Nouvelle Constitution : Henriette Lagou prête à se mettre “nue jusqu’à ce que Ouattara laisse la Côte d’Ivoire en paix”

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Après la marche dispersée 48 heures auparavant , l’opposition ivoirienne regroupée au sein du Front du Refus comprenant plus d’une trentaine d’organisations et partis politiques opposés au projet de nouvelle constitution a tenu meeting samedi 22 octobre à Abidjan-Yopougon-place Cp1.

Plusieurs leaders de la coalition ont pris la parole à cette occasion pour tenir le même message : empêcher la tenue du scrutin.
Disant parler au nom des Ivoiriens de l’étranger, Able Naki du Cri-Panafricain a passé ce message : « Les Ivoiriens de la diaspora disent tous non à cette Constitution, non au référendum et exigent purement et simplement le retrait de ce texte qui va encore plonger la Côte d’Ivoire 50 ans en arrière. Voilà pourquoi, je suis là pour dire, comme vous, que la diaspora est également mobilisée. La diaspora dit qu’il y a trop de réfugiés, trop de prisonniers politiques pour que nous passions à une nouvelle République. Et le plus célèbre est à La Haye et nous lui rendons visite chaque semaine. Je suis venu vous dire que d’ici le 30 de ce mois, date du référendum, beaucoup de choses vont se passer dans les capitales où existe la diaspora ivoirienne. Car, le 30 octobre, il n’y aura aucun vote là où il y a des Ivoiriens ».
Martial Ahipeaud, président de l’Union pour le développement et des libertés (Udl), a affirmé qu’il prendra désormais ses responsabilités devant l’histoire. « En tant que maréchal de la jeunesse, je n’ai pas pu assumer mes responsabilités. Alors, je vous demande pardon », a déclaré le tout premier SG de la Fesci, en direction de la foule, avant de poursuivre : « Ouattara pense qu’il est malin et qu’il nous a montré couleur. Mais nous, nous allons lui montrer une autre couleur ».
Nogbou Hyacinthe, premier secrétaire du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep), a dit que si on devait doter la Côte d’Ivoire d’une nouvelle Constitution, la décision devrait revenir au peuple mais, «Ouattara fait l’inverse parce que lui-même il est inverse». Il a appelé les uns et les autres à la mobilisation parce que « le temps de la révolution est arrivé ».
Konan Kouadio Siméon a dit avoir adressé un courrier au chef d’État ivoirien sur la question de la Constitution. Il s’est aussi dit favorable à la mobilisation des populations contre le texte : « Ce n’est pas une question de force, ni de procédure, c’est une question de principe. Je suis celui qui prône depuis 16 ans maintenant, la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire. Avec la décision de Ouattara de nous imposer une nouvelle Constitution, cela veut dire qu’on doit passer à autre chose. Alors que nous avons plusieurs dizaines de milliers de nos compatriotes qui souffrent le martyre de l’exil. Préférant la galère, plutôt que d’être jetés dans les prisons surpeuplées de notre pays. En ce moment, les prisonniers sont nombreux. Ouattara propose de tourner la page mais comment tourner la page sans avoir traité ces problèmes. J’ai écrit à Ouattara et je lui ai demandé de se laisser gagner par la sagesse en retirant son projet de Constitution, j’ai également écrit individuellement aux députés ».
Lors de son message, l’ex-ministre Henriette Lagou s’est adressée à la gent féminine. «Je viens de recevoir un message. Je viens d’apprendre que la Côte d’Ivoire est en train d’être poursuivie. Femmes de Côte d’Ivoire, levez-vous. Femmes qui donnez vie, femme qui entretenez la vie, levez-vous parce que le pays est en danger. Je suis Henriette Lagou, digne fille de ce pays, ex-exilée, je voudrais vous saluer. Nous sommes violées, nous avons été violées. Et nous sommes enceintes d’une grossesse honteuse ? Allons-nous donner naissance à cet enfant ? Nous devons avorter et nous pouvons avorter. Prenons tous les médicaments pour le faire. Alassane Dramane Ouattara a “engrossé” les femmes d’un enfant sorcier. Nous devons barrer la route à cette grossesse. (…) Dès à présent , nous devons nous mettre nues, en tenue d’accouchement jusqu’à ce que Dramane Ouattara laisse la Côte d’Ivoire en paix. Les hommes sont à bout, les femmes doivent prendre la révèle, comme l’ont fait nos mamans lors de la marche de Grand Bassam. Pas de référendum jusqu’à ce que Ouattara retire sa constitution. Femmes de Côte d’Ivoire, levez-vous ».
Même son de cloche pour le député GnagboKacou qui demande que tout le peuple, comme un seul homme soit dressé contre ce qu’il a qualifié d’imposture, affirmant que « depuis qu’Alassane Ouattra est là, tout est mélangé ». Le parlementaire a ajouté que «le Yopougon de Gbagbo, à l’instar de toute la Côte d’Ivoire doit se mettre dans la rue jusqu’à ce que ce funeste projet de Constitution soit retiré».
KKB a ajouté que si cette Constitution arrivait à passer, « la Côte d’Ivoire sera le pays de tout le monde ». « Notre pays a trop souffert et les Ivoiriens veulent se sentir en sécurité sur leur sol. Nous ne devons pas avoir peur. Nous devons sonner la mobilisation » a également lancé le député de Port-Bouët.
Mamadou Koulibaly pour sa part a entonné , tel un refrain, avec le public que « le pouvoir appartient au peuple qui est souverain ». «Aucun élément n’autorise un président en exercice d’octroyer une nouvelle Constitution, à la Côte d’Ivoire » a renchéri l’ancien président de l’Assemblée nationale.
Aboudramane Sangaré a révélé que « Laurent Gbagbo et le ministre Charles Blé Goudé seront bientôt là », provoquant une hystérie dans la foule. Il a salué la formation de ce front du refus. Une coalition qui selon lui, ne lâchera pas prise tant que ce projet de constitution est à l’ordre du jour.
Pour le président de la coalition du Non, membre du Front du refus, Bamba Moriféré, ce jour est un grand jour : « Nous devons faire front contre l’imposture du président Dramane Ouattara. L’ensemble de l’opposition se retrouve aujourd’hui ici, à l’instar des combats que nous avons menés en 1990. …La situation est très grave. Elle est même gravissime. Ce que Ouattara est en train de faire est d’instaurer une dictature fasciste».
Danièle Boni-Claverie a clos la série des allocutions en saluant les militants qui ont effectué le déplacement. Elle a appelé à la mobilisation, dans les jours à venir. « Aujourd’hui, nous sommes là pour dire non à ce projet de constitution qui divise, au lieu de rassembler, et qui fracture au lieu d’unir. Je tiens à vous saluer militants du Front populaire ivoirien pour cette immense mobilisation».

afrikipresse.fr

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