçante, chaque jeune entrepreneur, chaque fonctionnaire ou agriculteur soit capable de planifier ses dépenses, d’épargner, de comprendre et d’utiliser les produits financiers à bon escient », a-t-elle souligné. Pour le reste, elle a appelé à l’implication de toutes autorités préfectorales, structures techniques, établissements financiers, leaders communautaires, pour faire de cette campagne une réussite nationale.
Harry Diallo depuis Yamoussoukro