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À l’occasion de la célébration de la Journée internationale des droits de la femme, le samedi 8 mars 2025, Coulibaly Assitan, présidente de l’ONG Femmes de Conviction et par ailleurs commissaire générale de la cérémonie des 48 heures de valorisation du potentiel féminin, dédiée à la promotion des valeurs féminines et à l’entrepreneuriat, nous a accordé une interview au sein d’une école de la place.
Lors de cet entretien, elle est revenue sur les missions de son ONG en faveur des femmes depuis 2018 et sur les défis à venir.
Pouvez-vous nous présenter brièvement Femmes de Conviction et ses principales missions ?
L’ONG femmes de conviction est une organisation non gouvernementale engagée dans la promotion de l’entrepreneuriat féminin et l’autonomisation des femmes. Elle œuvre également pour la formation des jeunes filles et apporte un soutien aux personnes vulnérables.
Qu’est-ce qui vous a motivé à créer cette ONG ?
La création de femmes de conviction est née d’un constat de terrain. Les femmes ont besoin d’accompagnement, de valorisation et de soutien pour développer leurs compétences et mettre en avant leurs talents. Notre objectif est de leur offrir un cadre propice à leur épanouissement et à leur autonomisation.
Quels sont, selon vous, les principaux défis que rencontrent les femmes aujourd’hui ?
Les défis sont nombreux. Au début, les femmes avaient du mal à comprendre notre démarche et étaient sceptiques quant à nos intentions. Depuis notre lancement en 2018, nous avons su instaurer un climat de confiance en multipliant les formations et les événements mettant en lumière des femmes entrepreneures.
Nous avons également diversifié nos actions en ciblant les jeunes étudiantes qui ne sont pas encore confrontées au monde du travail. Notre vision à long terme est d’impacter positivement toutes les générations de femmes, car leur épanouissement professionnel a des répercussions bénéfiques sur la société et la cellule familiale.
Nous encourageons également les femmes à exploiter les nouvelles technologies pour entreprendre, en leur démontrant qu’il est possible de développer une activité sans nécessairement se déplacer physiquement.
Quels progrès avez-vous observés ces dernières années en matière de droits des femmes ?
En Côte d’Ivoire, des avancées significatives ont été réalisées. Les femmes occupent désormais des postes de responsabilité dans des secteurs autrefois réservés aux hommes, comme l’armée, les transports, l’aviation et la politique. Nous avons aujourd’hui des femmes ministres, présidente du Sénat, entrepreneures et leaders dans divers domaines.
Toutefois, le combat doit se poursuivre. Il est essentiel de continuer à sensibiliser, à communiquer sur ces avancées et à encourager les femmes à s’affirmer pour un monde plus égalitaire.
Pensez-vous que la société accorde aujourd’hui une réelle place aux femmes dans les sphères politique, économique et sociale ?
Oui, la place des femmes dans la société évolue positivement. Dans toutes les instances décisionnelles, nous constatons la présence de femmes influentes qui apportent une véritable valeur ajoutée. Lorsqu’une femme accède à un poste à responsabilités, elle gère avec autant de rigueur que son foyer, démontrant ainsi son efficacité et son engagement.
Quelles actions concrètes votre ONG mène-t-elle pour améliorer la condition féminine ?
Nous menons plusieurs actions en faveur des femmes, notamment , accompagnement et formation. Cette année, nous avons formé près de 70 femmes dans le domaine du maraîchage et leur avons fourni du matériel agricole en partenariat avec la Fondation Azalaï. Pour la sensibilisation et l’autonomisation, nous organisons des formations gratuites, notamment dans le domaine du numérique, pour aider les femmes à s’adapter aux nouvelles réalités du marché. Nous avons un événement de valorisation .Chaque année, nous organisons les 48 heures de valorisation du potentiel féminin afin de mettre en lumière les femmes entrepreneures et engagées. Notre impact dépasse la ville de Bouaké, avec des interventions à Korhogo, Katiola et Yamoussoukro pour soutenir les femmes en milieu rural.
Pouvez-vous partager une réussite inspirante issue de votre engagement ?
Un exemple marquant est celui de Maman TG, une restauratrice de Bouaké. Malgré son engagement dans son domaine depuis des années, elle n’avait jamais reçu de distinction. Lorsque nous avons décidé de l’honorer publiquement, cela a été une grande reconnaissance pour elle. Cet hommage a non seulement mis en lumière son parcours, mais aussi encouragé d’autres femmes à persévérer dans leurs efforts.
Quels sont les principaux obstacles rencontrés par votre ONG ?
L’un des défis majeurs réside dans la perception initiale de notre ONG par certaines femmes, qui craignaient qu’il s’agisse d’une initiative mercantile. Il a fallu du temps pour instaurer la confiance et démontrer notre sérieux. Aujourd’hui, grâce à nos actions concrètes et notre engagement, nous avons su prouver notre crédibilité et notre impact.
Quelle est la signification de la Journée internationale des droits des femmes pour vous et votre organisation ?
Le 8 mars est une date symbolique qui réaffirme notre engagement pour la promotion des droits des femmes. Cette journée met en avant l’importance de l’entrepreneuriat, de la formation et de l’autonomisation des femmes, des axes essentiels de notre mission.
Elle est également l’occasion de sensibiliser davantage et d’accélérer les initiatives en faveur d’une société plus égalitaire.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes filles et aux jeunes femmes qui souhaitent s’engager pour leurs droits ?
Nous encourageons les jeunes filles à avoir une vision claire de leur avenir et chercher activement des opportunités, se former en continu et se faire accompagner par des mentors. Nous voulons aussi intégrer des réseaux de femmes engagées pour bénéficier d’échanges enrichissants. Nous voulons également nous impliquer dans des actions de bénévolat pour acquérir de l’expérience et se faire connaître. En ce qui concerne le Développement , nous voulons nous positionner comme des actrices incontournables dans leur domaine. Le monde est compétitif et seules celles qui osent se démarquer auront des opportunités.
Quel rôle les hommes peuvent-ils jouer pour soutenir la cause des femmes ?
Les hommes ont un rôle essentiel à jouer. Ils sont nos partenaires, nos soutiens, et leur implication est indispensable pour garantir un véritable équilibre. Que ce soit au niveau financier, social ou moral, leur appui est crucial pour permettre aux femmes d’évoluer dans de bonnes conditions.
Quel message souhaitez vous adresser aux femmes ?
Les femmes ont un rôle clé dans la société. Nous les encourageons à prendre conscience de leur potentiel et à saisir les opportunités qui s’offrent à elles. Une femme qui croit en elle-même et qui se donne les moyens de réussir devient une véritable force de transformation pour sa famille et pour la société.
Le combat pour l’égalité ne doit pas s’arrêter. Plus les femmes seront autonomes, plus notre société progressera vers un avenir meilleur.
Nambacéré Joël
