Sénat: Comment Moussa Sanogo a convaincu les sénateurs

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Dans le cadre du Débat d’Orientation Budgétaire avec le Parlement, Moussa Sanogo, ministre auprès du Premier ministre chargé du Budget et du portefeuille de l’État, a présenté le vendredi 24 juillet 2020, à l’amphithéâtre 400 places de la Fondation Félix Houphouët-Boigny qui sert d’hémicycle aux sénateurs, le Document de Programmation Budgétaire et Economique Pluriannuelle (DPBEP) couvrant la période 2021-2023

Exposant sur le contenu de ce document, le ministre a indiqué que ce DPBEP présente la trajectoire économique et budgétaire du pays au cours des trois années à venir. Et les projections budgétaires qui y sont retracées, ont été établies sur la base d’une prévision de croissance réelle du Produit Intérieur Brut national (PIB) de 6,4% en 2021, 6,7% en 2022 et 6,5% en 2023, tenant compte notamment des conséquences de la Covid-19 sur l’activité économique. Il identifie pour la Côte d’Ivoire les défis à relever et fixe les priorités qui guideront l’action du gouvernement au cours des prochaines années. Le ministre a articulé son argumentation sur trois axes majeurs. À savoir, évolution économique et financière 2017-2023 ; la programmation budgétaire 2021-2023 et les mesures d’amélioration de la gestion des finances publiques.

L’émissaire du gouvernement a relevé que l’activité économique nationale a continué d’enregistrer des performances satisfaisantes sur la période 2017-2020, malgré les chocs économiques observés en 2017 et 2020. Selon lui, le taux de croissance annuelle du Produit Intérieur Brut (PIB) est ressorti en moyenne à 7% entre 2017 et 2019. Et en 2020, ce taux devrait s’établir en baisse à 3,6% du fait de l’impact de la pandémie de la Covid-19, contre -3% pour l’économie mondiale et -1% pour les pays émergents en développement. Quant à l’inflation, a précisé le ministre Moussa Sanogo, elle a été , en moyenne annuelle, contenue à 0,9%, en dessous du seuil communautaire de 3% sur la période2017-2019. « Elle devrait ressortir à 1, 7% en 2020. Le déficit des transactions courantes est ressorti à 2%, 3,6% et 1,7% du PIB respectivement en 2017, 2018 et 2019. À fin 2020, ce déficit s’établirait à 2,5% du PIB. Le déficit budgétaire a enregistré une réduction progressive au cours de la période, passant de 3,3% du PIB en 2017, à 2,9 % du PIB en 2018 puis à 2,3% du PIB en 2019, consécutive aux efforts de l’État en vue du respect de la norme communautaire y relative. Toutefois, ce déficit se creuserait en 2020 pour s’établir entre 5% et 6%, en lien avec les effets de la crise sanitaire engendrée par la pandémie de la Covid-19 », a-t-il expliqué. Abordant les perspectives économiques et financières 2021-2023, le ministre Moussa Sanogo a indiqué que l’activité économique sur la période 2021-2023 devrait afficher un taux de croissance annuel moyen de 6,5%. Et l’inflation serait contenue à 1,8% en moyenne. Quant au déficit des transactions courantes, il passerait de 2 ,3% du PIB en 2021 à 2,9% en 2023. Le solde global serait excédentaire sur toute la période grâce à la bonne progression des investissements directs étrangers et à la mobilisation des ressources financières extérieures par l’administration publique. La situation monétaire se caractériserait par une hausse de la masse monétaire de 11,3%. À en croire le ministre Sanogo, la politique budgétaire sur la période 2021-2023 visera à accroitre l’efficacité du recouvrement des recettes intérieures, à poursuivre la maîtrise des charges de fonctionnement et la consolidation de la soutenabilité de l’endettement public, afin de dégager des marges substantielles au profit des investissements et des dépenses de lutte contre la pauvreté, tout en accompagnant la relance de l’économie après la crise sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19. « Ainsi, le projet de budget de l’État pour l’année 2021 s’établirait à 8.629, 1 milliard de FCFA et devrait s’accroitre pour atteindre 9.129,8 milliards de FCFA en 2022 et 9.916, 3milliards de FCFA en 2023. Les ressources du budget de l’État sur la période 2021-2023 resteront dominées par les ressources intérieures (recettes fiscales, recettes non fiscales, ressources de trésorerie hors emprunts-programmes et emprunts-projets), qui représentent en moyenne 77,3% des ressources du budget de l’État sur la période », a-t-il fait savoir. Aussi il a indiqué que les prévisions de recettes et de dépenses sur la période 2021-2023 sont basées sur une prévision de croissance réelle du PIB qui tient compte des conséquences de la pandémie due à la Covid-19 sur les activités économiques, s’établissant à 6,4% en 2021, 6,7% en 2022 et 6,5% en 2023 . Soit un taux moyen de PIB nominal de 7,4 % sur la période. Le ministre a relevé que l’atteinte de ces objectifs économiques et financiers sur la période 2021-2023 nécessite la mise en œuvre de réformes et mesures spécifiques d’amélioration de la gestion des finances publiques, notamment la fiscalité intérieure, la fiscalité de porte, et les dépenses publiques.

En réponse à la préoccupation des parlementaires qui voulaient savoir si ce document tient compte des intempéries, des évènements ou situations de crises sanitaires dont c’est le cas avec la Covid-19, l’émissaire du gouvernement a précisé que les données économiques et budgétaires qui y figurent, sont provisoires et peuvent connaitre des évolutions par la prise en compte d’informations nouvelles qui pourraient intervenir dans les mois à venir, avant l’adoption du projet de Budget 2021. Satisfaits, les membres de la commission affaires économiques et financière du Sénat notamment ceux du groupe parlementaire RHDP au Sénat présidé par Touré Souleymane, ont salué le travail minutieux effectué dans l’élaboration de ce document. À cet égard, ils ont salué les actions de développement du président Ouattara à la tête de la Côte d’Ivoire ces dix dernières années. Toutefois, ces parlementaires ont fait des recommandations à l’émissaire du gouvernement, entre autres, la poursuite vigoureuse d’une politique économique, sociale et culturelle en matière d’investissements régionaux et équilibrés avec des pôles de développement attractifs ; la réforme de la fiscalité locale ; des dotations budgétaire appropriées au ministère de la Santé et autres formations sanitaires….

Harry Diallo à Yamoussoukro.

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