Carnet de route, Covid-19 : j’ai voyagé d’Abidjan à l’Ouest de la Côte d’Ivoire 2 semaines après l’isolement de la capitale(1)

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Au poste de péage sortie d'Abidjan ( contrôle aux symptômes du covid 19 et autorisation de circuler hors d'Abidjan)

Dernère publication

La mesure d’interdiction de circulation entre le Grand Abidjan et les villes de l’intérieur de la Côte d’Ivoire , qui a mis à l’arrêt les cars de transports interurbains, ne concerne pas le corps médical, les forces de sécurité et les journalistes. Toutefois, cette dernière catégorie est tenue de se munir d’un ordre de mission signé par le responsable du média.

Mon ordre de mission en mains (avec ampliation aux différents services compétents) pour une mission dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire, en vue d’une série de reportages sur la réaction des populations locales face à la grave pandémie du Covi-19, et pour rendre compte de l’application des mesures barrières recommandées par le gouvernement, je quitte Abidjan le mardi 7 avril 2020 autour de 7h du matin à bord d’une Peugeot 406.

À bord du véhicule , moi-même et le chauffeur dont le nom, le numéros du permis de conduire, sans oublier la carte grise et la plaque d’immatriculation de la Peugeot 406, figurent sur l’ordre de mission.

Arrivé au 1er péage à 16km d’Abidjan, une file de gros camion stationnés attend d’être contrôlée. Je suis soumis à la même règle. Un agent de santé assis sous une tente installée à bord de la voie, me fixe au front, l’appareil de prise de température. Je suis apte à passer le corridor. Le péage soldé, je peux en toute tranquillité continuer mon voyage vers l’intérieur du pays.

Sur l’autoroute du nord, seuls les véhicules transportant du butagaz, les marchandises et quelques véhicules de type (Massa) transportant les ouvriers des zones environnantes circulent jusqu’à Yamoussoukro. Les véhicules de type 4×4 sont quasi invisibles, du fait certainement de la suspension des laisser-passer.

Arrivé à Yamoussoukro dans la capitale politique, je jette un coup d’œil à la bouillante gare UTB. Point de passagers. La quasi-totalité des cars sont au garage. Dans la ville, la vie est normale avec pour moyen de transport, les taxis communaux.

Sur la route Yamoussoukro-Daloa en passant par Bouaflé, j’aperçois deux cars UTB et CTE en circulation avec à bord des passagers. Au corridor de sortie de Daloa, est effectué le deuxième contrôle de mon ordre de mission, mais cette fois sans l’agent de santé. L’agent de sécurité affirme que la circulation est normale ici à l’intérieur du pays : « Les compagnies préfèrent mettre en circulation les mini cars avec peu de passagers et à moindre coût compte tenu de la limitation du nombre de passagers (50 passagers par car de 70 places), voilà pourquoi, vous ne voyez pas assez de gros car sur la route ».

Je ne serai plus soumis à un contrôle après la sortie de Daloa jusqu’à Man, puis dans le village de Zouatta, dans la sous-préfecture de Facobly, à 7 km de Man.

Sur le chemin du retour, près de trois jours plus tard, le jeudi 9 avril 2020, j’ai subi à nouveau, le contrôle à l’entrée de Daloa puis à dernier corridor à l’entrée d’Abidjan, exactement aux mêmes endroits qu’à l’aller.

Un détour à Vavoua après Daloa pour me rendre compte de l’application de la mesure, a permis de constater que la circulation est normale dans la ville. Les agents de sécurité étaient occupés à la vérification de routine, avec une absence des agents de santé aux corridors.


Philippe Kouhon

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