Interview : Affou Keïta reçoit 42 mille Fcfa du Burida en 3 ans

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Affou Kéita

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Dans cette interview, Affou Kéita revient sur l’affaire du maillot malien, du forum des marchés d’Adjamé et fait des révélations sur le Burida.

Que prépare Affou Keïta actuellement ?

Je dirai d’abord bonjour à tous les Ivoiriens, et à toutes Ivoiriennes, à tous les fanatiques de Affou Keïta. Je prépare une tournée en Australie, au Canada, ( Montréal)! et Paris.

Pouvons-nous avoir les échos d’Australie où vous avez déjà donné un concert ?

J’ai déjà été là-bas deux (02) fois. Deux fois dans un pays en un mois ! Quand un artiste voit que les mêmes personnes le réclament, c’est que son passage s’est bien passé.

D’Australie à Abidjan, c’est 54 heures de vol ! Si aujourd’hui encore ils réclament Affou Keïta, c’est qu’elle a donné le meilleur d’elle-même là-bas.

D’où tirez-vous votre inspiration musicale ?

Je peux dire que nous, c’est la famille Jackson. On n’a pas fait l’école de musique. La preuve, moi-même je ne suis pas partie à l’école pour apprendre la musique. Nous sommes nés dedans. C’est la famille Jackson, on est né dedans.

Pourquoi et comment cette débauche d’énergie sur la scène ?

J’ai appris cela de ma mère Koumba Kouyaté. En son temps, c’est comme ça qu’elle était. Ma mère était artiste et c’est grâce à elle-même que je chante.

Quels sont vos liens avec Aïcha Koné ?

Aïcha, c’est ma mère ! C’est elle-même qui m’a accouchée. Même ce mercredi 10 juillet 2019 matin, elle vient de m’appeler. Elle m’a conseillée de ne pas répondre à tout ce que les gens vont dire. La maman Aïcha, tellement qu’elle s’occupe de moi, s’inquiète pour moi !

Pourquoi au moment de la crise du forum des marchés d’Adjamé, vous aviez dit à chacun son Libanais ?

C’est parce que j’étais énervée. Ils m’ont arraché mon magasin pour donner à quelqu’un d’autre. Si au moins, ils avaient donné à l’une de mes sœurs ivoiriennes ou frères ivoiriens, cela n’allait pas me faire mal.

Lorsque je suis allée trouver quelqu’un d’autre dans mon magasin, j’étais fâchée et je n’ai pas pu récupérer le magasin. L’affaire est restée comme ça. Je me suis dit que tout ce que Dieu fait est bon. Je n’ai pas voulu parler de ça pour ne pas envoyer d’autres problèmes dans mon pays.

Il y a une affaire de maillot malien qui a défrayé la chronique sur les réseaux sociaux. Qu’en est-il ?

Waou waou waou waou !!! Je suis fatiguée ! Je suis fatiguée ! Je suis fatiguée ! Je répète encore je suis fatiguée ! Moi, j’ai beaucoup d’amis Maliens. En Côte d’Ivoire ici, mon parrain est Malien. C’est lui-même qui a acheté le 4X4 pour me donner. Quand je rentre dans sa boutique de bazins, c’est au minimum 10 complets de bazins qu’il me donne. Je ne l’ai pas fait pour saboter mon pays la Côte d’Ivoire. Je ne l’ai pas fait parce que je voulais envoyer quelque chose de grave dans mon pays. Non ! Loin de là. Je ne l’ai pas fait parce que je n’aime pas les joueurs. Non.

La preuve : ce jour-là, j’avais deux (02) maillots. Celui de la Côte d’Ivoire et celui du Mali. J’ai d’abord porté celui de mon pays la Côte d’Ivoire avant de porter celui du Mali. Je n’ai même pas regardé le match. C’est peut-être la nuit que je regarde la télé, quand je ne dors pas tôt.

J’ai porté juste le maillot malien pour aller me moquer de mon parrain et mes camarades. Et ceux même qui me connaissent, certains m’ont appelé pour me dire ‘’ toi Affou-là, ce que tu as commencé avec nous là, tu vas terminer. On sait que tu es en train de te moquer de nous’’. Ce n’est pas pour offenser le Mali, mais depuis quand le Mali gagne la Côte d’Ivoire ? Mais aujourd’hui, je suis Malienne. Ce n’est pas grave, j’assume.

Quand on est Affou Kéïta, est-ce qu’on n’a pas des obligations, des choses qu’on ne doit pas faire ?

Je jure que si je savais que cela allait engendrer tant de choses, je n’allais pas le faire. Et puis je n’ai même pas pensé aux conséquences, tellement que j’aime m’amuser. C’est l’amusement qui m’a mise dans cela. Je n’ai pas honte de le dire. Et l’amusement aussi est parti trop loin. C’est dans cette situation que je me rends compte qu’il ne faut jouer avec le ballon (football).

Je n’ai pas fait par express, c’était de l’amusement. Après la victoire de la Côte d’Ivoire sur le Mali, j’ai fait semblant de pleurer. Tout cela, c’était sur le plan de l’amusement. Je m’amusais. C’est inexplicable ! Mais tout ce que Dieu a programmé dans le destin de quelqu’un, personne ne peut faire quoi que ce soit contre ça . Cela devrait m’arriver, et ça m’est arrivé.

Je demande pardon à tout le monde. Que ce soit au gouvernement, ou à mes fans. On ne doit pas transformer cela en politique. On ne doit pas prendre cela pour en rajouter .

Qu’attendez-vous de l’audit du Burida votre maison ?

Burida(Ndlr : Bureau ivoirien du droit d’auteur), cela faisait trois ans que je ne suis pas allée là-bas. Parce que je voyage beaucoup. La dernière fois, c’est à travers ma fille qu’ils m’ont envoyé un message, et elle m’a dit que c’est un message du Burida. Quand je m’y suis rendue , on me dit que j’ai de l’argent là bas. J’étais très contente. Quand ils m’ont remis le chèque, c’était une somme de 42 000 francs. Je dis ”il y a trois ans de cela que je ne suis pas venue au Burida et puis c’est chèque de 42 000 francs que vous me donnez”. Le monsieur veut parler, je lui ai dit de prendre les 42 000 francs pour payer son carburant. “Allez-y retirer cet argent vous-mêmes. Ce n’est pas parce que j’ai de l’argent mais c’est la colère qui fait que je vous ai donné cet argent”, si je dit .

Parce que sous la pluie, quand on te parle de chèque, tu penses à une grosse somme, tu es content, tu es motivé et tu sautes. Mais, tu viens te retrouver avec des miettes. Je leur ai demandé cet argent sert à quoi. Ils disent que ce sont les gens qui jouent mes chansons. Ils disent “nous voyons tous les artistes ici mais, on ne te voit pas”.

Je leur ai dit que je n’ai pas le temps. C’est ma maison, mais si je n’ai pas le temps, je ne peux pas aller là-bas .
Je n’ai pas de problème avec eux, je passe à côté mais, je n’arrive pas là-bas.

Est-ce à dire que Affou est riche ?

Je ne suis pas riche. Affou Kéita, son père est pauvre, sa mère est pauvre, elle-même est pauvre. Son mari est pauvre et ses enfants sont pauvres. Nous sommes à la recherche de l’argent.

Mais pourquoi, les gens disent qu’Affou a la main sur le cœur qu’elle donne beaucoup ?

Depuis toute petite, j’ai vu mes parents qui faisaient du bien. Donc, j’essaie de les imiter. Quand Dieu me donne, je partage avec ceux qui n’en ont pas du tout.

Comment Affou voit la musique ivoirienne ?

Est-ce qu’il y a encore la musique ivoirienne ? Je suis chanteuse, ce n’est pas bon de dire. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de chanteurs, de chanteuses. Mais, chacun chante à sa manière. Chacun dit ce qu’il pense dans sa chanson. Nous, les artistes, pourquoi les gens ne nous prennent plus au sérieux ? C’est parce qu’il y a assez de clashs. Le travail que tu fais pour gagner ta vie, si tu ne le prends pas au sérieux, ce n’est pas quelqu’un qui va quitter sa cour pour venir le prendre au sérieux à ta place. C’est pourquoi, je dis qu’il n’y a plus de musique, il n’y a que des clashs.

Quel commentaire faites-vous de la vidéo de Mariam Traoré qui insultait la présidente des femmes du Pdci-Rda ?

Cela ne me regarde pas. Je ne la connais pas. Ce n’est pas mon problème. Je ne veux pas qu’on me pose la question, et je ne veux pas savoir.

Affou Keita demandait aux Gbagboïstes, s’ils sont vraiment fâchés qu’ils arrêtent de …. tant que Gbagbo n’est pas libéré.., pourquoi ?

Je ne me suis pas levée au hasard pour le dire. Tout ce que je fais, je le fais avec des preuves. Quand tu n’es pas allé à l’école, tout ce que tu fais, tu le fais avec des preuves.

Lorsqu’on libérait le président Gbagbo, je n’étais pas là. J’étais dans l’autre bout du monde en Australie. Il y’a quelqu’un qui m’a laissé un message écrit. Je n’ai pas répondu et il m’a envoyé un deuxième message.

Dans son message vocal, elle dit: “Affou Keita, excusez-moi, je ne sais pas que tu es illettrée. Pour ton information, la personne que tu insultais, est sortie. Même tes frères Dioula sont contents”.

Elle a commencé à m’insulter, à me traiter de tout. Je n’ai pas répondu. Un dimanche nuit, j’étais couchée quand mon téléphone a sonné. C’était encore elle. Je lui ai dit : ” Tu peux t’attaquer à moi. Mais si tu veux t’attaquer à ma famille, ma dignité, ma maman ou mon mari, tu me verras sur ton chemin” .

Ils ont pour habitude de dire de ne pas répondre, c’est nous qui vous avons fait. Mais, il y a des choses auxquelles il faut répondre. Elle m’a insultée, m’a traitée de tous les noms.

J’ai gardé le téléphone à cause des messages. On ne sait jamais. Le pays est tellement sensible aujourd’hui. Il suffit d’ouvrir ta bouche pour que quelqu’un déplace tes propos.

J’ai remarqué que les injures étaient trop. Le matin, après ma prière, je dis “ma chérie, c’est avec moi tu joues? Si Gbagbo sort, c’est Dieu qui est sorti?”

Je lui ai répondu ainsi . Je ne l’ai pas insultée parce que mon éducation m’interdit cela.
Je dis mais si elle est femme, qu’elle attende mon retour d’Australie. C’est trois jours de vol (54h), avec les escales.
Je dis “comme tu connais ma position, moi je ne connais pas la tienne, attends moi à l’aéroport”.

Je lui ai demandé de m’envoyer sa photo. Elle m’a contactée sur Messenger parce qu’elle sait que sur WhatsApp, j’aurais enregistré sa photo. Elle n’a pas envoyé sa photo et c’est resté comme cela.

Souvent, il faut être vigilant. Il y a des gens qui ne connaissent pas leur limite.

Affou Keïta a un concert le 11 août 2019; comment se prépare-t-elle?

Quand je dois faire un concert, je ne me prépare pas.

Quel est le secret alors?

Mon secret, c’est Dieu. Je ne fais pas de répétition.

Quel appel Affou a à lancer à ses fans?

Je tenais à dire merci à l’Intelligent d’Abidjan d’être venu jusqu’à chez moi pour qu’on puisse clarifier certaines choses. Ensuite, dire merci au bon Dieu pour ses faveurs. Enfin, demander pardon aux Ivoiriens pour mon erreur. C’est tout ce que je peux dire. Pardon à toute la nation. Pour moi, quand on dit Mali, c’est la Côte d’Ivoire, quand on dit la Côte d’Ivoire, c’est le Ghana, quand on dit Guinée, c’est le Sénégal. Je ne savais pas que cela pouvait être aussi lourd de conséquence. Pardonnez, “A yé sabari ooh”(Ndlr : traduction du Malinké, je vous demande pardon). Cela ne va plus jamais se reproduire.

Interview réalisée par M. Ouattara

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