Agboville- Enquête express- Après sa nomination à la tête de la sous-préfecture de Grand-Morié:Où va loger le nouveau sous-préfet ?

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À quelques jours de la passation des charges entre Séka Lydie Meundon, ancienne patronne de la sous-préfecture de Grand-Morié située à 12 km d’Agboville, chef-lieu de département, et son successeur, la lancinante question de résidence de sous-préfet refait surface avec beaucoup de véhémence.

Nous nous sommes rendus, le mercredi 15 janvier dernier, sur les lieux pour plus amples informations. En effet, après le départ de Sidiki Coulibaly, prédécesseur de Séka Lydie, celle-ci décide de changer de résidence vu l’état de délabrement très avancé de la résidence qu’occupait son prédécesseur. Ainsi Séka Lydie, de fil en aiguille prend attache avec la famille Yapi du village de Grand-Morié. Et c’est Yapi Jacques, un cadre d’Agouahin, village à la lisière de la ville de Grand-Morié qui lui cède sa résidence pour 6 mois. Mais contre toute attente, elle occupera cette résidence pendant près de 6 ans sans un contrat de bail. Se considérant comme un sans domicile (SDF) dans son propre village après avoir cédé sa résidence au sous-préfet, Yapi Jacques avec l’affectation d’un nouveau sous-préfet à Grand-Morié réclame sa résidence pour en faire un usage propre et pour la restauration de sa dignité. « Affectée nouvellement à Grand-Morié, Mme le sous-préfet était sans résidence vu que celle qu’occupait son prédécesseur était désuète et inutilisable.

J’ai dû à mon corps défendant cédé ma résidence pour 6 mois le temps qu’une solution soit trouvée. Mais je vous assure que nous sommes dans la sixième année que j’ère quand j’arrive au village sans maison dormant chez mes frères. », nous relate le cœur contrit, au téléphone Yapi Jacques, ancien maire intérimaire de la commune du Plateau. « Je suis devenu un SDF chez moi au village squattant les maisons de mes frères. Cette situation est devenue intenable pour moi. Ça suffit maintenant. », dit-il laconiquement et tristement. Yapi Jacques dit ne plus accepter de prolonger cet acte de générosité qu’il a posée mais qui joue contre lui aujourd’hui. « J’ai voulu faire du bien mais cela se retourne contre moi. Candidat aux élections législatives de décembre 2016, un de mes adversaires m’a traité de tous les noms à cause de ma résidence qui est occupée. Il disait que je n’ai pas de maison au village. Cela m’a beaucoup affecté. », a fait savoir le délégué départemental du RHDP des zones de Grand-Morié et de Rubino. « Aujourd’hui, quand Jacques arrive au village il squatte la maison d’Ambroise, son grand frère. Effectivement Jacques est gêné par cette situation qui est elle aussi très gênante. Et vu le statut politique qu’il a aujourd’hui, je pense qu’il ne mérite pas ce traitement. Il a occupé de hauts postes dans ce pays. Adjoint au maire pendant des années à la mairie du Plateau puis maire intérimaire. Mais bien avant cela, il a occupé le poste de secrétaire général de la Commission électorale indépendante (CEI) sous Beugré Mambé. Je pense qu’il ne mérite pas cela. Il faut qu’on lui restitue sa résidence », s’est confié à la presse Charles Yapi Yapo, doyen de la famille Yapi N’té, grand-frère de Yapi Jacques et chef village d’Agouahin. Toutefois, le chef de famille plaide auprès de sa famille et auprès de son petit frère pour un temps de probation de 3 à 6 mois pour permettre au sous-préfet de trouver un autre logis. Quant à Koffi Yapi, septuagénaire, habitant et ressortissant de Grand-Morié, il a traduit toute l’exaspération de la population qui s’offusque de ce problème de résidence du sous-préfet. « Mon fils, tu vois cette immense clôture en face de laquelle nous sommes, c’est la résidence du sous-préfet dont les travaux sont inachevés , mais qui est laissée à l’abandon. Au cours des cérémonies, on nous demande de trouver une autre résidence au sous-préfet. Mais c’est révoltant de savoir que la construction de la résidence a été entamée par l’État mais abandonnée. Nous ignorons complètement les raisons de l’arrêt des travaux. Cependant je crois que l’État aurait pu terminer cette maison vu l’urgence.

Et aujourd’hui encore cette histoire de résidence de sous-préfet revient encore alimenter les conversations. Ça nous embête beaucoup. Nous ne comprenons rien du tout », s’est énervé Koffi Yapi. « Ce problème est déjà réglé. J’ai même reçu le concerné le lundi 13 janvier dernier, ici, à bureau où j’ai eu une séance de travail avec lui pour aplanir cette incompréhension. Hier même (ndlr : mercredi 15 janvier) j’ai reçu son grand frère, le chef du village d’Agouahin qui m’a remis le contrat de bail que j’ai transmis à la direction régionale de la Construction. », nous a confié à son bureau, le jeudi 16 janvier, Elie Abion Yao, secrétaire général de préfecture d’Agboville. Toutefois, il n’a pas indiqué de date de mise en fonction de la résidence du sous-préfet et du bureau de la sous-préfecture. « Nous allons nous rapprocher du conseil régional pour voir ce qu’on peut faire pour l’achèvement des travaux. », a tenté de rassurer l’administrateur en charge du dossier. « J’ai été effectivement reçu par le secrétaire général de préfecture après la cérémonie de remise de véhicules aux commissariats de police mais j’ai été clair avec lui en disant que je pourrais leur accorder seulement 3 autres mois pour lui trouver un autre logis mais pas plus. Et aujourd’hui, je pense que je vais déroger à cette proposition. Je ne veux plus laisser ma résidence à quelqu’un d’autre car c’est à l’ancien sous-préfet, une connaissance de longue date depuis Attiégouakro que j’ai décidé de céder ma maison et non à quelqu’un d’autre. Et que prenne fin cet épisode qui n’a fait que trop durer. », a répliqué au téléphone, ce jeudi 16 janvier, Yapi Jacques qui n’entend plus se faire humilier outre mesure. Les commentaires vont bon train. Et la question de logement du sous-préfet demeure comme un goulot d’étranglement pour la population de Grand-Morié.

Ahou Moyé

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