Dernère publication
Ce 8 mars est l’occasion de rappeler qu’au Sahel, de nombreuses femmes subissent viols, exécutions et humiliations. Ces exactions sont commises en toute impunité, notamment par le groupe Wagner.
Le 17 février 2025, près de Douentza au Mali, une jeune femme et ses deux enfants ont été pendus à un arbre. Les mercenaires du groupe Wagner – aujourd’hui Africa Corps – sont accusés d’avoir commis ce crime odieux. La région du Sahel traverse une crise humanitaire et sécuritaire sans précédent, marquée par une escalade de violences à l’encontre des populations civiles, particulièrement les femmes. Selon un rapport de ONU Femmes publié en novembre 2024, la proportion de femmes tuées dans les conflits armés a doublé en 2023 par rapport à 2022. Au Sahel, les femmes subissent des violences graves et systématiques.
Au cœur de cette tragédie, Wagner se livre à des exactions systématiques — massacres, viols, destructions d’infrastructures vitales — dans un climat d’impunité quasi absolue. Ces crimes se produisent dans l’ensemble des pays où les mercenaires russes sont déployés par le Kremlin : Mali, Burkina Faso, Niger, République centrafricaine et Libye. Une source sécuritaire malienne parle alors de « méthode Wagner ».
La méthode Wagner : cas pratique au Mali
La méthode Wagner s’est répandue au Sahel. Au Mali, cette réalité s’incarne dans des villages comme Moura ou Nia Ouro, où l’armée nationale et ses alliés de Wagner ont systématisé violences sexuelles et exécutions extrajudiciaires. Selon ACLED, entre janvier 2022 et juin 2023, 957 civils ont été tués par l’armée malienne et le groupe Wagner. Selon un rapport de Human Rights Watch publié en janvier 2025, plus de 500 civils ont été exécutés sommairement lors d’opérations militaires impliquant Wagner et l’armée malienne. Il faut ajouter à ces rapports la dizaine de civils exécutés le 21 et 22 janvier 2025. Ces chiffres illustrent l’augmentation des violences et de l’insécurité dans la région. Une habitante de la région de Gao a déclaré : « nous vivons dans la peur constante. Les hommes armés viennent la nuit, ils prennent nos maris, nos fils, et nous ne les revoyons jamais. ».
La Russie a opposé son veto à une résolution de l’Organisation des Nations unies (ONU) visant à prolonger l’examen des exactions commises par les groupes armés et les forces de sécurité maliennes, freinant ainsi les efforts pour tenir les auteurs responsables. Ce soutien politique renforce l’impunité dont bénéficient les mercenaires de Wagner. « Les soldats maliens savent qu’ils ne seront pas inquiétés », analyse un diplomate ouest-africain sous couvert d’anonymat. Les exactions commises par Wagner contribuent à l’instabilité de la région. L’insécurité persiste malgré la présence de ces mercenaires, et les attaques ont explosé. Les populations civiles, déjà vulnérables, subissent les conséquences de ces violences, qui sapent la légitimité des forces anti-terroristes. Le groupe Wagner représente une menace majeure pour les civils du Sahel. L’impunité dont il bénéficie est renforcée par le soutien politique russe.
Constantine