Victoire des Eléphants face aux Comores- Les Bouakéens entre joie et colère

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Photo du stade de la Paix de Bouaké au centre de deux voies principales de la ville

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Les Bouakéens ont exprimé leur joie après la victoire des Éléphants face aux Comores. Mais ils ont aussi déploré le dispositif sécuritaire mis en place dans la ville avant le match.

Le vendredi 24 mars 2023, le stade de la “Paix” de Bouaké a abrité le match Côte d’Ivoire-Comores comptant pour la 3ème journée des éliminatoires de la Can 2023 de football. Le match a été remporté par les pachydermes ivoiriens 3-1 à la grande joie des Bouakéens.
Le vendredi 24 mars 2023, les Bouakéens étaient heureux de découvrir le stade de la Paix dans son nouveau manteau. Pour la réussite de ce premier match, des restrictions de déplacement et de stationnement pour les supporters ont été constatés. Dans le périmètre du stade, “le transport et l’utilisation de drapeaux et banderoles dont les inscriptions appellent à la provocation ou à la haine, la consommation d’alcool ou de cigarette” étaient interdits. L’interdiction s’appliquait également à “tout objet pouvant être utilisé comme projectile”.

Le Dispositif sécuritaire décrié

Pour l’occasion, un dispositif de sécurité a été mis en place par les autorités policières pour éviter tout débordement et permettre le déplacement des supporters. La rencontre étant jugée “un test” par les autorités, la préfecture de police de Bouaké a décidé de déployer un dispositif policier “renforcé”. Plus de 30 000 spectateurs ont fait le déplacement pour supporter les pachydermes lors cette rencontre-test marquant l’ouverture du stade de “Paix” rénové avec toutes les infrastructures aux normes nationales et internationales, sans compter l’espace visiteurs. “Un dispositif renforcé alliant forces mobiles et unités de la préfecture de police, des CRS, du GMI, appuyés par la gendarmerie nationale a été déployé aux abords du stade de la Paix mais également dans la commune, notamment aux abords des grands carrefours et lieux stratégiques, afin de prévenir d’éventuels heurts”, selon une source de la préfecture de région de Bouaké, qui n’a pas précisé le nombre d’éléments des forces de l’ordre mobilisés.

« Il n’y a même pas eu de communication sur ce dispositif sécuritaire »

Les populations ont dénoncé le “blocage” toute la journée du boulevard de la Reine Pokou (Du quartier Commerce aux feux tricolores de la cité Olympique (Ahougnansou) et la bretelle à partir des feux tricolores de la Madone (N’Gattakro) aux feux tricolores ou feux morts d’Ahougnansou. Deux voies principales de Bouaké, qui mènent également au stade de la Paix. Les usagers de la route ont été pour la circonstance obligés de faire des déviations de plus de 3 voire 9 kilomètres (soit en passant par les quartiers Broukro ou Zone Individuelle) pour se rendre au centre-ville ou à leurs lieux d’habitation ou de travail. “Il n’y a même pas eu de communication sur ce dispositif sécuritaire. Regardez l’embouteillage et les désagréments que cela comporte”, s’insurge Armand Kouamé, enseignant dans le privé. “Nous qui travaillons dans le périmètre du stade de la Paix, nous n’avons pas pu accéder à notre lieu de travail à cause du dispositif sécuritaire que nous déplorons. Est-ce à dire que pendant la Can à Bouaké, nous n’irons pas au travail ? Que les autorités policières y pensent dès maintenant”, renchérit Yasmine Soro, employée dans une agence de micro-finance à 250 mètres du stade de la Paix. “Moi, ce que je déplore, c’est l’état de dégradation des voies de déviation que nous ont imposées les policiers. Ils savent que ces routes sont en très mauvais état et il nous demande de les pratiquer. C’est dommage”, a dit Ousmane Ouattara, chauffeur de taxi communal. En somme, les Bouakéens dans leur ensemble ont, à l’unanimité, décrié le dispositif sécuritaire lors du match Côte d’Ivoire-Comores.

Aboubacar Al Syddick à Bouaké

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