Législatives et référendum constitutionnel en Guinée, Alpha Condé et les Guinéens ont voté : des observateurs électoraux jugent les élections

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photo DR:Le Président Alpha Condé a voté au collège 2 Boulbinet situé dans la commune de Kaloum, centre-ville de Conakry.

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5 325 138 électeurs guinéens étaient appelés aux urnes le dimanche 22 mars 2020 pour les élections législatives et référendaire. Notre envoyé spécial à Conakry a sillonné certains bureaux de vote situés dans la capitale. Voici son constat !

Il était 8 heures ce dimanche matin lorsque nous sommes arrivés au bureau de vote du collège 2 Boulbinet situé dans la commune de Kaloum, centre-ville de Conakry. Là, les bureaux de vote ont ouvert tôt, les opérations de vote se déroulaient bien et les électeurs guinéens accomplissaient leur droit civique dans le calme, tout en respectant quelques mesures barrières comme le lavage des mains, la distanciation etc, compte tenu du contexte sanitaire dû à la lutte contre le Coronavirus qui fait des ravages en Afrique et dans le monde.

C’est aux environs de 10 heures 30, que le Président de la République de Guinée, le Professeur Alpha Condé a fait son arrivée. C’est après une procession du Palais présidentiel jusqu’au bureau de vote du collège 2 Boulbinet que le chef de l’Etat guinéen a voté.

Son droit civique accompli, Alpha Condé a fait une brève déclaration à la presse nationale et internationale mobilisée en grande nombre pour la couverture médiatique de ce double scrutin. « J’espère que tout se passera dans la paix et le tranquillité et que le peuple guinéen comme en 1958, montrera sa maturité », a-t-il déclaré à sa sortie.

Dans ce centre, il était 12 heures 30, lorsque nous avons fait un bilan partiel, en termes d’affluence, avec les observateurs électoraux venus de plusieurs pays africains : 200, a-t-on appris.

photo DR:Saïdou Compaoré, Président de la Coordination de la mission internationale des observateurs de la société civile (COMISCA).
photo DR:Saïdou Compaoré, Président de la Coordination de la mission internationale des observateurs de la société civile (COMISCA).

« Les élections de la Guinée sont un challenge. Il était impérieux d’organiser de bonnes élections. Et la Guinée est en train de faire parler l’Afrique à travers ces élections. La Guinée a été le premier pays africain à prendre son indépendance et elle montre une fois encore qu’elle est soucieuse de ce que veut son peuple. Dire à son peuple qu’il faut faire un choix, par voie référendaire, il n’y a rien de mal. Par l’organisation donc de ces élections, la Guinée vient de démontrer que l’Afrique peut se prendre en charge. Nos constats en ce qui concerne ces élections sont très satisfaisants. Nous avons vu l’engouement, la détermination et la volonté du peuple guinéen d’aller s’exprimer car il n’y a pas plus démocratique que l’expression par les urnes d’un peuple. Le peuple guinéen veut donc témoigner à l’opinion internationale qu’il n’y a que le peuple seul qui est souverain et que la souveraineté n’est pas négociable. Nous sommes satisfaits à cette heure, car il n’y a aucune irrégularité. Et nous en sommes très fiers », a clarifié Saïdou Compaoré, Président de la Coordination de la mission internationale des observateurs de la société civile (COMISCA).

« Vous avez vu comment les Guinéens ont suivi notre appel, de l’intérieur du pays comme ici dans la capitale, car les nouvelles qui parviennent de nos différents observateurs sur le terrain sont bonnes. Les électeurs sont sortis massivement pour voter ce dimanche matin dans la tranquillité et dans un climat de paix », a dit Jean Marie Ngonji Banganté, chef de mission de PIDPA (Plan international pour la démocratie et la paix en Afrique).

photo DR:Jean Marie Ngonji Banganté, chef de mission de PIDPA (Plan international pour la démocratie et la paix en Afrique).
photo DR:Jean Marie Ngonji Banganté, chef de mission de PIDPA (Plan international pour la démocratie et la paix en Afrique).

« Notre constat est satisfaisant. Et je voudrais lancer un appel au peuple guinéen pour lui dire que la vraie démocratie se trouve dans les urnes et non dans le boycott », a fait remarquer Philippe Yao Messan, président du Consortium africain pour les observateurs internationaux de la diaspora.

A la suite de ces témoignages d’observateurs électoraux, nous nous sommes rendus à Conrothie, le quartier le plus populaire de la commune de Kaloum. Arrivés donc au bureau de vote du Lycée 28 septembre, nous avons constaté que les opérations de vote se déroulaient dans le calme et que les électeurs accomplissaient leur droit civique toujours en respectant les mesures sanitaires et en présence des forces de sécurité déployées pour sécuriser le double scrutin.

Ensuite, nous avons mis le cap sur l’école Primaire de Camayenne, dans la commune de Dixinn. Là-bas, c’était le même constat. Toutes les opérations de vote se déroulaient bien sous la supervision des membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Enfin, nous avons essayé d’aller, vers 14 heures, dans la haute banlieue, surtout dans certains fiefs de l’opposition sur la route qui mène à Bambeto, Ratoma…, certains passants nous ont déconseillé d’y aller parce que des heurts entre forces de sécurité et manifestants s’y s’étaient déroulés. Nous avons donc rebroussé chemin.

Au moment où nous mettions sous presse, internet, Facebook et Twitter continuaient de fonctionner contrairement à certaines informations qui circulaient sur les réseaux sociaux sur le sujet .

Joël Touré, envoyé spécial à Conakry.

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