11 avril 2011-11 avril 2020: Ce que des victimes de la crise postélectorale ont dit au cimetière d’Abobo

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Le samedi 11 avril 2020, Issiaka Diaby,président du Collectif des victimes de Côte d’Ivoire (CVCI) et des membres de sa structure ont déposé une couronne de fleurs au Carré des martyrs du cimetière d’Abobo.

Karim Coulibaly, un jeune homme amputé du pied gauche s’est effondré, juste après la pose de la couronne sur la tombe où reposent 800 victimes de la crise postélectorale, selon le président du CVCI. En sanglots, Karim Coulibaly a dit : “Nos vies ont été détruites, nous sommes devenus des mendiants, nous qui avons tout donné pour que les autorités actuelles soient là aujourd’hui. C’est de cette manière qu’on nous remercie ? Qu’est-ce que nous avons fait pour mériter ça ?”. Pour le président du Collectif des victimes de Côte d’Ivoire, la nouvelle cible du combat de ce collectif, c’est la Cour pénale internationale (CPI). Issiaka Diaby estime que les droits essentiels des victimes de la crise postélectorale et leur dignité ne doivent pas passer par pertes et profits : “Les plaies sont encore présentes, les victimes sont toujours en quête de la vérité sur les auteurs des faits, leur motivation. Il n’y avait que la Cour pénale internationale qui pouvait œuvrer à cela. Cette cour est en train d’agir contrairement à ses missions. Mais nous allons tout faire pour que les victimes obtiennent réparation. Que la CPI arrête de narguer les victimes de la crise postélectorale (…) Le 11 avril est une date douloureuse, mais aussi une date d’espoir pour la Côte d’Ivoire. Depuis maintenant dix (10) ans, la Côte d’Ivoire vit en paix. Nous n’avons pas encore enregistré de crimes massifs encore moins de charniers. Nous allons nous mobiliser pour préserver la dignité des victimes et l’environnement de paix dans lequel nous vivons (…) Le Collectif des victimes de Côte d’Ivoire ne va pas reculer dans l’affaire Laurent Gbagbo-Charles Blé Goudé. La CPI n’a pas été créée pour des juges incompétents, parce que la CPI s’est focalisée seulement sur les événements qui se sont déroulés à Abidjan. Mais il y a eu aussi des massacres à Divo, à Grabo… C’est pourquoi l’acquittement de Laurent Gbagbo et Blé Goudé ne concerne pas les victimes. S’ils espèrent venir en Côte d’Ivoire pour participer à une élection présidentielle, les victimes se donnent le droit d’être à l’aéroport pour leur réserver un accueil chaleureux et les aider dans leur campagne”.

Olivier Dion

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