Dernère publication
Militant parmi tant d’autres, fils fidèle de notre grand Parti démocratique de Côte d’Ivoire, Rassemblement démocratique africain (j’écris en chantant l’hymne PDCI-RDA), je prends aujourd’hui la plume, le cœur noué par la gravité de l’instant, et l’âme tourmentée par la profondeur de notre inquiétude.
Je suis solidaire du président Tidjane Thiam, de notre président. Comment ne pas l’être, face aux vents contraires qui l’assaillent, et qui ébranlent avec lui tout l’édifice que nous avons bâti depuis décembre 2023 ? Toutefois, être solidaire n’interdit ni l’introspection, ni l’exigence de vérité. Bien au contraire, elle l’exige.
Je déplore que notre parti n’ait pas su être vigilant, comme il avait su l’être autrefois.
Lorsque Maurice Kakou Guikahué fut interpellé sur la fragilité de sa position du fait d’un contrôle judiciaire, ce fut au nom d’une prudence implacable.
Lorsque la candidature de Bendjo Akossi fut exclue depuis le départ parce qu’il était sous une condamnation sans être déchu de ses droits civiques à part celui d’être électeur et éligible à une élection nationale et non interne au sein de notre parti politique, ce fut pour ne pas heurter la loi, la morale ni défier la justice.
Pourquoi alors, face au président Tidjane Thiam, avons-nous choisi l’aveuglement ? Pourquoi avons-nous renoncé à la rigueur qui fut, plus souvent, notre force et notre honneur, malgré d’autres moments d’erreur stratégique et tactique par le passé et au vu de notre longue et octogénaire histoire ?
Le président Thiam, homme d’expérience managériale, homme de talent et grande intelligence, ne pouvait ignorer les périls. Nul ne peut ignorer l’article 48 du Code de la nationalité ivoirienne, car nul n’est supposé ignorer la loi. Il savait pour l’exclusivité de la nationalité ivoirienne s’agissant des candidats , mais il a voulu attendre… Et s’il dit qu’il ne le savait pas pour ce fameux article 48 du code de la nationalité ivoirienne, c’est encore plus grave de ne l’avoir pas su alors que nul n’est supposé ignorer la loi, qu’elle soit sombre ou pas, qu’elle n’ait jamais été appliquée ou pas ! Par ailleurs, nul ne saurait feindre d’ignorer qu’une naturalisation surabondante peut effacer une nationalité d’origine.
Il fallait agir.
Il fallait anticiper.
Depuis décembre 2023, il existait un chemin de salut :
Renoncer à l’époque à la nationalité française, suite à l’interpellation du comité électoral du parti, et ensuite corriger son inscription électorale en octobre 2024, en renonçant à l’inscription à problème de décembre 2022.
Se réinscrire dans le respect du droit, avant l’échéance fatale, sans attendre une nouvelle révision électorale, nous aurait mis à l’abri de l’affrontement actuel.
Nous aurions alors été épargnés de l’humiliation de la radiation, et l’honneur du parti qui a confié ses destinées au président Tidjane Thiam aurait été épargné.
Ce chemin n’a pas été suivi.
Notre comité électoral, si prompt à la vigilance lorsqu’il s’agissait d’autres candidatures en décembre 2023, s’est laissé endormir par les promesses et les enthousiasmes.
Aujourd’hui, le boomerang est revenu.
Aujourd’hui, ce que nous reprochons au pouvoir — la manipulation du droit, l’instrumentalisation des failles dans la loi, la justice des vainqueurs —, nous l’avons accepté en silence dans notre propre maison, nous l’avons mise nous-mêmes en application contre nos propres frères et camarades militants que nous continuons d’ailleurs d’insulter et de traiter de tous les noms. Le mépris et l’arrogance que nous voyons au RHDP, sont présents en notre sein à l’encontre de nos frères et camarades militants du parti.
À cet instant où tout vacille, les mots d’Henri Konan Bédié, notre regretté guide, résonnent comme une ultime alerte : À la croisée des chemins…
Oui, à la croisée des chemins, sans nullement mettre en cause notre conviction, notre attachement au parti, nous devons choisir entre l’orgueil et l’humilité, entre la fuite en avant et le sursaut salutaire.
Notre président Tidjane Thiam, dans sa sagesse, l’a lui-même reconnu, en indiquant que si nous ne contrôlons pas toujours les événements qui nous arrivent, nous pouvons cependant choisir la manière d’y répondre.
Face à l’épreuve, il reste un choix.
Face à l’humiliation, il reste la dignité.
Face au chaos, il reste la République.
Refusons le piège du boycott, de l’insurrection, de la violence aveugle.
Tirons les leçons de nos absences et de nos erreurs depuis 2010.
Le temps n’est plus au silence.
Le temps est à la conscience. Par exemple, nous pouvons agir avant le 8 mai 2025, en initiant avec les sages et les instances un bureau politique pour éviter la main de la justice dans la gestion de notre parti politique. Un bureau politique pour constater un empêchement absolu du président du parti, et éviter de subir une décision de justice dans la gouvernance de notre grand parti, le PDCI-RDA. En effet, il y’a bel et bien une situation d’empêchement absolu, à défaut d’une démission, permettrait d’enclencher l’article 40 des statuts. Il n’est pas tard !
Pour Félix Houphouët-Boigny. Pour Henri Konan Bédié.
Pour le PDCI-RDA.
Pour la Côte d’Ivoire. Et non pour des hommes et des femmes !
MAK
Militant de base du PDCI-RDA