Lutte contre le changement climatique- Save the Children, la Fereadd et leurs partenaires donnent la parole aux enfants

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les avis des enfants recueillis lors d’un atelier sur le changement climatique. Photo : Dr

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Pendant trois jours à Grand-Bassam, des enfants venus de différentes régions de Côte d’Ivoire ont été consultés pour exprimer leur point de vue sur les enjeux climatiques. Une initiative portée par Save the Children, la Fereadd, le ministère de l’Environnement et plusieurs partenaires.

Du 8 au 10 juillet 2025, un hôtel de Grand-Bassam a accueilli un atelier national de concertation sur le changement climatique, réunissant des enfants venus de différentes localités du pays. Organisé par Save the Children Cote d’Ivoire, en collaboration avec la Fédération des Réseaux et Associations de l’Énergie, de l’Environnement et du Développement Durable (FEREADD) et le ministère de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique, cet atelier avait pour objectif de recueillir les avis des enfants sur les effets du changement climatique et de faire entendre leur voix dans les politiques environnementales nationales. Présent à l’atelier, Dr Gbocho Ohouo Didier, représentant le ministère de l’Environnement, a rappelé la nécessité d’inclure les enfants dans toutes les politiques liées au développement durable : « Les changements climatiques représentent une menace pour tout le monde, mais les enfants sont parmi les plus vulnérables. Il est essentiel d’intégrer la dimension des droits de l’enfant dans toutes nos politiques. » Il a insisté sur l’importance de prendre en compte les recommandations issues de ces consultations dans la troisième version de la Contribution Déterminée au niveau National (CDN), en cours de révision. Ce document est une référence en matière d’engagement climatique pour la Côte d’Ivoire. Une consultation nationale pour des recommandations concrètes.

Pour Loukou Koffi Jules, Président du Conseil d’administration de la Fereadd, cette démarche s’inscrit dans la continuité d’un engagement déjà amorcé : « Ensemble avec Save the Children, nous avons déjà mené un plaidoyer pour l’intégration des droits de l’enfant dans le Code de l’environnement. Ce plaidoyer a abouti. Aujourd’hui, nous voulons aller plus loin, en associant les enfants à la révision des CDN. ». Il a rappelé que les consultations ont débuté depuis le 2 juillet à San Pedro, puis se sont poursuivies à Yamoussoukro, avant de s’achever à Grand-Bassam. Au terme de cette série, une déclaration officielle des enfants sera formulée, contenant leurs recommandations. Elle sera remise aux décideurs afin d’assurer qu’une place significative soit accordée aux enfants dans les engagements climatiques du pays. Les enfants demandent un cadre de vie sain Les préoccupations exprimées par les enfants tournent autour de trois grands axes : la pollution du cadre de vie : bruit excessif, déchets non collectés, insalubrité, la mauvaise gestion des déchets : les enfants craignent les déchets toxiques et les risques d’exposition et le besoin d’espaces verts : arbres, plantations, aires naturelles où ils peuvent jouer, se reposer et apprendre. « L’enfant a besoin d’un cadre de vie propice à son épanouissement, aussi bien physique qu’intellectuel », a conclu Loukou Koffi Jules. Une mobilisation qui en appelle d’autres Cet atelier n’est qu’une étape. Les acteurs présents ont promis de poursuivre le plaidoyer, notamment lorsque le processus officiel de révision des CDN sera lancé. L’objectif est clair : faire en sorte que les enfants ne soient plus des oubliés de la lutte contre le changement climatique, mais bien des acteurs à part entière de la transition écologique. Parmi les participantes, Gaseux Ruthe Sara, 15 ans et élève en classe de Première A, a exprimé toute sa reconnaissance pour cette opportunité rare : « Au fait, nous tous savions que le changement climatique affecte beaucoup les enfants. Et au sortir de cet atelier, j’ai retenu que nous-mêmes, les hommes, nous sommes la cause du changement climatique par les actions que nos grands-parents ont faites et nous ont léguées… Nous avons fait des exercices de groupe pour relever des recommandations que nous, les enfants, nous voulions adresser aux ministres de l’environnement afin qu’ils réparent les dégâts que nos aînés nous ont laissés, pour que nous puissions vivre dans un environnement sain. Je suis très heureuse d’avoir été associée à cette concertation » Elle a notamment insisté sur la problématique des inondations et la nécessité pour les autorités de sensibiliser les populations vivant en zone à risque, notamment à Bassam et San Pedro.

Olivier Dion avec Gérard Batoua et sercom

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