Grève à répétitions dans l’enseignement primaire : Examens et compositions menacés ?

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Depuis le début de l’année scolaire 2016-2017, le système éducatif est plongé dans des grèves à répétitions. Les syndicats du secteur dont le Mouvement des Instituteurs pour la défense de leurs droits(Midd) sont à couteaux tirés avec le ministère de l’Education Nationale.

Ils réclament le retrait des cours de mercredi dans le programme scolaire, la prise en compte des enseignants adjoints, une indemnité de logement et de meilleures conditions de retraite. Si aucune solution n’est trouvée dans les brefs délais, nous a appris Mesmin Comoé, secrétaire général du Midd, la lutte continuera. Ce qui voudrait dire que les grévistes poursuivront leur débrayage jusqu’avoir gain de cause. Une situation qui aura probablement des répercussions énormes sur le calendrier des 4 évaluations des élèves du CP1 au CM1 et les 3 examens de ceux du CM2.
En effet, la première composition des élèves des classes CM1 au CM2 est prévue le jeudi 24 novembre 2016, la seconde pour le jeudi 26 janvier 2017. Les deux dernières évaluations sont prévues pour le mardi 21 mars 2017 et le mardi 30 mai 2017. Quant aux examens des élèves des classes CM2, la première est prévue pour le mardi 21 mars 2017, la deuxième pour le jeudi 25 mai 2017 et la dernière qui est l’examen national est pour le mardi 13 juin 2017. Moins de 8 mois avant la fin de l’année scolaire, les cours au primaire sont interrompus. Plusieurs instituteurs ont suivi moins de 50 % de leur programme du premier trimestre de l’année scolaire. Ce qui porte à croire que les compositions et examens de l’année scolaire 2016-2017 sont menacés. Diabaté Cheick, enseignant dans une école publique de la place a soutenu qu’il n’a pas suivi correctement son programme d’enseignement à cause des crises à répétitions : « Je n’ai pas suivi mon programme à cause de la grève. Je peux vous dire que j’ai pu dispenser 50 % des cours ». Selon lui, les 50% de cours dispensés à ses élèves ne peuvent pas permettre de les évaluer conséquemment: « Je vous assure qu’avec les cours que j’ai pu donner à mes élèves, je ne peux pas les évaluer. Ce qui est sûr, c’est le ministère qui programme les compostions ». Une situation qu’il dit regretter : « J’ai vraiment mal de voir des élèves rester à la maison alors que leur place est à l’école. Mais je me trouve impuissant face à cette situation ». Pour Mme Keremey Nicole, mère de 3 enfants au primaire, il ne faudra pas parler de menace sur les examens seulement, mais plutôt de la capacité des enfants à assimiler les cours dans un système éducatif en « perpétuelle interruption ». « Les examens de fin d’années sont importants. Mais il faut se demander si les enfants vont assimiler les cours. Vous vous rendez compte qu’à chaque moment que l’enfant ne va pas à l’école, il se sent dégouté. Et pour finir, il ne suit plus les cours. C’est cette situation qui a gâché l’école ivoirienne entre 2000 et 2010. J’ai peur que nous arrivons à cette catastrophe », a déploré Mme Keremey. Selon cette mère, deux solutions s’offrent au ministère de l’Education Nationale pour éviter une catastrophe scolaire à l’apparat de la dernière décennie. Premièrement, «chaque groupe en conflit(le ministère de l’Education nationale et les syndicats), doit faire des concessions pour arriver à des solutions durables et efficaces. Depuis le début des négociations, j’entends de part et d’autre plusieurs menaces. Sur cette base, rien ne peut marcher. Alors je les invite à faire des concessions pour que l’école ivoirienne gagne ». Ensuite, « il faudra envisager dès maintenant une reprogrammation des examens et évaluations de l’année scolaire 2016-2017. Au risque d’être surpris par un échec scolaire».

MB

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