Entretien – Me Anzoumana Siaka (Secrétaire général de la FITKD) : “Nous craignons que l’aide du ministère des Sports soit insuffisante pour répondre aux besoins de notre préparation”

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De retour de la fructueuse campagne de Rabat au Maroc, [où le taekwondo ivoirien a qualifié deux autres athlètes pour les Jeux olympiques de Tokyo], Me Anzoumana Siaka, Secrétaire général de la Fédération ivoirienne de Taekwondo (FITKD) a bien voulu partager avec l’IA ses craintes, ambitions pour les olympiades de Tokyo. Entretien !

Le Taekwondo ivoirien sera à Tokyo avec pour la première fois 4 tireurs. Est-ce à dire que les chances de glaner en plus des médailles s’élargissent ?

Oui les chances de glaner des médailles s’élargissent. Tout comme les chances de rééditer l’exploit de RIO 2016 se présentent avec nos 04 qualifiés. Autrement dit, les chances de ne pas revenir bredouille des JO de Tokyo sont réelles.

Gbané et Charlène seront-ils pris en compte par le CNO- CIV dans le programme de bourse de préparation pour ces JO?

Seul le CNO CIV pourra répondre à cette question. Ce que je sais c’est que nos deux médaillés de RIO 2016 n’ont bénéficié d’aucune aide du CNO CIV depuis leur sacre des JO de RIO. Selon Cissé Cheick Sallah, il semble que le CNO CIV leur aurait répondu que lui et Ruth Gbagbi sont déjà bénéficiaires d’une aide de la Présidence de la République de Côte d’Ivoire. Je ne trouve pas cette analyse juste mais je ne suis pas membre du CNO CIV. Je ne connais pas tous les contours liés au programme des bourses pour me prononcer sur ce sujet.

Vous avez lancé un appel pour avoir des moyens nécessaires pour la préparation de cette compétition. Est-ce à dire que les moyens de l’État sont largement insuffisants pour préparer nos athlètes qualifiés ?

Quand on analyse froidement comment les choses se déroulent, nous craignons que l’aide du ministère des Sports soit insuffisante pour répondre aux besoins de notre préparation qui se décline sous trois angles. L’un au niveau local, l’autre hors de la Côte d’Ivoire et le troisième ce sont les compétitions internationales 2020 entre mars et juin 2020. Le tout peut être estimé à 250 millions de francs CFA. Vu qu’on soit allé à Rabat orphelin sans l’aide de notre tutelle et sans un seul représentant du Ministère des Sports pour nous soutenir, nous avons des raisons de nous poser des questions. Mais on espère que les choses se passeront autrement pour nous.

Au regard des performances de nos tireurs, pensez-vous que la Côte d’Ivoire a des chances de faire mieux qu’à RIO en 2016 en Taekwondo ?

La Côte d’Ivoire peut faire mieux qu’en 2016, sinon tout mettre en oeuvre pour représenter dignement le pays en ne revenant pas bredouille des JO 2020. N’oublions pas que tout le monde se méfie désormais des tireurs ivoiriens vu nos performances ces dernières années. Les athlètes des autres pays vont mettre les bouchées double pour faire barrage aux tireurs ivoiriens.

À quel prix ou à quelle condition la Côte d’Ivoire pourra-t-elle faire bonne figure à Tokyo ?

Le prix à payer, c’est une bonne préparation. Une préparation qui réponde aux exigences des grandes compétitions et à l’enjeu que présentent les JO. Les coachs et les athlètes doivent être mis dans de bonnes conditions de travail, faire des stages de très haut niveau, les athlètes doivent se frotter à des sparrings partners de pointe et être présents aux compétitions afin de tester leurs automatismes, faire des matches tests afin de procéder à des réglages technico-tactiques. Si les moyens sont obtenus pour respecter notre plan de préparation, nous ferons mouche à Tokyo, en plus des prières qui devront continuer de nous accompagner.

Réalisé par Ange Kouadio

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