Sexe sur le corridor Abidjan-Lagos : prostituée togolaise, Minan Norine réclame des droits

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Minsan Télé Norine

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Réunis à Abidjan, les 26 et 27 juillet 2019, pour un atelier de réflexion, les professionnels du sexe (prostituées et homosexuels) exerçant le long du corridor Abidjan-Lagos, ont échangé sur des mesures visant à mettre fin aux tracasseries policières dont ils sont victimes.

«Nous avons initié cet atelier pour passer en revue la notion de droits des populations cibles que sont les professionnels du sexe et les homosexuels. Ils sont l’objet de beaucoup de violences et d’abus. C’est c’est au sein de cette population cible ou population clé que le Vih/Sida reste encore concentré, malgré les nombreux efforts consentis par les pays africains, et qui ont permis de contenir la pandémie », a expliqué Koné Idrissa, Secrétaire exécutif de l’Organisation du corridor Abidjan-Lagos (Ocal), initiatrice de l’atelier.

Une organisation intergouvernementale mise en place par la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Bénin et le Nigéria, pour la prévention du Vih/Sida au sein des populations le long du corridor, notamment, les camionneurs, les professionnels du sexe vivant le long dudit corridor.

Au terme de l’atelier, les professionnels du sexe de la zone, ont décidé de mettre en place des associations de professionnels du sexe dans chaque pays membre du Corridor. Ce qui va aboutir à une plateforme sous régionale, pour mieux défendre leurs droits.

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Minsan Télé Norine, responsable d’une association de 150 prostituées actives au Togo, a dit : «Cela fait plaisir de savoir qu’il existe désormais un grand réseau des professionnels du sexe en Afrique de l’Ouest. Ça va nous sortir de la clandestinité. Nous sommes tous dans la lutte pour atteindre l’objectif des 390 de l’Unusida, à l’horizon 2020 (réduire le nombre de nouvelles infections au Vih chez les adolescentes et les jeunes femmes, de 390 000 en 2015 à moins de 100 000 en 2020. Ndlr)».

Elle déploré les stigmatisations qui persistent selon elle, malgré les efforts des Ong et les différents projets pour les réduire. Elle a appelé à l’institution, en Afrique de l’Ouest, d’une loi couvrant les professionnels : «Que les gens sachent que nous avons des droits. C’est pourquoi il existe déjà le Réseau mondial des projets sur le travail du sexe (Nswp)».

«Il était important que les associations identitaires, travailleurs du sexe se réunissent pour consolider leurs actions», s’est réjoui Josiane Téti, Directrice exécutive de l’Ong Blety. Une Ong engagée dans la lutte contre le Sida et l’autonomisation de la jeune fille.

J-H K avec Sercom

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