Lettre ouverte aux universitaires de Côte d’Ivoire ou propositions de sortie de crise à l’UFHBC

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Dernère publication

Chers Enseignants-chercheurs et Chercheurs en fonction,

Vous qui, dans nos Universités et Centres de Recherches, assurez actuellement de hautes fonctions publiques ou qui êtes à la retraite, en tous vos grades et qualités, c’est avec beaucoup d’émotion que je m’adresse à vous aujourd’hui.

Honorables Maîtres,
Vous le savez comme moi, nos Universités sont plongées dans une énième crise depuis l’affaire « Prof. Abou KARAMOKO, Président de l’Université Félix Houphouët-Boigny (UFHB) contre des Enseignants membres de la CNEC dirigée par Prof. JOHNSON Kouassi Zamina ». Devant cette situation, le Conseil de Discipline de l’Université Félix Houphouët-Boigny (UFHB), dans une première procédure, a pris les décisions suivantes, le 29 janvier 2019 :

• La suspension du salaire de deux Enseignants pour un an, période au cours de laquelle ils ne doivent prendre part à aucune activité pédagogique ;
• Le blâme de six autres Enseignants.

La deuxième procédure devant la même instance a abouti, le vendredi 15 février 2019, aux mesures draconiennes ci-après :

• La révocation de quatre (4) enseignants dont le Secrétaire général de la CNEC, Prof. JOHNSON Kouassi Zamina ;
• La suspension d’un an pour cinq (2) enseignants ;
• La suspension de six mois pour deux (2) enseignants.

Pis encore, cette même affaire est en instruction à la Préfecture de Police d’Abidjan. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de Recherche scientifique chargé de rendre exécutoires ou non les sanctions proposées par l’UFHB, n’a encore pris aucune décision ; Cependant, les collègues concernés n’ont pas perçu leur salaire du mois de janvier 2019. Ceux d’entre les condamnés qui ont présenté leurs dossiers de candidature pour le CAMES-2019, les ont vus rejetés, le Président de l’UFHB s’étant fait justice en refusant de signer lesdits dossiers. Face à ses mesures radicales, la CNEC a été contraint de lancer une grève pour une durée d’un an dans tous les espaces universitaires.

Honorables Maîtres,
Vous voudrez bien me concéder l’observation selon laquelle, c’est leur engagement dans la lutte, pour l’amélioration de nos conditions de vie et de travail qui leur vaut aujourd’hui ces lourdes sanctions. Face à cette situation, nous devons, au-delà de nos affiliations syndicales, faire preuve de discernement éthique ou moral en nous solidarisant, au plus vite, avec les Collègues durement et doublement sanctionnés. Solidarisons-nous avec eux dans deux directions :

• En premier lieu, nous devons envisager une procédure conciliatoire inclusive sous la houlette de Madame la Ministre en charge de la Cohésion sociale, Professeur Koné Mariatou. Elle devra être épaulée dans sa mission par des enseignants émérites ayant donné à la fonction d’enseignant du supérieur ses lettres de noblesse : Prof. Saliou Touré ; Prof. Tuo-Touré ; Prof. Niamké Koffi ; Prof. Biaka Zasseli Ignace ; Prof. Bakayoko Ly-Ramata; Prof. Kouakou N’Guessan François ; Prof. Kouadio N’Guessan Jérémie ; Prof. Hauhouot Assepo ; Prof. Jean-Noel Loucou ; Prof. Assa Kobi ; Prof. Dedy Séri Faustin ; Prof. Bikpo Céline ; Prof. Traoré Flavien ; Prof. Allou Kouamé René, pour ne citer que ceux-là. Ces éminences grises auraient pour mission d’aider à laver le linge sale en famille ;

• En second lieu, il sera demandé à Prof. JOHNSON Kouassi Zamina de publier partout où besoin sera et dans l’urgence et sans délai, les références d’un compte bancaire et de Mobile Money avec pour seul objectif de recueillir des fonds destinés à aider les Collègues pécuniairement sanctionnés. Ceci pour éviter des conséquences sociales en cascade.

Honorables Maîtres,
Je reste convaincu qu’aucun Enseignant-chercheur ou Chercheur ne peut-être tranquille avec sa conscience en ce moment alors que des sanctions pleuvent sur nos responsables syndicaux mis en mission par nous-mêmes pour l’amélioration de nos conditions de vie et de travail.

Honorables Maîtres,
Cette crise doit être résorbée au plus vite dans la mesure où, à plusieurs reprises et au nom de la même Famille universitaire, la CNEC « a mis l’Autorité à l’aise », brisant bien des mouvements de grève. Avec mon plus grand respect.

Fait à Abidjan, le 15 février 2019
Dr SEHI BI Tra Jamal
Enseignant-chercheur à l’UFHB

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