Côte d’Ivoire : des partenariats pour une transformation stratégique de la Défense

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Du 24 avril au 14 mai 2025, Jacqueville accueille l’exercice multinational Flintlock. L’événement témoigne de la montée en puissance des FACI, s’imposant aujourd’hui comme un acteur clé de la sécurité régionale.

La Côte d’Ivoire affiche clairement son ambition : devenir un pilier de la stabilité régionale à travers une refonte en profondeur de son appareil militaire. Classée 102e puissance militaire mondiale et 2e en Afrique de l’Ouest selon les indices de Global Firepower, le pays a multiplié par six son budget de défense depuis 2015, atteignant 441,5 milliards de FCFA en 2025. Cette dynamique repose sur trois piliers fondamentaux : la modernisation technologique des équipements, la professionnalisation des effectifs notamment via des programmes de reconversion civile, et le renforcement des partenariats stratégiques, en particulier avec la Chine, les États-Unis et la France.

Cette évolution s’inscrit dans le cadre du programme « Armée 2030 », prévoyant un investissement total de 1 200 milliards de FCFA sur cinq ans. Ce plan ambitieux se décline en plusieurs axes majeurs : la création d’un centre de simulation de combat à Bouaké, doté d’un budget de 120 millions d’euros ; la numérisation complète des chaînes logistiques militaires d’ici 2026 ; ainsi que la construction d’une usine de munitions en partenariat avec Nexter Systems, groupe européen de référence dans l’industrie de l’armement. L’objectif est clair : doter les forces armées ivoiriennes d’une autonomie opérationnelle renforcée et d’une capacité accrue à faire face aux menaces contemporaines.

De l’importance d’entraînements conjoints

La stratégie militaire ivoirienne repose également sur une coopération étroite avec ses partenaires internationaux, levier stratégique essentiel pour sa montée en puissance en matière de défense nationale. La période de février à mai est ainsi particulièrement chargée avec différents exercices annuels, en collaboration avec des forces armées internationales. Le but est d’améliorer l’interopérabilité et la réactivité des troupes.

Au début du mois, la Chine a ainsi formé une centaines de jeunes officiers militaires africains, dont des Tchadiens. La France contribue, elle aussi, notamment par des entraînements aéroterrestres ou encore amphibies, au profit des forces spéciales ivoiriennes. Du côté américain, cette année, la collaboration avec le commandement des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM) s’intensifie. Se déroulant à l’académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT) de Jacqueville, l’exercice Flintlock est un rendez-vous militaire de premier plan. Il réunit ainsi plus de 500 soldats issus de 37 pays.

À travers ces exercices multinationaux tels que celui-ci, cette coopération permet de renforcer la formation, l’équipement et le partage de renseignements entre partenaires. De manière plus générale, cette dynamique de partenariat constitue un levier essentiel dans la modernisation des capacités militaires ivoiriennes et dans l’affirmation progressive de leur rôle stratégique dans la région. Si les investissements se poursuivent au rythme actuel, la Côte d’Ivoire pourrait intégrer le top 70 des puissances militaires mondiales d’ici 2030, selon les projections de Global Firepower. Cette trajectoire ascendante, adossée à une croissance économique soutenue, positionne Abidjan comme un acteur majeur dans la redéfinition des équilibres sécuritaires ouest-africains.

Constantine

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