Lutte contre la mortalité maternelle et néonatale-Koffi Aka Charles , dircab au ministère de la santé : « Voici nos faiblesses »

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Représentant le ministre de la Santé, de l’hygiène publique et de la Couverture maladie universelle Pierre Dimba, le directeur de cabinet de ce ministère Koffi Aka Charles a saisi l’occasion, le jeudi 7 octobre 2021 à Yamoussoukro, du 6e congrès de la Société de gynécologie et d’obstétrique de Côte d’Ivoire(SOGOCI) pour inviter gynécologues-obstétriciens et autres sages-femmes à s’approprier les Objectifs du Développement Durable (ODD), notamment l’ODD 3. Il a donné les raisons pour lesquelles le taux de mortalité maternelle, néonatale et infantile est élevé en Côte d’Ivoire.

« Nous connaissons les causes, la notion des trois retards. La première cause qui est en communauté, il s’agit de la prise de décision de la famille. Le deuxième retard qui est dû au rapatriement ou à la référence de la femme. Quant au troisième retard, il est lié à la prise en charge des femmes, dès qu’elles arrivent dans nos établissements sanitaires (…) Il n’est pas tolérable que ce retard (le dernier retard) continue de persister, puisque nous, professionnels, nous savons que notre rôle est important pour que nous puissions permettre à ces femmes-là de pouvoir garder la vie (…) Qu est ce qui peut expliquer le retard de la prise en charge quand ces femmes sont arrivées ? (…) Nous devons reconnaître toutefois que nous avons des faiblesses parfois inexplicables. Pourquoi, nous devons continuer d’accepter que quand une femme est référée dans un établissement sanitaire de première référence ou un établissement de deuxième référence, pendant que nous savons que c’est une sage-femme d’une maternité rurale qui a référé cette femme dans l’hôpital de référence, pourquoi nous devons accepter que ce soit une sage-femme qui fasse la prise en charge », s’est-il interrogé.

Pour lui, « Il faut mettre tout en œuvre pour qu’une fois référée , qu’il ait un avis médical. Je pense que ça doit être dans nos possibilités. Il n’est pas acceptable que dans un hôpital général, CHR, lorsqu’une femme est référée que ce soit une sage-femme qui décide. Loin de moi de minimiser le rôle des sages-femmes. Toutes les sages-femmes ont la même formation. Qu’elles soient en milieu rural ou dans un hôpital de référence. (…) Notre pays possède la première des richesses, les ressources humaines. Personne ne peut nous dire ici que la Côte d’Ivoire a un problème de ressources humaines. Nous en avons en quantité et surtout en qualité. Pourquoi la Côte d’Ivoire doit continuer de souffrir ainsi. La Côte d’Ivoire a beaucoup souffert en n’ayant pas atteint les OND en 2015. Notre orgueil doit nous fouetter. La Côte d’Ivoire ne peut pas accepter de souffrir en atteignant pas les ODD en 2030. Pour que la Côte d’Ivoire ne souffre pas, c’est aujourd’hui que nous devons prendre la décision. Et nous en avons la possibilité. Il suffit que notre orgueil soit fouetté», a-t-il indiqué.

Rappelant que le président de la République Alassane Ouattara a fait de la lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infantile l’une des priorités de son programme de gouvernement, l’orateur a indiqué que les taux actuels sont inacceptables pour la Côte d’Ivoire. « Il s’agit de réduire à moins de 140 décès pour 100 mille naissances, or, le taux actuel pour la Côte d’Ivoire est de 614 décès pour 100 mille naissances vivantes », a-t-il fait remarquer.

Par ailleurs, il a félicité les praticiens présents et salué la tenue de ce congrès qui va permettre le renforcement de la performance du système de santé en Côte d’Ivoire pour l’atteinte des objectifs du développement Durable (ODD) « Vos réflexions doivent aller à la force de propositions concrètes, et pragmatiques au gouvernement », a-t-il souhaité. Ces assisses de la SOGOCI dont le thème principal est « Rôle des sociétés savantes sur les indicateurs de santé de la reproduction dans l’atteinte des ODD » accueillent près de 1000 participants venus de la Côte d’Ivoire et de 19 pays membres de la Société Africaine de gynécologie et d’obstétrique(SAGO).

Harry Diallo à Yamoussoukro

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