2023 sous le signe de la double terreur pour le Burkina Faso

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Depuis 2015, le Burkina Faso fait face à de violentes attaques terroristes. En 2023, la riposte de l’armée et des milices burkinabés n’épargne pas les civils, qui subissent des exactions.

D’un côté, les violences extrêmes des groupes islamistes, de l’autre les abus de miliciens burkinabés : les civils payent doublement le prix de l’instabilité sécuritaire au sein du Burkina Faso. Au cours de l’année 2023, les attaques et le nombre de morts augmentent. De janvier à juillet, selon le rapport annuel de Human Rights Watch (HRW), dans les provinces de Séno et Zoundwéogo, des hommes et des enfants sont tabassés avant d’être mis à morts par les des hommes en tenus militaires. Invoquant la recherche d’alliés terroristes, avance HRW, les miliciens se livrent à de nombreuses exactions contre la population. Le 20 avril 2023, des hommes armés pro-gouvernementales abattent plus de 156 civils, dont 28 femmes et 45 enfants, lors du massacre de Karma, toujours selon le même rapport. Ce qui peut constituer un crime de guerre. Pendant ce temps, les assauts des groupes armés terroristes continuent. Les villes de Dassa, Doh, Djibo, Zincko, le département d’Arbinda, sont la cible de multiples attaques mortelles.

Un plan de protection du pays qui bascule vers les meurtres

Depuis neuf ans, les attaques de groupes armés terroristes au Burkina Faso entraînent la mort de milliers de personnes. Le nombre de déplacés se compte en millions. Les assauts du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et de l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS) ont fait perdre au pays le contrôle de plus de 40 % de son territoire. Cette situation conduit aux deux coups d’État de janvier et septembre 2022, justifiés par une capacité des dirigeants à protéger le pays jugée insuffisante. Le gouvernement de la transition lance fin 2022 un plan de recrutement exceptionnel. Plus de 3000 militaires rejoignent l’armée pour lutter contre le djihadisme. A cela s’ajoute un recrutement de 50 000 Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), des civils militarisés. Recrutés pour garantir la sécurité du pays, beaucoup d’entre eux sont accusé d’être responsables d’exactions contre des civils innocents. Pourtant, un décret de 2020 stipule « un engagement discipline et respect des droits humains » des VDP. Sur le terrain, des améliorions s’avèrent nécessaires pour un meilleur respect de cet engagement.

Constantine

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