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L’esplanade de la préfecture de la région de Gbêkê à Bouaké a été le théâtre le mercredi 24 avril 2024 de la cérémonie officielle de la 17ème journée mondiale de lutte contre le paludisme. Cette année, le thème retenu était : « L’équité en matière de santé, du genre et des droits humains ». Le Prof. Kountélé Gona Soro, Directeur de Cabinet adjoint du Ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, représentant le Ministre Pierre Dimba, a souligné les progrès réalisés par la Côte d’Ivoire dans la lutte contre le paludisme au cours des dernières décennies, tout en reconnaissant que cette maladie continue d’affecter des milliers de personnes.
Il a informé qu’ entre 2017 et 2021, le nombre de décès dus au paludisme en Côte d’Ivoire a diminué de 50 %. Malgré ces progrès, il a insisté sur la nécessité de maintenir des investissements continus et un engagement politique durable en faveur de la prévention et de la lutte contre le paludisme. La prévalence hospitalière du paludisme en Côte d’Ivoire est en baisse, passant de 43 % en 2012 à 33 % en 2023, tandis que la mortalité liée au paludisme a été réduite de plus de 50 %, passant de 3 222 cas de décès en 2017 à 1 485 cas en 2023.
Les populations les plus vulnérables demeurent les femmes enceintes, les nourrissons, les enfants de moins de cinq ans et les personnes âgées. L’objectif général de la célébration de cette journée était de susciter l’implication des décideurs et de la population générale dans la lutte contre le paludisme à travers la mobilisation sociale. Le Prof. Kountélé Soro a souligné que la bataille contre le paludisme peut être remportée si toutes les couches de la société ont accès aux différentes stratégies de lutte développées dans le pays.
Il a mentionné les efforts du gouvernement ivoirien, notamment la politique de gratuité du test de diagnostic, la fourniture de médicaments pour le traitement du paludisme simple, ainsi que le traitement préventif intermittent chez les femmes enceintes et les nourrissons dans toutes les formations sanitaires publiques du pays. En outre, des efforts ont été déployés dans la lutte anti-vectorielle, notamment l’utilisation de drones pour la lutte anti-larvaire. Des stratégies innovantes telles que la chimioprévention du paludisme chez les nourrissons et les enfants de moins de cinq ans ont également été adoptées dans certains districts éligibles.
Cette année 2024, la Côte d’Ivoire franchit une nouvelle étape dans la lutte contre le paludisme en introduisant le vaccin contre cette maladie chez les nourrissons dans le Programme Elargi de Vaccination des enfants. Cette initiative vise à renforcer les moyens de prévention contre le paludisme dès le plus jeune âge. Les enfants recevront la première dose du vaccin antipaludique au cours du deuxième semestre. En parallèle, le pays organise la cinquième campagne nationale de distribution gratuite des moustiquaires aux ménages, une intervention cruciale pour maintenir l’accès universel aux moustiquaires et améliorer leur taux d’utilisation.
Le Prof. Kountélé Gona Soro, représentant du Ministre de la Santé, a souligné l’importance de ces mesures. Il a insisté sur le lien entre un cadre de vie malsain et la multiplication des moustiques, vecteurs de transmission du paludisme. Il a appelé les parents à s’approprier tous les moyens de prévention disponibles, notamment l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action et l’assainissement du cadre de vie.
Il a rappelé que les examens et le traitement du paludisme sont gratuits pour tous dans les centres de santé publics en Côte d’Ivoire. Il a encouragé toute personne présentant de la fièvre à se rendre dans les 24 heures dans le centre de santé le plus proche pour les examens et le traitement adapté.
Les partenaires de l’État dans la lutte contre le paludisme ont réitéré leur engagement à soutenir le gouvernement ivoirien dans l’éradication de cette maladie. La région de Gbêkê, en particulier le district sanitaire de Bouaké Nord-Ouest, est l’une des régions les plus touchées par le paludisme en Côte d’Ivoire, avec une incidence élevée de 274 %.
La cérémonie s’est conclue par un sketch invitant les populations à adopter de bons comportements pour vaincre le paludisme, un don de matériel d’assainissement à la mairie de Bouaké et une visite des stands.
Aboubacar Al Syddick à Bouaké
