Fauteuil blanc du Nouveau Réveil – Maurice Kacou Guikahué : “Bédié, Gbagbo, Ahoussou, Duncan, Achi , Soro et moi”

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Dernère publication

Invité de la tribune du quotidien « Le Nouveau Réveil », dénommée « Le fauteuil blanc », Professeur Maurice Kacou Guikahué, secrétaire exécutif en chef du PDCI-RDA a fait, le jeudi 6 juin 2019, un large tour d’horizon de l’actualité sociopolitique ivoirienne.
L’intervention du secrétaire exécutif du PDCI a tourné autour de cinq (5) points : la marche du PDCI-RDA depuis sa sortie du RHDP, la vie du PDCI-RDA après le 6ème congrès extraordinaire qui a eu lieu le 15 octobre 2018 à Daoukro, le PDCI-RDA et la nouvelle plateforme, les perspectives et la question du groupe parlementaire PDCI-RDA.

Du départ de Jeannot Ahoussou Kouadion au RHDP unifié

« Nous sommes dans un pays de liberté, c’est ce que Houphouët-Boigny a dit. Un matin tu décides de ne pas aller au travail, personne ne va te faire des palabres. Tu décides d’aller à Katiola, personne ne va te dire pourquoi tu vas à Katiola. Chacun est libre d’aller et de faire ce qu’il veut. On parle de la gestion d’un parti politique et la vraie raison qui peut faire partir quelqu’un d’un parti politique, c’est le changement d’idéologie. Le 6ème congrès extraordinaire a eu lieu et Ahoussou Jeannot était le vice-président du congrès. En tant que secrétaire exécutif, j’ai suivi un peu la rédaction du communiqué final et les principaux mots du communiqué final ont été placés par Ahoussou. Le 21 juillet 2018, le président Bédié a convoqué tous les vice-présidents à Daoukro. Il leur a dit son sentiment, vu la façon dont les choses se déroulaient, de se retirer de l’accord du 12 avril concernant la création du parti unifié. Ahoussou a pris la parole pour dire au président Bédié qu’on ne peut pas être dans deux partis politiques, la loi de 1993 l’interdisant. Les vice-présidents ont demandé un temps de réflexion au président Bédié et pendant qu’il était en attente, c’est une plainte qu’on nous sert. On gagne le procès et on nous sert une autre plainte qui déclenche la réunion du Bureau politique du 24 septembre 2018, parce que cette plainte demandait qu’on annule toutes les décisions du 17 juin 2018 (…) C’est en octobre que la décision a été prise de se retirer du RHDP et Ahoussou était d’accord. Tous ceux qui sont partis voulaient voir ailleurs (…) L’un de mes grands supporters s’appelle Daniel Kablan Duncan, parce que j’ai travaillé avec lui en tant que ministre de la Santé, quand il était Premier ministre. Il connaît mes méthodes de travail et il m’a toujours félicité. Patrick Achi a toujours envoyé des machines chaque année pour reprofiler la route de mon village. Ahoussou, mon complice, a participé au dernier découpage au sein du PDCI, Ahoua N’doli et moi dejeunions ensemble, Siandou Fofana a été mon directeur de campagne adjoint quand j’étais candidat aux législatives à Gagnoa. Il n’y a donc pas de problème. Le 17 juin 2018, on convoque un bureau politique et on dit d’adopter les textes du parti unifié. Un groupe est d’accord pour adopter les textes, donc pour la dissolution du PDCI et un autre groupe est contre l’adoption des textes, parce qu’il est contre la dissolution du PDCI. Le problème qui s’est posé au PDCI, c’est qu’il y avait le groupe qui voulait que le PDCI disparaisse et le groupe de ceux qui ne voulaient pas que le PDCI disparaisse, dont le chef de file était le président Bédié aidé par Maurice Kacou Guikahué. C’est ce qui nous sépare. Ne soyez pas inquiets qu’ils aient quitté le PDCI. Il n’y a pas de problème fondamental de gestion du PDCI-RDA. J’entends quelqu’un dire que le président Bédié est un autocrate. Si c’était le cas, il aurait dissout le PDCI, parce que ceux qui sont partis rentraient dans sa chambre pour lui glisser des petits papiers. Mais dès qu’ils étaient partis, Bédié convoquait le Bureau politique. Le président Bédié fonctionne par Bureau politique, par congrès. S’ils les avaient suivis, il aurait pris des décisions d’autocrate (…) Aujourd’hui nous sommes très heureux, le siège du parti est plus fréquenté qu’avant. Des militants disent même qu’ils se retrouvent maintenant, parce qu’ils n’étaient pas dans cette histoire de RHDP. Nous n’avons pas de problème de personnels (…) J’ai été le dernier médecin du président Houphouët-Boigny, il m’a laissé des choses et je le leur ai expliqué. Je leur ai dit de ne même pas tenter de parler de dissolution du PDCI-RDA sinon vous aurez honte. Vous êtes ministres, c’est vous les mêmes qu’on nomme tout le temps, les gens du PDCI ne disent rien. Mais le jour où vous allez toucher au PDCI-RDA, vous allez les voir. Pour parler de dissolution du PDCI-RDA, il faut organiser un référendum en Côte d’Ivoire, parce que ce parti appartient à toute la Côte d’Ivoire (…) Ils voulaient que le PDCI soit dissout, je ne sais pour quelle raison, nous avons dit non. Mais comme ils ne sont pas démocrates, au lieu de rentrer dans les rangs, ils ont préféré partir. Nous leur souhaitons bon vent ».
De la réconciliation nationale

Maurice Kacou Guikahué a réaffirmé l’engagement de son parti dans le processus de réconciliation, avec la création d’une plateforme non idéologique avec le Front populaire ivoirien (FPI) et les forces vives de la nation ivoirienne, dans une volonté de rassemblement pour sauver la démocratie : « Guillaume Soro est dans notre plateforme avec le RACI, qui est devenu un parti politique et le mouvement créé par Félicien Sékongo. Il y a deux partis proches de Guillaume Soro qui sont dans la plateforme, donc Soro fait bel et bien partie de la plateforme. Nous étions 24 formations politiques, 6 sont allés soutenir le gouvernement mais il y a 8 qui sont arrivés. Nous parlons avec le FPI et nous sommes dans une phase de réconciliation. Il faut qu’on tourne la page du passé (…) Le président Bédié nous a envoyé en Belgique pour saluer le président Gbagbo, lui apporter sa compassion et celle du PDCI, lui dire qu’on se réjouit qu’il ait été acquitté et qu’il revienne en Côte d’Ivoire. À mon retour, j’ai remercié le président Bédié de m’avoir choisi comme tête de la délégation, parce que notre rencontre avec le président Gbagbo était chargée d’émotion. On s’est parlé, Gbagbo et moi».

Olivier Dion

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