Plateau : m’élire n’est pas trahir Ehouo ni le Pdci (Parfait Kouassi aux conseillers)

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Parfait Kouassi a été été candidat pour être maire du Plateau, devant les 24 conseillers de la liste municipale issue du scrutin du 13 octobre 2018. Le Samedi 23 mars 2019, il a perdu de justyyesse face à Ehouo Jacques.

Avant le vote , il a expliqué les raisons de sa candidature. Sur les 19 membres de la liste de Ehouo, il en a convaincu 6. Un seul conseiller a manqué à l’appel. Malgré les instructions et directives du Pdci, malgré les menaces de révocation par le gouvernement , Ehouo Jacques a gagné. Le gouvernement ne va-t-il pas chercher à tirer profit de cette situation de division , au lieu de révoquer immédiatement Ehouo Jacques, au profit d’un Bédié et du Pdci désavoués ?

Par ailleurs est-ce exact que Jacques Ehouo détient une conversation avec des journalistes dans laquelle, Parfait Kouassi s’en prenait à lui ? Est-ce la raison de la rupture de confiance entre les deux hommes ? En attendant d’en savoir plus, ci-dessous un long extrait du message d’explication de vote de Parfait Kouassi, le samedi 23 mars 2019.

« Mesdames et messieurs les conseillers,
Chers Doyens,
Chers frères et sœurs,

C’est à la suite d’une longue et profonde réflexion sur la situation que vit depuis plus de 3 mois chaque élu, le personnel de la Mairie et nos populations du Plateau que j’ai décidé de me porter candidat à la tête du conseil municipal.
Cette décision qui m’impose une posture dificile face à mon frère Jacques Ehouo s’avère nécessaire afin que notre commune connaisse la paix.
J’ai décidé de me porter candidat pour deux raisons :

La 1ère raison de cette décision est une question d’engagement, raison de morale et d’éthique. dans le comportement qui m’a mis en situation de ne pas avoir d’autres choix que de me présenter.
En effet, dans cette commune, j’ai passé ma jeune enfance au camp de gendarmerie, car mon père était gendarme de son état.
Dans cette commune, j’ai construit ma vie professionnelle avec mon officine de pharmacie que j’exploite à la rue du commerce depuis 25 ans en plus d’y avoir une résidence.
J’ai donc un lien fort avec cette commune, c’est ce qui m’a conduit à faire le choix d’y construire mon engagement politique et citoyen. J’ai intégré le conseil municipal en 2001 à la demande du maire Akossi Bendjo, avec qui je militais au sein du mouvement des Rénovateurs du PDCI.

Ainsi, depuis 17 ans, je me suis investi avec abnégation et humilité au service de la commune, sans jamais rien réclamer en retour. Pendant ces 17 longues années, à aucun moment, je n’ai manqué de respect ni à un collègue conseiller, ni à un agent de notre mairie.
Pendant ces 17 années, j’ai voué une fidélité et une loyauté sans faille à notre équipe et notamment à son chef, le Maire Bendjo, dont je suis devenu au fil des ans, le directeur de campagne attitré.
-Pour preuves :
De 2010 à 2018 j’ai dirigé toutes les campagnes électorales (5) sur la circonscription électorale du Plateau, à la demande de Bendjo : Présidentielle 2010, législative 2011, municipale 2013, Présidentielle 2015 et referendum constitutionnel 2016. Le Terme DC (Directeur de campagne) avait fini par me coller à la peau.
C’est cette loyauté et cet engagement fort aux côtés du Maire Bendjo qui l’ont amené à me désigner comme son successeur officiel à la mairie, au soir des élections municipales de 2013 que nous venions juste de remporter. Ce choix, il le maintiendra jusqu’a sa révocation en 2018.

Dans sa 1ère interview à J.A en aout 2018, il l’annoncera publiquement en des termes très clairs. Tout le monde au Plateau et au PDCI savait que le successeur de Bendjo était Kouassi Parfait.
Mais au final, je n’ai pas été candidat. Que s’est-il passé ?
Il s’est passé que j’ai accepté, par discipline de parti, et par respect pour Président Bédié, Président du PDCI RDA, de me mettre derrière Jacques EHOUO Le Président Bedie m’a demandé d’être le 1er adjoint pour des raisons stratégiques, avec pour mission d’aider de Jacques dans la gestion, car celui-ci n’avait aucune expérience municipale.

J’ai donc accompagné Jacques Ehouo les yeux fermés dans la campagne, prêtant mon image, ma notoriété, prenant la parole dans les meetings pour faire sa promotion les yeux fermés dans la campagne, prêtant mon image pour les affiches, prenant la parole dans les meetings pour faire sa promotion, contribution financière substantielle poursubstantielle de pres de 11 millions Fcfa pour la campagne.
Au soir du vote et ce jusqu’à sa proclamation, j’ai été en première ligne lors de toutes les péripéties jusqu’au dénouement et l’annonce des résultats ; et vous en êtes tous témoin.

Je suis resté à la CEI locale jusqu’à 3h du matin pour défendre notre vote. Le lendemain, j’ai été à Angré toujours dans le but de défendre notre vote. En soirée, j’ai activé tous mes réseaux diplomatiques pour que la victoire de notre liste soit reconnue. Et cela a porté fruit : le 15 octobre 2018, notre liste fut proclamée vainqueur.
Depuis le jour de cette victoire le ciel s’est subitement abattu sur ma tête. Jacques Ehouo a, sans aucune explication préalable, rompu tout contact avec moi. Il ne m’a plus jamais adressé la parole, aucun remerciement, aucun appel.

Pire, il n’a plus jamais décroché mes appels et ne m’a jamais rappelé. Il a entrepris les tournées de remerciement sans même me prevenir, il est allé sans moi remercier le Président Bédié.

Mais le plus révoltant restait à venir : c’est ainsi que le 12 Décembre 2018 veille de l’installation du conseil, je rentre de l’étranger à 19h30, spécialement spécialement pour cet événement .

Jacques Ehouo, accompagné de Monsieur Koblavi, m’annoncent alors brutalement qu’ils ne veulent plus de moi comme 1er adjoint au Maire, car j’aurais été selon des informations reçues, à la base d’une campagne de dénigrement qui a fait rompre toute confiance.
C’est donc sur la base de ragots que je suis devenu un paria, un comploteur et je trouve cela navrant et surtout immature, voire même inquiétant.
Face à cette injustice, les plus hautes autorités de notre Parti ont interpellé Monsieur EHOUO qui a clairement répondu qu’il maintenait sa position ; propos qu’il a réitérés face aux instructions du Président Bédié.

Dés lors, je comprenais le danger d’installer à la tête de la municipalité une personnalité intransigeante, incapable d’écouter les conseils, et pouvant conduire ses soldats droits dans le mur pour sauver ses seuls intérêts.
Sous le choc de cette trahison, j’ai avisé immédiatement 3 personnes :
-Bendjo
-Guikahué
-et le Président Bédié

Bendjo se débina. Malgré les interpellations du secrétaire exécutif Guikahué et le du
Président Bédié, malgré leurs interpelations vigoureuses jusqu’au lendemain, jour même de l’installation, Jacques Ehouo maintiendra sa décision. Dieu ne permit pas l’installation ce jour-là, en raison de l’incendie des locaux des services techniques.
Le 2 mars 2019 , une rencontre des conseillers avec le Président Bédié eut lieu. Au cours de celle-ci, le Président Bédié réitérera devant tous, ses instructions de respecter strictement la liste vainqueur (avec moi comme 1er adjoint). Inexplicablement, et alors qu’il s’était engagé devant tous les conseillers à prendre langue avec moi, Jacques Ehouo n’en fit rien, préférant la ruse et la roublardise avec le Président Bédié.
Messieurs les Conseillers, nous nous sommes investis depuis de nombreuses années pour cette commune, souvent au détriment de nos familles, de nos activités professionnelles. En toute responsabilité, vis-à-vis de la population toute entière du Plateau, j’estime qu’il faut à la tête de cette commune, qui a été dirigée par d’illustres personnages, une personnalité qui fera preuve de sagesse, et sera empreinte de cette esprit d’union qui a toujours caractérisé la gestion de la commune du Plateau.
Face à ce comble de l’ingratitude, face à la menace de l’anéantissement de tout mon investissement politique au Plateau, je n’avais d’autres choix que d’être candidat.
Il n’est donc nulle part de question de RHDP unifié.
Je n’ai d’ailleurs jamais été sollicité dans ce sens. Je suis fondamentalement PDCI de la tête au pied et je le demeure. D’ailleurs, après que vous m’aurez élu ce matin, mon premier geste sera d’aller porter ma victoire au PDCI et au Président Bédié.

Candidat pour dire non à l’ingratitude et à la roublardise politique. Candidat pour dire non à la traîtrise , Non au non-respect des engagements et au non-respect de la parole en politique.

Ma décision, je l’ai clairement signifié clairement à Monsieur Jacques Ehouo et à Monsieur Michel Koblavi, et vous en avez pour preuve la campagne calomnlomieuse dont je bénéficie sur les réeseaux sociaux jusqu’à hier, pour ne pas dire jusqu’à maintenant, orchestrée certainement par une équipe de communication mandatée pour cela, car je suis un homme de clarté, un homme d’honneur.

La 2ème raison de ma candidature est une raison de pragmatisme et de bon sens.
Et là, je vais en appeler au sens des responsabilités de mes collègues conseillers. L’engagement citoyen dans lequel nous nous sommes librement investis, requiert de nous, une hauteur de vue de tous les instants pour ne voir dans toutes les situations que l’intérêt général, c’est à dire l’intérêt des populations qui nous ont donné mandat.
Aujourd’hui, nous ne pouvons plus faire comme si nous ne voyions pas ou comme si nous ne savions pas ce qui se passe. Nous ne pouvons pas continuer indéfiniment à faire la politique de l’autruche !
Notre Ministre de tutelle nous a clairement informés le mardi dernier, et à la lumière des informations qui nous ont été données, que notre frère Jacques EHOUO, notre Jack Bauer National, qui a été notre tête de liste jusqu’à ce jour, et avec qui nous nous sommes tous battu, ne peut plus être maire du Plateau.
Le Ministre l’a dit et répété que s’il advenait que Jacques Ehouo soit élu, il serait révoqué immédiatement et la Municipalité serait dissoute. Le gouvernement en a le pouvoir, il l’a déjà fait avec Bendjo.
Mes chers frères et sœurs, voici la réalité de notre situation et le dilemme auquel nous devons répondre en toute responsabilité.

Mon frère Jacques,
Sache que tu n’es pas mon ennemi, et j’espère ne pas l’être pour toi.

Nous t’aimons tous. Je n’ai aucune haine, aucun ressenti contre toi. Mieux, j’ai du respect pour toi, quel que soit ce qu’on peut te reprocher. Mais comprends que nous sommes coincés. Les conseillers sont coincés. Les populations du Plateau sont coincées. Nous sommes nombreux à avoir espéré que la solution vienne de toi, pour libérer tout le monde. Ma candidature n’est pas une candidature contre toi, mais une candidature pour le Plateau, car nous devons sortir de cette impasse.
Nous n’avons pas le droit de prolonger les souffrances des populations du plateau.
Nous n’avons pas le droit de maintenir notre commune, otage de la situation et donner le sentiment de persister dans une défiance vis à vis du pouvoir exécutif.
La fonction de maire exige d’être en bonne intelligence avec le pouvoir exécutif pour pouvoir interagir et défendre les dossiers de la commune.
Cher frère Jacques, ta situation, que nous regrettons et déplorons tous, est devenue un handicap pour notre commune.

Je te supplie de le comprendre. Il n’ya aucun complot du RHDP. Aucune manipulation du pouvoir.

Mes frères et sœurs conseillers,
Les populations du Plateau veulent retrouver la quiétude et la normalité,

Ma candidature est une des solutions. C’est pourquoi je vous la propose.

Je suis candidat pour que nous sauvions notre victoire.
M’élire, ce n’est pas trahir Jacques. M’élire, c’est sauver notre conseil de la dissolution inéluctable, c’est sauver notre mandat et sortir définitivement notre commune de cette crise qui dure depuis la révocation de Bendjo.

Je propose que nous créions les conditions pour sauver Jacques Ehouo lui-même. Ne pas élire Jacques, c’est lever la pression sur lui et le soustraire d’un processus judiciaire qui sera forcément plus rude et plus impitoyable, si par notre faute, il advenait qu’il soit porté à la tête
d’une commune pour laquelle il est inculpé pour des délits pénaux.
Je vous propose que nous construisions ensemble un nouveau consensus local, un nouveau vivre ensemble avec tous les fils du Plateau. Le Plateau est si petit. Le Plateau est UN et il doit vivre en UN.

Même nos adversaires d’hier ne sont pas nos ennemis. Nous devons construire ensemble, avec toutes les intelligences. Nous leur tendrons la main, car on est plus fort en s’additionnant qu’en se divisant.
Nous ne sommes pas dans une bataille personnelle, je m’inscris dans une quête collective. On n’est pas élu pour nous même ou pour notre propre gloire, on est élu pour nos populations.

Surmontons donc avec courage et dignité nos émotions, celles qui nous éloignent de la réalité, des vrais sujets, et de nos responsabilités.
Alors, libérons les populations du Plateau, libérons la Côte

d’Ivoire qui nous regarde.
Faites-moi confiance, parce que moi je vous ai toujours fait confiance.

Je m’engage à travailler avec tous pour le bien de nos populations du Plateau.

Vive le Plateau.
Je vous remercie

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