Soro à l’APF : les candidatures individuelles sont interdites (Alain Addra)

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Alain Addra
Alain Addra

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Lors d’un séminaire de renforcement de capacités des journalistes sur le fonctionnement de l’Assemblée nationale le samedi 8 juin 2019 dans un hôtel de Port-Bouët, le secrétaire général de cette institution, Alain Addra est revenu sur l’actualité au sein du parlement ivoirien.
Les questions de la candidature de Guillaume Soro à la présidence de l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF), de la formation du Bureau de l’Assemblée, et de la désignation des représentants de la Côte d’Ivoire au parlement de la CEDEAO sont des sujets qui ont été abordés par Alain Addra.

Parlant de l’APF, le secrétaire général de l’Assemblée nationale s’est appuyé sur les textes de cette organisation pour parler de la candidature de Guillaume Soro, ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, premier vice-président de l’APF : « Les textes de l’APF disent que le premier vice-président a vocation à devenir président. C’est dire qu’il peut devenir président, mais il peut aussi ne pas le devenir. Il n’y a rien d’absolu. Les candidatures aux postes à occuper à l’APF sont présentées par les sections. Les candidatures individuelles sont interdites ».

Le deuxième point abordé concernait la formation du Bureau de l’Assemblée : « En matière de formation du Bureau, la clé de répartition donnée par le règlement de l’Assemblée nationale semble floue, et en la matière, on s’appuie sur les précédents. En 2001, le PDCI avait plus de députés que le FPI. Lorsqu’il s’est agi de former les organes, il fallait élire le président et le premier vice-président. Malgré son nombre, le PDCI n’a pas présenté de candidat à la présidence, ni à la première vice-présidence. Le FPI a également eu plus de postes de vice-présidents et de questeurs que le PDCI, qui avait pourtant plus de députés. Si on devait faire une clé de répartition proportionnelle, ce n’est pas celle-là qui aurait été faite. Si le FPI a pu avoir plus de membres dans le Bureau, c’est parce qu’il y a eu des discussions politiques. En 2012, après l’élection de Guillaume Soro et de Mme Sara Sako, il a fallu constituer le Bureau. Le RDR avait presque 50 députés de plus que le PDCI, mais le RDR n’a eu qu’un seul poste de vice-président de plus que le PDCI, en dépit du fait qu’il avait 50 député de plus que le PDCI. Encore une fois, il y a eu des discussions, des négociations, des ententes. En 2017, le président Guillaume Soro a été élu le 9 janvier 2017, mais le Bureau n’a été mis en place que trois mois plus tard. Ce qui se passe actuellement n’est pas inédit. Si on a attendu trois mois pour former le Bureau de l’Assemblée nationale, c’est parce que des discussions avaient été ouvertes. On a dû faire des concessions. À l’Assemblée nationale, nous avons 255 députés. Il faut 8 députés pour former un groupe parlementaire, ce qui veut dire que nous pouvons avoir 30 groupes parlementaires. Mais il y a 26 postes dans le Bureau. Comment fait-on pour repartir 26 postes entre 30 groupes parlementaires, si ce n’est de discuter pour éliminer 4 groupes parlementaires ? Encore une fois, ce sont des discussions, des négociations, des conciliabules. En 2017, il y avait 6 groupes parlementaires, le RDR majoritaire, le PDCI qui venait en deuxième position et quatre groupes parlementaires qui avaient le même nombre de députés (9). Le groupe parlementaire Vox populi a eu un secrétaire, le groupe UDPCI a eu un vice-président, le groupe Nouvelle vision de Oulla Privat a eu un vice-président, le groupe Agir pour le peuple de Méambly Evariste a eu un secrétaire. Pourquoi le groupe parlementaire Vox populi n’a pas fait de bruit en ce moment ? Rien dans le règlement ni dans la Constitution ne dit que la formation du Bureau de l’Assemblée nationale est un calcul arithmétique. Le président consulte les groupes parlementaires, il propose une liste qui est soumise à élection ».
« Nous sommes allés vite en besogne »
Concernant le parlement de la CEDEAO, le secrétaire général de l’Assemblée nationale Alain Addra a déploré les incompréhensions nées à la suite de la composition de la nouvelle liste de parlementaires ivoiriens devant siéger au parlement de la CEDEAO.

« L’Assemblée nationale dans sa volonté de proposer des députés pour le prochain mandat au parlement de la CEDEAO, a rencontré une incompréhension. On a pu donner à penser qu’on voulait changer ceux qui étaient en cours de mandat. Notre erreur, c’est de l’avoir fait trop tôt. Normalement, le parlement de la CEDEAO doit nous adresser un courrier à partir du mois de juillet pour qu’on propose ceux qui viennent en 2020. Nous n’avons pas attendu ce courrier. Nous sommes allés vite en besogne, trop vite en besogne. Puisque la CEDEAO ne nous avait pas encore saisis; cette incompréhension a donné à penser qu’on voulait changer ceux qui étaient là ».

Olivier Dion

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