Vol AF 703: Ani Oulakolé Marius et famille rejettent les accusations de maltraitance de leur fils mort dans le puits du train d’atterrissage

2141
Photo récente du jeune Ani Guibahi peu avant son décès à gauche-et à droite son père Ani Oulakolé Marius et sa belle mère,nouvelle épouse de son père

Dernère publication

Au lendemain du décès de l’adolescent ivoirien, Ani Guibahi Laurent Barthélémy, 14 ans, dont le corps sans vie avait été découvert le 8 janvier 2020 dans le train d’atterrissage du vol AF703 de la compagnie Air France ayant effectué la veille la liaison Abidjan-Paris, des médias avaient relevé comme l’une des causes du départ du jeune, la maltraitance qu’il aurait subie en milieu familial. L’Intelligent d’Abidjan et Afrikipresse ont rencontré la famille le jeudi 16 janvier 2020, à Yopougon-Niangon Sud à gauche, zone Gbinta.

« Les gens n’ont pas encore vu la vraie photo de l’enfant, c’est pourquoi ils ont l’audace de tronquer la vérité », a réagi Oulakolé Marius , le père de Ani, en présentant l’une des dernières photos de son fils qui aurait eu 15 ans le 5 février 2020. Sur cette photo, on voit un visage innocent, avec un sourire pensif qui ne permet de conclure que le sujet vit un drame particulier, en l’absence d’une expérience psychologique qualifiée, et poussée.

« Je ne suis qu’un simple répétiteur. Et pendant les vacances scolaires, il est clair que mon activité s’arrête. C’est bien cette pauvre dame qui s’occupe de la famille, Ani y compris. Mais si je parle on dira que je défends ma femme. Me concernant, malgré mes maigres moyens, j’ai toujours assuré la scolarité de tous mes enfants. Ils sont quatre. Ani est le dernier. Les plus grands ont terminé leurs études. Après la classe de 6eme ici à Abidjan, j’ai décidé d’envoyer Ani à Gagnoa poursuivre ses études parce que moi-même, j’avais un projet là-bas. Et bien que mon projet sur place n’ait pu aboutir, j’envoyais de l’argent chaque mois à mon fils, et je payais un répétiteur à 18.000 fcfa pour l’encadrer. Ce n’est que cette année (2019-2020, ndlr) que j’ai décidé de le ramener à Abidjan pour la classe de 4e. Ani allait à l’école en taxi alors que son collège est dans le quartier. Il avait au moins 600 fcfa par jour, de quoi payer son taxi et se restaurer. Peut-on s’occuper de l’avenir d’un enfant qu’on maltraite ? », a-t-il poursuivi en fondant en larmes.

« Ma sœur a élevé cet enfant depuis l’âge de deux ans. Il avait 14 ans maintenant. Il n’a jamais été l’objet de maltraitance de la part de sa marâtre comme veuillent nous faire croire certains médias. C’est méchant ! S’il était effectivement maltraité, il serait allé chez sa maman qui habite non loin de son école. Il lui aurait expliqué sa galère, et elle l’aurait récupéré. Mais rien de tout cela ! Il a toujours habité ici chez son père », a ajouté une sœur de la nouvelle femme de Marius.

Ouraga Mathias, oncle de l’enfant, a reproché aux autorités ivoiriennes d’avoir tourné le dos à la famille après avoir fini d’identifier l’enfant à travers la diffusion d’une photo montrant son corps sans vie, et du sac contenant les effets personnels qu’il portait le mardi 7 janvier 2020, jour de son départ pour Paris.

Interrogés sur cette préoccupation, les services du ministre ivoirien des transports, Amadou Koné, ont dit : « Il est certes bon de savoir comment le jeune s’est retrouvé dans le train d’atterrissage de l’avion, mais il est tout aussi important de savoir pourquoi il s’y est retrouvé. L’affaire est désormais entre les mains du procureur. Les enquêtes nous situeront.

La priorité d’aller pleurer avec les parents, est là, mais la priorité de réfléchir, d’enquêter pour aider à mettre fin à ce type de drame qui met en péril l’avenir de nos enfants, s’impose également à nous. Nous avons donc besoin du concours de la famille, nous avons besoin d’être en contact avec elle, pour comprendre. La justice s’occupe de cet aspect.

Cela dit, nous aurons le temps de faire ce qu’il faut pour accompagner la famille. D’ici là, nous avons pris l’engagement de faire rapatrier le corps de l’adolescent une fois que l’enquête sera terminée, ou assez bien avancée, afin que ses parents puissent faire leur deuil et enterrer dignement leur fils ».


Philippe Kouhon

Commentaire

PARTAGER